Au revoir Là-haut: Gueules de Goncourt.
Au revoir Là-haut: Gueules de Goncourt.
Grâce à Rue de Sèvres j’ai lu un Goncourt! Bon ok, une adaptation BD de « au revoir là-haut« , un roman de Pierre Lemaître ayant été couronné en 2013.
La première guerre mondiale en est à ses derniers jours, malgré tout, les soldats Maillard et Péricourt devront monter au front sur ordre d’une crapule le Lieutenant Pradelle. Cette attaque sera d’une part totalement inutile et en plus Maillard sera enterré vivant mais sauvé par Péricourt qui en paiera le prix fort en perdant sa mâchoire inférieure. Ils essaieront de réintégrer la vie civile en vivant ensemble, car Maillard n’a plus de famille et Péricourt ne veut pas rentrer chez lui. En effet ses penchants homosexuels sont plutôt mal perçus par son riche père et en plus Pradelle n’est autre que son beau-frère. Ils chercheront à gagner de l’argent en montant une arnaque aux monuments aux mortx.
Comme je vous ai disais plus haut, je n’ai pas (encore) lu le roman d’origine, mais en tout cas Pierre Lemaître propose un mélange d’histoires détonnant. En parlant du devenir des gueules cassées de la première guerre mondiale, de l’économie d’après-guerre, d’une histoire d’amour, de l’humour (surtout avec les masques créés par Péricourt pour masquer son infirmité), d’une arnaque digne des pieds nickelés. Pierre Lemaître boucle une comédie dramatique avec des personnages attachants, des situations fortes ou cocasses, une part de candeur et de rêves, mais on peut y voir le baroud d’honneur de deux hommes qui ont tout perdu à cause de la guerre et qui veulent se donner un semblant de résurrection en revenant à « la vie normale« .
Christian De Metter enjolive tout cela avec un trait fort, des couleurs donnant un effet sépia aux cases, des coups de crayons ombrant les visages, les formes donnant du mouvement à tout cela de façon simple et pourtant limpide. Tout donne l’impression que « Au revoir là-haut » traite de moments passés que l’on préférerait oublier mais qui collent irrémédiablement à notre histoire avec un grand « H » alors qu’il s’agit simplement du parcours de deux hommes fracassés par la guerre avec un petit « h », mais avec un grand cœur.
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