Evil eater : la nouveauté Ki-oon d’avril

Evil eater : entre magie et politique

 Evil eater : Dans un futur proche, le gouvernement japonais a réussi mêler magie et science afin de ressussiter les morts. Mais une vie doit être sacrifiée en échange. Les meurtriers sont donc condamnés à morts afin de faire revivre leurs premières victimes. Mais ces derniers, les returners,  ne reviennent pas indemne, le traumatisme de leur mort implante une germe du mal, une pulsion malsaine et destructrice. En réponse et afin de garder tous problèmes secrets, un groupe de fonctionnaire est là pour détruire ces bugs. Les agents Nagumo et Amagi font parties de ce groupe.

Si je vous dis que Ki-oon a encore réussi, vous allez me dire que ça ne change pas trop de d’habitude. Et bien ça ne changera pas, puisque Evil eater est une réussite. L’extrait ne m’avait absolument pas convaincu. Je trouvais le duo classique, le dessin sans plus et l’idée d’une organisation qui doit chasser le mal, on a vue plus original. 

Oui, mais en fait derrière cet apparent manque d’originalité se cache en réalité une vrai critique de la société Japonaise. Chaque chapitre est une enquête/mission qui présente un returner, et plutôt que de mettre en avant le duo de héros, tout est axé sur la victime et le pourquoi de son meurtre et de son mal être. Et ainsi, comme pour le germe, les véritables raisons se cachent derrière des faux semblants. 

Car, ces returners, ne sont ni plus ni moins que des métaphores des paumés de la société, les traumatisés, les incompris. Tous ceux qui n’arrivaient pas à s’adapter au moule, qui souffraient (dans le manga ce sont les violés, les victimes de sectes, les parents de meurtrier …). Tous ceux que le gouvernement veut remettre dans le droit chemin, en effaçant les problèmes, voulant les soigner sans se rendre compte qu’ils sont la cause du traumatisme. Ainsi les héros bien que convaincu du bienfondé de leur actions sont loin d’être des chevaliers venant terrasser le dragon. Et plus qu’un simple thriller fantastique, on affaire à une oeuvre avec une belle seconde lecture. 

Encore une fois, Ki-oon fait mouche et ne nous déçoit pas, Evil eater vaut l’effort de passer les premiers chapitres, pour apprécier la suite. Petit remerciement à Ki-oon encore, mais cette fois pour la couverture, pleine de relief, avec très joli rendu, on a en plus affaire à un bel objet.

PS: si vous voulez vous faire un avis, l’extrait est disponible ici.