Récit d’un week-end passé à la Japan Expo
Jusqu’à ce week-end, l’histoire entre la Japan Expo et moi se résumait à deux expériences rapides. En 2013, je m’y rendais de façon professionnelle pour une association mais j’avais plus passé de temps dans la partie Comic-Con qui coexistait encore durant ce long week-end parisien. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer pour la première fois Laurent et Gwen dont vous pouvez retrouver leurs écrits sur TAG. Rencontre qui m’a donné envie de collaborer avec des deux loustics. Ensuite il y a eu un énorme trou jusqu’en 2017 où j’y ai passé mon samedi, quasiment exclusivement du côté des jeux vidéo. Cette année, j’ai décidé de passer un week-end entier sur place et d’en profiter à fond. Voici ce que j’ai pu découvrir pour cette première vraie expérience à Villepinte.
Samedi matin, RER Expo
Atterrir à Paris un samedi matin vers 9 h 30 durant les vacances, dans le RER B, c’est l’assurance d’une rame habituellement légèrement peuplée. Sauf que le long week-end de quatre jours de la Japan Expo, des personnes de tout age côtoient les vacanciers en direction de l’aéroport Charles de Gaulle. Les vacanciers et les personnes en cosplay ont tous le sourire dans le RER bouillant d’un chaud mois de juillet. C’est très étrange mais plaisant et permet de se mettre dans l’ambiance bien avant le festival.
Chose importante si vous êtes comme moi et ne comprenez rien au système mis en place par la RATP. L’entrée et la sortie du RER se réalisent à l’aide d’un billet spécial et non le « T+ » classique qui vaut quasiment deux euros. Ici pour atteindre la sortie « Parc des Expositions« , il faut un billet sortie de Paris avec l’arrêt inscrit dessus, qui vaut environ 5€. Attention, il ne faut pas confondre avec « Villepinte » car même si c’est dans la même ville, ce n’est pas le même arrêt. J’ai fait des petites crottes face à un agent de contrôle mais je pense que face à la foule, cette personne m’a laissé passer face à ma sincérité.
Faire la queue Expo
Ayant la chance d’être accrédité, je n’ai pas à me farcir l’attente dans un hall dédié pour rentrer sur le festival. Mais des dires de Martin (un mec super sympa, on s’est croisé là-bas), une entrée vers 8 h 00 dans la file permet de rentrer presque à l’ouverture des portes à 9 h 00 le dimanche. Il se peut que le samedi soit un poil plus rempli mais rien de sûr. N’hésitez pas à partager vos bons plans. De mon expérience du Paris Manga, nulle doute que des personnes mettent un peu l’ambiance en attendant, c’est parfois très marrant.
Ahah profite sa arrive pic.twitter.com/z9u1cO8TPV
— martyn77 (@martindu77) 8 juillet 2018
Jeux vidéo Expo
La clé du succès
Vous le savez, mon domaine c’est le jeu vidéo et même si ce n’est pas la partie principale de la Japan Expo, il s’agit tout de même d’un gros morceau. En suivant les allées on tombait en premier sur Square Enix qui avait sorti la grosse artillerie. Impossible de louper le stand énorme qui accueillait Final Fantasy XIV mais surtout les prochains Kingdom Hearts 3, Dragon Quest XI et Shadow of the Tomb Raider. Il y avait aussi The Awesome Adventures of Captain Spirit mais il est disponible gratuitement depuis un petit moment, je ne m’y attarderais pas ici.
Je ferai un article spécialement pour KH3 et DQ11 mais pas le prochain jeu de Lara Croft car je n’ai pas eu le temps de le tester. Aussi bravo à Square Enix pour le magnifique stand et d’avoir joué le jeu en cachant Tomb Raider hors de la vue des jeunes comme on peut voir lors de la gamescom (je suspecte un setup identique en Allemagne).
Des jeux connus présentés par des moins connus
À côté se tenait le plus discret stand de Koch Media, récente propriété du ressuscité THQ. L’entreprise allemande distribue et édite un nombre important de jeux japonais en Europe et ce sont très souvent des super titres. La Japan Expo a accueilli les démos de Yakuza Kiwami 2 (actuellement disponible sur le PSN), de Sonic Mania, Persona Dancing 3 et 5, Fist of the North Star: Lost Paradise et Valkyria Chronicles 4 issus de chez SEGA. Koch Media gère aussi NIS America avec des jeux comme Ys VIII, Disgaea ou Labyrinth of Refrain qui étaient présents à Villepinte.
Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’y faire un tour mais je possède déjà les Persona et j’ai téléchargé Kiwami 2 sur la PS4, j’aurai une prochaine occasion de vous en parler tranquillement depuis chez moi. Le stand avait aussi une chouette boutique avec goodies, vêtements et jeux à très bon prix.
Le manga sur mobile
KlabGames est très certainement encore moins connu que Koch Media mais au Japon ce sont des stars. Vous avez peut-être aussi joué à leurs jeux sans le savoir. Captain Tsubasa: Dream Team et Bleach: Brave Souls sont deux titres mobiles de cet éditeur nippon et sont plutôt bien connus. Je vous avoue que la partie Bleach était anecdotique mais celle sur Olive et Tom était très intéressante avec une expérience en réalité virtuelle plutôt cool.
Le géant japonais en force
Nintendo avait sorti la grosse Bertha avec une énorme superficie de stands regroupant aussi bien des nouveautés que des valeurs sûres. D’un côté on pouvait découvrir Nintendo Labo puis enchaîner avec des parties de Splatoon 2. Des futures sorties comme Dark Souls ou Starlink étaient présentes aux côtés du dernier DLC de Mario et les Lapins Crétins. Du très bon pour l’éditeur et constructeur japonais.
Les indépendantistes
Si on peut noter l’absence surprenante de Pqube ou Bandai Namco, on ne pouvait absolument pas dire qu’on manquait de jeux vidéo sur la Japan Expo. Grâce à Indie Beard Communication, le festival accueillait un nombre impressionnant de studios indépendants. Cette année plus de trente jeux étaient présents, ce qui est monstrueux et vaudra un article dédié à cette zone.
Cosplay is not consent
Si vous me connaissez, vous devez savoir que j’aime le cosplay. Si ce n’est pas le cas, vous êtes peut-être déjà tombé sur les photos du concours cosplay durant la Gamers Assembly. Après m’être baladé parmi les développeurs indé et avoir dis bonjour à tous les copains, je me suis dit que j’allais un peu profiter de ma journée. Je suis donc allé du côté de la zone cosplay afin de découvrir les costumes confectionnés par ces femmes et hommes passionnés. Me disant que j’allais shooter comme un taré durant le concours, je m’étais dis que je n’embêterai pas les personnes dans les couloir du Parc des Expo. Quelle erreur.
La Japan Expo accueillait encore cette année à la finale de l’ECG, l’European Cosplay Gathering, un concours européen de cosplay. Cette année quatorze pays étaient représentés avec plusieurs personnes par équipe afin d’élire la meilleure combinaison costume / prestation en solo ou en équipe. Le concours était génial, les presta et la réalisation aussi. Mais j’ai été énormément surpris de l’interdiction de venir s’approcher pour photographier les cosplays. Le badge presse permettait d’être placé plus rapidement sur les sièges mais impossible d’aller vers la scène. Seuls certains photographes avaient cette chance, c’est dommage et c’est pourquoi je ne ferai pas d’article dédié vu la qualité de mes photos prises de loin.
Les résultats de l’ECG
Le jury international a désigné 6 prix :
- Pour la compétition solo :
- 1re place pour la Pologne avec Luiza avec un costume issu du jeu vidéo Overwatch
- 2e : Allemagne avec PandoraCos (film Vaiana)
- 3e : Suisse avec Cide (série Vikings)
- Pour la compétition par équipe :
- 1re place pour la République Tchèque (donc c’était la première participation) avec Ali, Germia et Ketrin dans des costumes du jeu vidéo SMITE
- 2e : Allemagne avec Shiroku et Chiko Chan dans des costumes du jeu vidéo Fate Grand Order
- 3e : Suisse avec Idromy et Shien dans des costumes du jeu vidéo The Witcher 3
Les invités cosplay
En parlant du jury, la Japan Expo a réservé une zone pour accueillir certains membres et c’est à cet endroit que j’ai eu l’opportunité d’en rencontrer une. Ce genre de convention est l’occasion parfaite pour croiser et discuter avec des personnes que vous appréciez. J’ai donc pu discuter avec DeAnna Davis, plus connue sous le pseudo de It’s Raining Neon, une cosplayeuse américaine extrêmement talentueuse. Elle est aussi connue pour ses vidéos Instagram que je trouve très drôles (enfin je les appréciais quand j’avais encore un compte…)
Il y avait aussi des personnes françaises connues comme Nikita (qui avait un magnifique cosplay de Meg de Hercules dimanche) ou d’autres moins mais toujours dans la bonne humeur et avec beaucoup de talents. Si vous voulez discuter de techniques, acheter une affiche ou prendre des photos (sans être creepy car on en croise des mecs chelous là-bas !), c’est l’endroit parfait.
Boutique Expo
La Japan Expo est aussi une énorme zone d’expositions et de vente. Vous avez aussi bien des professionnels et des amateurs. Me balader parmi les grands éditeurs comme Kaze, Glénat, Doki Doki ou Kurokawa ne fait pas parti de mes moments préférés car je préfère rendre visite à ma boutique favorite sur Nantes. Voir le travail d’amateurs est à mon sens beaucoup plus intéressant.
On trouve de tout durant la JE : du jeu vidéo, des estampes, des vêtements, des CD, des figurines, des coussins, des perruques, de la nourriture, des DVD, des épées et j’en passe. Mon porte-feuille me brûlait énormément les doigts et je me suis contenté d’acheter quatre livres chez Third Editions et Mana Books (qui fait par exemple Dragon Age).
Japon Expo
Mon samedi bien rempli (le salon ferme à 18 h 00), le dimanche s’annonçait plus rempli niveau travail car j’avais du jeu vidéo à tester. Je suis alors parti m’amuser chez Square Enix dès l’ouverture (j’en reparlerai dans un article dédié) puis fait de même chez les indépendants. J’ai alors testé quelques jeux et réalisé certaines interviews puis je me suis dit que je pouvais encore un peu profiter de mon week-end. C’est alors armé d’onigiris, des délicieuses boules de riz avec du thon, que je suis parti dans la zone touristique.
De nombreuses villes japonaises sont présentes et proposent des voyages ou surement des collaborations avec des entreprises ou associations afin de visiter le pays du soleil levant. Cet endroit à droite du jardin central du Parc des Expositions est surement le « plus japonais » de l’événement car c’est ici que des natifs ont monté leur stand. On peut y voir ce qui se fait dans ce pays et tenter d’en apprendre plus sur comment y aller et quoi visiter. Il y a aussi une chouette zone de toutes petites boutiques où des Japonaises et Japonais y vendaient des choses. C’était super mignon et au hasard de mes balades je suis tombé sur un concert génial et presque anonyme dans le bruit ambiant de ce genre de salon.
En effet, juste à côté une prestation de la troupe Satsumasendai Odori-daiko avait lieu. Ce groupe de taiko (le célèbre tambour) était en concert à quelques mètres de là et le bruit couvrait le petit concert. C’est le jeu et je m’y suis rendu car je n’avais pas pu en profiter pleinement juste avant l’ECG. Sur une plus petite scène ces femmes mettent le feu, c’est un magnifique spectacle pour les yeux et les oreilles.
Expo Expo
Sur un côté de la Japan Expo se présentaient trois expositions majeures. Celle sur Miraï, ma petite sœur était un peu petite mais superbe. Le Studio Chizu n’en est pas à son premier chef d’oeuvre car on lui doit aussi Le Garçon et la Bête et Les Enfants loups, Ame et Yuki. Quant au réalisateur, Mamoru Hosoda, ce n’est pas non plus un nouveau venu car en plus des films mentionnés, il a aussi travaillé sur La Traversée du temps et le génial Summer Wars. Vous vous en doutez que mes yeux étaient ravis.
L’autre exposition que je retiendrai est celle de Buichi Terasawa qui a créé notamment la série Cobra. Des nombreuses planches et travaux issus de ses premières réalisations sur ordinateur (il était pionnier en la matière) étaient affichés pour le grand public.
Photos Expo
Vous avez pu le voir, j’ai passé deux jours très remplis durant cette Japan Expo 2018. Il y a énormément de choses à faire et à voir durant le long week-end de quatre jours à Villepinte. Je n’ai bien entendu pu voir qu’une infime partie de ce qui est proposé et même si c’est très fatiguant, j’espère pouvoir faire quatre jours sur place l’année prochaine. Cela me permettrait de concilier aisément travail et plaisir car il m’est arrivé d’avoir un gros coup de barre et d’avoir du mal à bosser le dimanche face à la quantité de choses restantes à faire.
Si vous voulez la liste complète du programme, voici le lien : https://www.japan-expo-paris.com/fr/programme. Vous verrez qu’il y a des concerts, des séances de dédicaces, des animations, de la musique, des ateliers, des conférences et j’en passe. Le programme a de quoi rendre fou face au nombre d’activités !
La Japan Expo c’est le festival des passionnés de la culture japonaise, il y a beaucoup de monde, il faut chaud, on dépense beaucoup mais qu’est-ce que c’est bien !
Et comme d’habitude, je termine avec toutes les photos du festival. Arigato Japan Expo, see you next time. Sayonara.