Pas de voiture autonome made in Microsoft
Microsoft : les voitures autonomes ? Non mais oui !
Maintenant que la révolution de la téléphonie a eu lieu, la grande tendance des sociétés de haute technologie c’est de s’approprier la voiture de demain. Google, Tesla, Uber, Apple. Autant de noms prestigieux qui lorgnent sur ce segment qui représente une véritable manne financière pour celui qui saura l’investir. Microsoft, de son côté, a une autre vision de la chose. La société de Redmond a décidé qu’elle ne se lancerait pas dans la construction de véhicules aussi évolués soient-ils…
Il faut bien comprendre une chose quand on parle du secteur automobile : les constructeurs de véhicules normaux ont déjà du mal à rentrer dans leurs frais et à être rentables. S’il serait faux de dire qu’ils font peine à voir, on ne peut pas dire non plus qu’ils aient de quoi pavoiser. C’est donc d’un assez mauvais œil qu’ils voient se pointer un Apple auquel les rumeurs insistantes de ces dernières années prêtent une intention de révolutionner le secteur de l’automobile. Surtout quand on connait l’aura que la marque à la pomme peut avoir auprès de sa communauté, on peut comprendre ces craintes. Mais que vient faire Microsoft dans l’affaire alors, qu’une fois de plus, il apparaît comme un challenger dans ce domaine ?
L’ADN de Microsoft, c’est le software : de Windows à Office en passant par tout un bataillon de services web et de technologies liées au cloud, la société de Bill Gates s’est fait une spécialité de fournir des logiciels à ses clients. Les matériels que sont la XBOX, les tablettes Surface ou les téléphones Lumia ne sont que des exceptions qui confirment la règle. Microsoft fait du soft : c’est comme le Port Salut, c’est marqué dessus. La vision de la société dirigée par Satya Nadella est donc entièrement dirigée vers ce segment bien particulier. Et c’est finalement assez compréhensible.
En effet, construire des voitures, çà coûte cher. D’autres le font depuis des années. Pourquoi donc réinventer la roue ? Ne pas construire de véhicule permettrait à Microsoft de se concentrer sur son core business : le logiciel. Et, qui plus est, çà lui permettrait d’avoir des relations privilégiées avec les fabricants de voitures. Là où Apple ou Google apparaîtraient comme des concurrents, Microsoft bénéficierait du statut d’allié. Nous apprenons d’ailleurs de la bouche de Peggy Johnson, la responsable du développement commercial de Microsoft, que la société cherche à entrer en contact avec des constructeurs de voitures pour discuter avec eux des technologies dont ils auraient besoin pour arriver à mettre au point des voitures autonomes efficaces.
Si on va un peu plus loin, on pourrait dire ceci : toutes les grandes villes, et je pourrais vous en parler pendant des heures, connaissent de plus en plus de problèmes de mobilité. Les gens qui vont travailler avec leur voiture ou un véhicule de fonction passent des heures au volant. Ce sont des heures de productivité perdues. Si maintenant vous avez une voiture qui se guide toute seule, vous pouvez utiliser ce temps à travailler dans votre véhicule. Et qui édite la suite de productivité la plus utilisée au monde ? Je vous le donne en mille ? Microsoft.
On comprend donc que les enjeux vont bien plus loin que la seule voiture autonome ou le logiciel qui va la guider. L’enjeux c’est de placer son logiciel au bon endroit au bon moment. On sait que Microsoft a déjà été déclaré mort et has been à peu près tous les ans depuis la sortie de l’iPhone. Et pourtant, on l’a vu dégager des segments de développement sur lesquels on ne les attendait pas. La voiture autonome pourrait donc être un nouveau levier de croissance. Vivement demain !
