Joker : Micmac pour un jeu de cartes.
Joker : Micmac pour un jeu de cartes.
C’est encore une fois une couverture à la composition plutôt sympa qui m’a donné envie de lire « Joker » de Benjamin Adam paru aux éditions « La pastèque« .
Tout d’abord, « Joker » n’a rien à voir avec l’ennemi de Batman du même nom, vous vous doutez bien. Herb et Jed sont frères et travaillent pour Batimax, Hawk est leur cousin célibataire et ne travaille pas, il est l’héritier de l’entreprise Batimax. Malgré leur différence sociale, ils s’entendent bien et se retrouvent régulièrement pour jouer au « 8 américain » à leur manière. Quand la carte représentant le Joker sort, la personne qui pose la carte échange de jeu avec l’un des deux autres et aussi ils échangent leur vie pendant une semaine!
Les femmes de Herb et Jed, Darlène et Charlène qui sont sœurs, sont plutôt contentes de ce « jeu » car elles aiment Hawk, si vous voyez ce que je veux dire… Tout roule jusqu’à ce que Herb et Jed se rendent compte que Hawk profite de la situation et de leur femme plus que de raison, et décident de le supprimer. A partir de là on part pour une espèce de road-movie très drôle, où il y a de nouveaux morts, une anciennes morte, une quinzaine d’enfants (dont un s’appelle Joker), un ophtalmologiste se découvrant l’âme d’un détective, un pangolin, un homme touché par la foudre, un espagnol regardant « le corniaud », des anciens activistes reprenant goût pour la lutte, un imbroglio médiatico-industriel, un chien et plein d’autres choses encore.
Ça a l’air bordélique? Et je conviens que ça pourrait facilement le devenir, mais Benjamin Adam déroule l’histoire posément en présentant un protagoniste à la fois, qui fait avancer à sa manière la trame, petit pas par petit pas. On fait la connaissance de certains de façon très impromptue mais c’est toujours à bon escient, chaque scène est courte et ne prend que l’essentiel ce qui donne un rythme enlevé à l’histoire et on avale les 120 pages et quelques en ayant le sourire aux lèvres et l’envie de savoir où l’auteur-dessinateur veut nous emmener. Car même si la base est tragique, c’est drôle de par la situation et les quiproquos générés.
Son trait aide aussi au côté humoristique car il a un côté très caricatural, difforme par moment mais très précis et allant à l’essentiel. La seule chose que je n’ai pas spécialement apprécié, c’est la typographie dans les bulles, mais bon… à part ça, il n’y a rien à redire, c’est trépidant il n’y a quasiment pas de temps mort, c’est fun, c’est chouette… c’est chez la Pastèque.