Ada, un roman de Masaki Yamada
Hier, Evens vous a parlé du roman japonais: Le restaurant de l’amour retrouvé, aujourd’hui, je vous propose un autre roman japonais, découvert ce matin: Ada de Masaki Yamada (écrivain de science-fiction), édité tout récemment chez Actes Sud.
C’est la couverture qui m’a évidemment interpelée. Intriguée, j’ai ensuite dévoré le quatrième de couverture pour en savoir plus et l’envie de partager ne m’a pas quittée, tout au long de la journée. Je vous laisse découvrir, c’est assez surprenant, voir un peu déroutant:
Ada, c’est le prénom de la fille de Byron, qui aida Charles Babbage à mettre au point la machine à différences, ancêtre de l’ordinateur. C’est aussi le nom d’une mystérieuse disquette remise à Shimizu, un concepteur de jeux de simulation. C’est un super-accélérateur de particules, à moins qu’il ne s’agisse que d’un simulateur d’accélérateur imaginé par un écrivain de science-fiction de seconde zone. Et c’est également un ordinateur quantique qui crée des mondes parallèles…
Dans le monde quantique, un accélérateur de particules d’un genre nouveau peut faire coexister dans ses anneaux des réalités multiples. Dans le monde quantique, Yukari, la fille de la secrétaire de Shimizu, a été et n’a pas été renversée par un camion.Dans le monde quantique, toute distinction entre virtuel et réel est abolie, et Frankenstein peut partir à la rencontre de Mary Shelley. Dans le monde quantique, un concepteur de jeux de simulation et un écrivain peuvent rejouer aux frontières de l’univers l’ultime combat commencé dans la plaine d’Armageddon.
Convergence de la fonction d’onde, superposition d’états, les principes de la physique quantique déterminent la forme même de cet impressionnant roman, accrétion incertaine de fictions plurielles, mise en scène floue de concordances multiples.De l’ère sassanide au Japon contemporain, de l’Angleterre victorienne à un futur qui n’est pas moins incertain que le présent, Masaki Yamada compose une fable vertigineuse dans laquelle des réalités indistinctes naissent et disparaissent à l’infini, et répètent, telle une vague ininterrompue, leur va-et-vient incessant sur les rivages de l’existence.
Byron pleurait “ceux qui pleurent au bord des fleuves de Babylone, dont les autels sont déserts et la patrie un songe”. Rejouant le geste du poète, Yamada chante l’étrange complainte de ces Juifs 2.0, pauvres mortels égarés dans les mondes parallèles de l’univers quantique, doublement vagabonds puisqu’ils vont jusqu’à se perdre dans les souvenirs de leur errance. Quatrième de couverture
Le quatrième de couverture n’est pas très explicite. Après avoir lu une dizaine de pages, je me suis sentie un peu égarée en « terra incognita ». Au premier abord, ça ne paraît pas très accessible mais ça semble tellement original, mystérieux, un peu mystique aussi, que ça me donne envie de poursuivre. Franchement, je me demande à quoi servent les prises USB…
J’espère avoir suscité votre curiosité avec ce roman. Pour l’instant, je ne peux malheureusement pas vous en dire plus. Affaire à suivre…