Dragon de Poche, la quintessence du médiéval-fantastique
Dragon de Poche, l’Aventure dans un coin de votre sac
Ne vous laissez pas rebuter par la couverture sans illustration de Dragon de Poche, vous passeriez à côté d’une petite perle. Ce petit ouvrage ne s’encombre pas de fioriture et vous propose ni plus ni moins que de faire du vrai jeu de rôle en 42 pages et quelques heures, création de personnages et écriture de scénario comprises.
Dragon de poche va à l’essentiel et ceci dès la première page : on commence par la création de l’aventurier (le personnage joueur) qui reprend les archétypes classiques du médiéval fantastique dans un souci constant d’efficacité. Nul besoin de longs discours pour expliquer les races ou les classes (hommage à Peter Jackson), l’accent est mis sur un nombre limité mais bien choisi d’options pour caractériser son personnage, y compris pour l’équipement. En étant parfaitement débutant ou totalement optimisateur¹, le tout ne devrait pas excéder les 20 minutes…
Le système de jeu de Dragon de Poche repose lui aussi sur l’accessibilité et l’efficacité : on jette 3d6 (vous savez les dés cubiques à 6 faces que l’on trouve si facilement), on ajoute le modificateur de caractéristique approprié et on compare au seuil de réussite. Le combat repose sur le même principe, agrémenté de petites options tactiques (les prouesses) automatiquement accompagnées d’un travers aléatoire (les risques) histoire de ne pas encourager l’abus. La magie est pensée pour ne pas alourdir le système : elle est ouverte à tous et fonctionne automatiquement si vous dépensez les points de magie correspondant.
Côté MJ², Dragon de Poche est truffé de conseils et d’aides de jeu qui permettent de créer des aventures complètes en un rien de temps. Quatre jets de dés (pour peu que vous ne soyez pas allergique au hasard) et votre scénario prend forme avec le minimum vital : une accroche, un objectif, un lieu principal et une opposition. Les meneurs expérimentés pourront se contenter de cela ; pour les autres il suffit de répondre à 10 questions pour anticiper les péripéties qui ne manqueront pas de venir compliquer la vie des personnages. Tout ceci est très didactique et enrichi d’encarts qui sont autant de conseils de maîtrise (48 bruits que font les monstres, 46 manières de définir une odeur…).
Dragon de Poche réussit un pari que beaucoup ont tenté mais peu ont réussi : proposer un jeu de rôle conciliant accessibilité, richesse et rapidité de mise en place. A la lecture de l’ouvrage, on se dit qu’il est tout à fait possible de lancer une session dans les heures qui viennent, totalement improvisée avec création de personnages. En choisissant d’aller à l’essentiel, il se présente comme un outil d’initiation parfait pour les deux côtés de l’écran. On pourrait reprocher à Dragon de Poche de ne proposer aucun univers ; pour du one-shot au débotté ça ne présente que peu d’intérêt, transposer dans un univers connu (au hasard les Terres du Milieu?) sera des plus faciles pour les débutants et les vieux briscards pourront laisser libre court à leur imagination…
Dragon de Poche est un jeu de rôle médiéval-fantastique créé, illustré et auto-édité par Le Grümph
¹ Optimisateur : joueur dont la grande passion est de tirer un surcroit de puissance en jeu en maximisant les avantages et en limitant les inconvénients de son personnage; également appelé Gros-Bill ou Power Gamer selon l’appréciation que l’on a de cette catégorie de joueurs ² MJ (ou meujeu) : abréviation de Maître de Jeu