Emprise : Aurélien Rosset veut nous posséder.

Emprise : Aurélien Rosset veut nous posséder.

Akileos a le don de trouver des petites pépites de bande dessinée. Cette fois l’éditeur a donné sa chance à Aurélien Rosset, un auteur d’une petite trentaine d’année qui, jusqu’à présent, semble avoir été un dessinateur plutôt confidentiel. Pourtant avec « Emprise » il porte tout une histoire, du scénario, à la couleur en passant par le dessin sur ses épaules.

Dans le village de Shelter’s Lot un homme meurt et lègue des dossiers qui ne doivent pas être lus, et détruits à sa mort. Quelques temps après une tempête très violente se lève, des cadavres commencent à être retrouvés ayant subi des mutilations toutes plus horribles les unes que les autres. Mais qu’est ce qui peut bien se passer? Les habitants sont-ils victime d’un serial-killer sadique? D’hallucinations collectives avec ces ombres qui semblent passer dans la vie de certaines personnes? Ou est-ce que c’est encore pire que cela? L’inspecteur Obson, qui est dans le collimateur de sa direction et doit gérer son divorce, va se retrouver à mener cette enquête avec ses collègues. Ce qu’il devra affronter va dépasser tout ce à quoi il pouvait s’attendre.

Avec « Emprise » Aurélien Rosset nous propose un scénario qui, même s’il y a du déjà vu, est très bien ficelé avec un découpage digne des meilleurs romans horrifiques, personnellement il m’a fait penser au roman « Nuit d’été » de Dan Simmons qui est pour moi une référence dans le domaine. Et comme par hasard l’action se passe dans le Maine, l’état fétiche des histoires de Monsieur Stephen King! L’ambiance monte crescendo, les situations sont toutes plus flippantes les unes que les autres. Les dessins, m’ont fait penser à Fabio Moon, Gabriel Ba et Rob Guillory avec des effets à la Mike Huddleston, donnent une ambiance lourde, poisseuse, flippante je me suis bien projeté dans l’histoire. Entre chaque partie, au nombre de cinq, on ouvre les « dossiers de Shelter’s Lot » qui avec des coupures de journaux, des post-it ou des notes de journaux intimes, donnent de la profondeur à l’enquête.

J’ai été captivé par « Emprise », je ne vais pas vous dire que dès les premières pages j’étais dedans, mais l’addiction monte rapidement quand même et j’ai fini l’histoire en apnée. Pour un coup d’essai, en tout cas à ma connaissance, Aurélien Rosset s’en sort plus que bien et pique ma curiosité sur ses prochains travaux. Encore un artiste à suivre? Pour moi oui.