Balles Perdues : Prohibition, Sulfateuses et p’tites pépées
Balles Perdues : Prohibition, Sulfateuses et p’tites pépées.
Prévu pour le 21 janvier prochain par la toute jeune maison d’édition Rue de Sèvres, « Balles Perdues » est dessinée par Jef, adaptée par Matz sur un scénario original de Walter Hill (Pour information, le magnifique « le château des étoiles » chroniqué par Evens est aussi issu de cette maison d’édition… à suivre donc).
Roy n’est pas un enfant de chœur, il en a plombé du costard à rayures, le raisiné a coulé sur un sacré tas de pompes bicolores Car Roy est un tueur à gage réputé à cette époque de la prohibition aux Etats-Unis. Un parrain de Chicago, Al, le fera sortir de prison pour l’engager. Le but? Supprimer trois gars qui ont eu les yeux plus gros que le ventre. Ils ont délesté Al d’à peu près un demi-million de dollars. Et il a des principes Al, quand il met quelqu’un sur un coup, il faut être réglo, sinon il demande des dommages et intérêts, ceux-là le paieront avec du plomb dans le buffet. Et Roy sera le livreur de fèves avec sa Thompson à chargeur circulaire! Il aura le droit de repartir avec tous les billets et pour finir de le motiver, la fille pour laquelle il a fait de la prison est avec les cibles. Il n’en fallait pas plus pour que Roy fasse parler la poudre.
« Balles Perdues » est issu de la collaboration entre Matz et Walter Hill au scénario et Jef au dessin. Pour l’anecdote, Walter Hill et Matz se sont rencontrés sur le tournage du film « Du plomb dans la tête« , adaptation de la bande dessinée du même nom de Matz réalisée par… Walter Hill! En retour Matz lui a demandé s’il avait des scénarios à adapter en BD… Car pour ceux qui ne le connaisse pas, Walter Hill n’est pas n’importe qui!
Juste pour vous situer le monsieur, il officie dans le cinéma américain depuis les années 60 en tant que scénariste et réalisateur et il a quelques petits films à son actif. Coscénariste des 3 premiers films « Aliens », réalisateur de « The Warriors » (Maï : « C’est beau ! Le film à vieilli mais reste culte ! »), « 48 Heures », « Double détente » et un épisode de DeadWood (Série appréciée par notre Olivier et notre Gregz), etc etc… . Donc pas le premier perdreau venu. Matz a mis l’histoire au format bande dessinée de très bonne façon. L’histoire, malgré une multitude de personnages et quelques retours dans le temps, aurait pu s’avérer vite fouillis, mais tout est bien posé, les personnages principaux sont bien caractérisés et l’histoire tient la route.
Jef, au dessin, nous présente une Amérique à l’ambiance moite, enfumée, poisseuse, très malsaine mais cela est dû au fait que l’on traîne dans le monde de la mafia et du crime organisé. Les personnages masculins ont tous des « tronches« , des gueules cassées comme on pourrait l’imaginer au travers des films comme « Le parrain », seul le héros à une gueule d’ange masquant ses blessures sous un visage impassible et un regard glacial. Les femmes sont sublimes, certes elles n’ont pas une place au premier plan dans ce récit très viril, mais à chaque fois qu’une femme apparaît elle est d’une beauté parfaite. Les décors sont hyper précis et nous plonge bien dans les villes traversées.
« Balles Perdues » est un récit, dans la période de la prohibition, reprenant les éléments clés auxquels on s’attend, mais c’est aussi l’histoire d’une vengeance, d’une espèce de baroud d’honneur d’un tueur qui n’a plus rien à perdre à part sauver une personne à laquelle il tient comme si par la même occasion il souhaitait sauver son âme.