Dolores : la review
Dolores : or, rhum et canon
« Le « Dolorès » – nommé ainsi en l’honneur de l’épouse d’un riche armateur de Cadix – s’est fracassé contre les récifs. Déjà, les premières caisses arrivent sur la plage, portées par les flots depuis le trou béant dans la coque.
Déterminé à faire fortune, vous êtes l’un des naufrageurs responsables de ce méfait. Partager le butin avec vos complices s’annonce ardu, d’autant que les marchandises du navire espagnol sont réputées pour leur rareté. La milice sera certainement alertée dès l’aube, le temps presse !
Pour éviter toutes querelles inutiles, la cargaison est répartie selon le « code » des naufrageurs : une fois les caisses ouvertes, les négociations commencent… «
Quand j’ai appris que Bruno Faidutti et Eric Lang s’associaient pour faire un jeu, je ne pouvais que suivre l’affaire de près. J’ai été surpris par le format du jeu, une toute petite boite, moi qui attendais un gros jeu, j’avoue avoir été un poil déçu. Quoi qu’il en soit, je vous délivre aujourd’hui ma review de ce petit jeu.
Le point matos.
Dolores est un jeu de carte, donc dans la boite rien de plus que des cartes. 70 cartes marchandises, 10 cartes « bouteille à la mer » et une carte aube qui marque la fin de la partie, rien de plus. Le petit plus qui fait de ce jeu, un objet de curiosité, car en plus d’avoir 2 auteurs donc le talent n’est plus à prouver, l’illustrateur du jeu n’est autre que Vincent Dutrait qui a illustré New York 1901, Raptor, Discoveries, Tout là haut … Et du coup, bah c’est beau.
Comment ca se joue ?
Dans Dolores, il va falloir ruser, ou du moins s’entendre pour procéder au partage du butin. Une petite mise ne place est nécessaire, cela se fait en 20 secondes top chrono. Chaque joueur reçoit un certain nombre de carte, variable selon le nombre de joueur, et la partie peut démarrer.
Le premier joueur est le donneur, et pioche 4 cartes qu’il place entre lui et son voisin de gauche, de manière à ce qu’il y ait 2 cartes de son coté et 2 cartes du coté du voisin de gauche. Ensuite les 2 joueurs, à la manière d’un chi fou mi, vont compter jusqu’à 3, et faire un des trois geste prévus par le jeu.
Ces 3 gestes sont :
- Le partage : c’est la main ouverte, à la manière d’une poignée de main, qui symbolise le partage.
- Le conflit : le conflit est symbolisé par le poing fermé, qui veut bien dire que l’on ne veut faire aucun compromis.
- L’esquive : c’est avec le pouce levé que l’on esquive, ce geste permet souvent de prendre une carte en douce, en général celle qui nous intéresse, en laissant le reste au joueur adverse.
Il est bien évident que selon ce que votre adversaire va faire face à vous, les choses ne vont pas se passer comme vous l’aviez imaginer, voici les différentes possibilités et les différentes combinaisons de gestes durant une partie de Dolores.
Donc oui c’est bien beau de prendre des cartes de butin, mais on ne prend pas ce que l’on veut comme on veut. C’est la que le jeu s’avère plus technique qu’il n’y parait, car en fin de partie, seul les cartes butin de plus haute valeur, et celle de plus petite valeur comptent pour le score final.
Chaque joueur détermine donc la valeur de chacune de ces collections, donc seules les plus fortes et les plus faibles comptent. Par exemple, si vous avez 3 collections qui ont un total de 6 de valeur, et que 6 est la plus forte valeur, les 3 collections comptent, vous faites de même pour la ou les plus petites. Encore mieux, et plus difficile à faire, si toutes vos collections ont la même valeur, vous doublez vos points, et là c’est le jackpot assuré.
Donc ce système de score est très malin, et est aussi très casse gueule, car une mauvaise carte de prise, et cela peut tout faire basculer, et on peut perdre une partie avec une carte indésirable.
Dolores est un très bon petit jeu, tout repose sur l’observation du jeu de vos voisins, il faut essayé de déduire ce dont ils ont besoin, tout en prenant en compte ce dont vous avez besoin. Il est possible également de négocier ouvertement avec vos adversaires, au risque de vous faire manipuler, et de vous faire planter un couteau dans le dos. Psychologie, manipulation, trahison et calcul, voila ce qui vous attend dans une boite de Dolores.
Donc Dolores est un jeu surprenant, très simple à expliquer et à mettre en place, bien fun et méchant, et surtout très malin, donc oui je vous conseille Dolores, cette petite boite combine l’élégance et le talent, merci à eux.
Dolores est un jeu de Bruno Faidutti et Eric Lang, édité par Lui même et distribué par Asmodée, pour 2 à 4 joueurs, pour des parties de