Nouveauté Akata : Orange Entre romance et science fiction
Orange : Quand le futur nous rattrape
L’un des reproches que l’on entend régulièrement sur le manga est celui du récit codé à l’extrême. Et il est vrai que pour le shonen (histoire destinée à un public adolescent mâle) et le shojo (la même pour les filles), c’est le cas. Beaucoup de ces récits sont codés au moment près, ce qui implique une certaine répétitivité. Ce qui est encore plus dommage c’est qu’en France il y a un « tri » de fait sur ce qui est publié ou non, et les éditeurs semblent vouloir faire un effort de diversité sur le shonen mais pas sur le shojo. Manifestement, plusieurs d’entre eux doivent penser que le public féminin veut lire tout le temps la même chose, ce qui est au mieux dommage, au pire … extrêmement dommage.
Tout ceci est du moins mon avis, je trouve personnellement que les les shojos se répètent beaucoup plus que les shonens (et je trouve que ces derniers se répètent c’est vous dire !). Du coup dès qu’un éditeur fait l’effort de sortir quelque chose de différent, ben je suis content, voire très content. C’était le cas pour Daisy sorti chez Akata, il y a quelques mois (voir la critique ici).
Et aujourd’hui (enfin la semaine dernière en fait), l’éditeur Akata nous ressort une petite perle : Orange d’Ichigo Takano (auteur de Dreaming sun chez Delcourt)).
« Un matin, alors qu’elle se rend au lycée, Naho reçoit une drôle de lettre… une lettre du futur ! La jeune femme qu’elle est devenue dix ans plus tard, rongée par de nombreux remords, souhaite aider celle qu’elle était autrefois à ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle. Aussi, elle a décrit, dans un long courrier, les évènements qui vont se dérouler dans la vie de Naho lors des prochains mois, lui indiquant même comment elle doit se comporter. Mais Naho, a bien du mal à y croire, à cette histoire… Et de toute façon, elle manque bien trop d’assurance en elle pour suivre certaines directives indiquées dans ce curieux courrier. Pour le moment, la seule chose dont elle est sûre, c’est que Kakeru, le nouvel élève de la classe, ne la laisse pas indifférent… »
Orange est différent, pas par son dessin, qui si il est loin d’être laid, ressemble beaucoup à d’autres, mais par son traitement, tout est fait pour nous questionner, nous rappeler notre adolescence et son lot de regrets. Mais loin de nous plonger dans un trip dépressif, Orange essaye de nous montrer que ces regrets fonts parties de ce que nous sommes aujourd’hui, ils nous ont forgé au même titre que nos plus belles expériences. Orange est doux et amer à la fois, c’est le genre de livre qui une fois fini, nous laisse songeur quelques secondes, un petit sourire aux lèvres.