Midnight Nation enfin Réédité !
Midnight Nation est le petit bijou écrit par J.M. Straczynski , dessiné par Gary Frank parut en 2000 chez Top Cow traduit en France par Semic comics et enfin réédité par Delcourt !
Midnight nation le scénario :
Dans Midnight Nation l’auteur vous embarque dès le départ dans une histoire sombre. Celle-ci commence sur une scène de crime de Los Angeles et nous découvrons l’inspecteur en charge de l’affaire. Somme toute assez classique, le héros David Grey est un personnage sombre dont la femme l’a quitté parce qu’il accordait trop d’importance à son boulot. Sur la piste d’un principal suspect, David Grey découvre des êtres, sorte de monstre humanoïde, les marcheurs et leur maître qui agressent aussitôt le héros et son équipe qui se font rapidement tuer, Grey tue l’homme qui commande aux monstres.
A la place de le tuer, les monstres lui volent son âme. Il se réveille à l’hôpital mais découvre que personne ne peut le voir, de plus lui-même voit de moins en moins les gens, ils deviennent translucides. Très rapidement, il se fait aborder par une jeune femme qui lui apprend que son âme lui a été volé, et qu’il va se transformer s’il ne la récupère pas avant un an. Pour ce faire, il doit aller à New York c’est là que se trouve son âme. C’est en cette ville que le mal a le plus grandi et donc que le véritable chef des marcheurs se trouve.
Et ce n’est pas tout, en effet si les gens ne le voient pas c’est parce qu’il est tombé dans une sorte d’entre-deux mondes, une métaphore où se retrouvent tous les gens dont plus personne ne fait attention, les marginaux, les SDF, les gens abandonnés. Enfin, ils ne peuvent interagir qu’avec des objets eux-mêmes abandonnés.
A partir de là commence une quête à travers les Etat-Unis, une marche longue, très longue et semée d’embuches. Les marcheurs veulent les ralentir, et les héros sont très limités en termes de moyens. Le personnage principal va se changer peu a peu et lutter pour rester qui il est.
Ce que j’en pense :
C’est à partir de cette histoire que l’auteur nous livre plusieurs critiques de la société. Notamment la scène où David Grey se dispute avec son supérieur qui lui demande de traiter des affaires plus importantes. Pour celui-ci, en l’occurrence, des meurtres de blancs. Mais surtout, toute l’histoire de la métaphore et des gens oubliés dans leur misère, qui à force d’avoir perdu espoir et de n’avoir pas été soutenus disparaissent. Ici, l’auteur nous met face à l’un des plus grands problèmes de la société moderne.
Ceci est fait de main de maître et même si l’on s’attarde sur les critiques, il reste un point important et très présent : le côté religieux de l’histoire. Aucun nom n’est donné, hormis Lazare qui a été l’un des premiers à passer entre les mondes. Le Christ l’ayant oublié sur Terre après l’avoir ressuscité. Mais on sent bien que le seigneur de New York est l’ange déchu connu sous le nom du diable qui déclame plusieurs messages sur Dieu, la religion et l’espoir.
J’ai beaucoup aimé cette histoire, vraiment différente de ce qui a pu se faire. Les dessins sont classiques mais de très bonne qualité. La fin m’a fait un peu penser au film l’Associé du diable, avec la critique de la puissance divine et de la création par Satan. Bref, Midnight Nation est une œuvre beaucoup plus riche qu’il n’y parait, je la recommande ! vous passerez un très bon moment !