City Hall, le jeu d’aventures – Et vos écrits prennent vie…
Depuis plus de 10 ans, Ankama s’est imposée comme l’un des acteurs phares de la culture geek made in France avec des succès tel que le MMORPG Dofus ou la série animée Wakfu. Société de passionnés, Ankama s’est diversifiée au fil du temps en se lançant avec plus ou moins de bonheur dans des projets toujours plus variés : bande dessinée, jeux de plateau, édition musicale, production audiovisuelle… Fan d’Ankama depuis la première heure, je me suis souvent demandé s’ils allaient tenter l’aventure « jeu de rôle » à un moment ou un autre. Avec City Hall, le jeu d’aventures, c’est désormais chose faite… et bien faite.
Avant d’être un jeu de rôle, City Hall est un manga français de Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre, une uchronie steampunk où les mots couchés sur le papier prennent littéralement vie. Suite à un conflit de grande envergure, l’utilisation de l’écriture manuscrite et la production de papier ont été prohibés. A Londres, Nostromo est l’unité de police spécialisée dans la traque des écrivains hors-la-loi et elle compte dans ses rangs Arthur Conan Doyle et Jules Verne. En choisissant d’adapter une œuvre existante dotée d’une accroche simple, efficace et riche en possibilités, City Hall JdR se pose clairement comme un outil d’initiation pour joueurs débutants.
Ce parti-pris est confirmé à la lecture : le premier chapitre de City Hall est composé d’une brève introduction à l’univers du manga, d’une rapide présentation du jeu de rôle et d’une aventure prête à jouer pour débutants, sur le mode des tutoriels dans le monde du jeu vidéo. Au terme de cette première partie, on retrouve la structure classique univers/règles/secrets qui constitue le prolongement de tous les thèmes abordés dans le chapitre 1, pour une prise en main facilitée. Autant dire que rien n’a été laissé au hasard et que le résultat est un modèle du genre. La partie Conseils distille même des techniques de meneurs confirmés, pour ceux qui voudraient prolonger l’expérience une fois le livre refermé.
Niveau mécanique de jeu, City Hall propose un système simple à mettre en œuvre mais doté de subtilités qui ne se révèlent qu’avec l’expérience. Basé uniquement sur le classique dé à 6 faces (D6 pour les intimes), il consiste la plupart du temps à lancer autant de dés que le score d’une compétence, chaque résultat inférieur ou égal au trait associé constituant un succès. Plus le joueur obtient de succès, plus la réussite est significative et le joueur est encouragé à décrire en quoi, histoire d’habituer les joueurs à prendre une part toujours plus importante dans la narration. Idem pour le combat où les Jetons d’Initiative ajoutent une dimension tactique aux affrontements, histoire de varier les plaisirs.
City Hall, le jeu d’aventures, a de nombreux atouts à faire valoir : accessible, évocateur, riche, beau, peu onéreux pour un ouvrage de cette qualité… Ses auteurs, Guérin et Lapeyre en collaboration avec Laurent « Bob Darko » Devernay , ont fait un travail remarquable pour faire de leur jeu une synthèse à même de satisfaire les fans de la BD (en développant son univers), les rôlistes en devenir et les joueurs confirmés. Dans mon cas, j’ai imaginé aisément pour ce jeu trois ambiances différentes (shonen, horreur occulte et noir) et une dizaine d’idées de scénario. Il va sans dire que je vous recommande chaudement City Hall, qui le bon goût supplémentaire de se faire discret dans votre bibliothèque. Sur ce je vous quitte, j’ai des mangas à acheter…
PS : J’ai eu le privilège de mener une partie de découverte de City Hall dans les locaux de notre partenaire Sortilèges, sous la caméra de Mickaël de planetebd.com. Un bon complément à cette chronique…