Elle s’appelait Tomoji : Doux Japon

Elle s’appelait Tomoji : Doux Japon

Ça y est on y est, le festival d’Angoulême est lancé pour sa 42ème édition. Parmi les personnalités mises en avant cette année, il y a Monsieur Jirô Taniguchi. Cet auteur œuvrant depuis les années 70 dans la bande dessinée a, à son actif, plus de 40 œuvres! et même si, comme moi, vous n’avez jamais lu un seul de ses ouvrages, les sublimes couvertures  n’ont pas pu vous laisser indifférent.

Personnellement j’ai eu l’occasion de combler ma lacune grâce aux éditions Rue de Sèvres qui a édité le très joli « Elle s’appelait Tomoji« . Et après Evens et Noop j’ai succombé au charme de son trait.

Mais parlons d’abord de l’œuvre elle-même. L’histoire se passe principalement à Hemi, un village en pleine campagne au début du 20ème siècle. Elle débute par une rencontre ratée, entre Tomoji et un photographe de passage, Fumiaki. Ces deux-là se retrouveront bien des années plus tard. Mais nous suivrons le parcours de cette jeune fille, en remontant à sa naissance, jusqu’à leur mariage. Une vie simple dans les champs et le commerce familial, parsemé de joies, de tâches quotidiennes, de décès et de petites victoires sur la vie. 

C’est une histoire douce, tendre, avec ses instants tristes, ses joies contenues. On ne tombe jamais dans la mièvrerie, les sentiments toujours intériorisés, cette jeune fille est digne, forte même! On pourrait même avoir l’impression que rien ne peut la toucher. Mais là où Taniguchi est très fort, c’est par quelques détails, sans en rajouter, il montre l’état émotionnel de l’héroïne. Le trait est précis, sobre et efficace, les personnages sont beaux, les décors splendides, les quelques pages colorisés disséminée s sont un régal pour les yeux.

« Elle s’appelait Tomoji » raconte l’histoire de la créatrice d’un temple bouddhiste près de Tokyo, son histoire avant de créer ce temple. On apprend cela en lisant l’interview au bout du volume, et sachant cela,  j’ai presque été frustré de devoir refermer le livre. Je veux savoir, moi, comment elle a construit son temple! Mais suivre cette belle personne était tellement rafraîchissant.

Grâce à cette découverte je compte bien dévorer tout ce que je pourrais trouver de ce monsieur, car son style de dessin et de narration sont réellement très intéressants et poignants.