Bedlam : Folle rédemption
Bedlam : Folle rédemption
Depuis cet été, « les Humanoïdes associés« se sont lancés dans la bataille de la parution de comics en France. Parmi les titres sortis se trouve le très intéressant Bedlam.
Madder Red, est fou, violent, dément, meurtrier psychotique et avec un sens du spectacle morbide. Lors d’un ultime massacre, l’homme au masque rouge et blanc, sera arrêté par « The first » un héros masqué travaillant avec la police. Pendant son interrogatoire, il fera un dernier coup d’éclat en se suicidant lors d’une explosion dans le commissariat.
Enfin le croit-on. En réalité, il sera amené dans un « hôpital » un peu spécial où il sera étudié et soigné de sa folie. Il guérira même de ses travers et pourra être réintégré dans la société civile de Bedlam. Jusqu’au jour où son instinct de meurtrier est titillé lorsque des crimes, de primes abords sans lien, sont perpétrés. Il aura comme ambition d’aider les forces de l’ordre, mais son passé et sa manière de procéder amèneront les autorités à douter de lui.
Nick Spencer, qui a officié que ça soit chez DC, Marvel (où je l’ai découvert sur Secret Avengers) ou, comme ici, chez Image, nous propose une histoire vraiment très spéciale. On est loin du comics « standard », avec des super-héros en costume. Certes il y en a un, « The First », mais il a un rôle mineur. L’intérêt de cette série réside dans le cheminement psychologique, parfois ardu, de Madder red et du nouvel ennemi de la ville de Bedlam. Notre « héros » semble aussi dérangé quand il fait le mal que quand il veut faire le bien. Cela permet d’ailleurs quelques répliques et situations plutôt drôles (mention spéciale aux séances de sociabilisation avec les chats).
Si l’enquête est parfois une peu éparpillée à suivre, il n’en reste pas moins que l’on s’attache à notre anti-héros et que l’on prend intérêt à découvrir divers personnages secondaires comme par exemple le médecin de Madder Red et ses assistantes sorties tout droit d’un croisement d’Orange mécanique et de l’île du Dr Moreau.
Les dessins de Riley Rossmo avec les couleurs de Jean Paul Csuka peuvent être difficile à appréhender, avec un trait fins parfois à la limite de l’esquisse et à d’autres moments plus épais, plus dense et une colorisation très brute, mais on s’y habitue, sans être sublime le dessin colle bien au récit. Il y aussi une gestion de flash-back bien faite par un jeu de couleurs (teintes grise et rouge pour le passé, et couleurs « normales » pour le présent)
Avec une enquête dense et bien ficelée, un anti-héros des plus intrigants et une thématique profonde sur le pardon et la rédemption, Bedlam est une bonne surprise qui mérite qu’on s’y attarde.
Il s’agit d’une série en 11 épisodes, mais chez nous, aux éditions des « Humanoïdes associés » nous aurons toute l’intrigue en 2 tomes, dont le deuxième sortira ce 28 octobre.