Facebook gonfle le torse et dépense des sous
Facebook : du pognon et des utilisateurs à revendre
Dans le grand jeu des Hippoglouttons de la finance, il y a de fortes chances que nos amis de Facebook se taillent une bonne part de la manne que représentent les recettes publicitaires. En effet, à l’heure de présenter ses résultats financiers, les perspectives offertes par le réseau social bleu sont assez impressionnantes. On ne le dira jamais assez : les gens qui annoncent la mort de grands groupes qui brassent des milliards devraient faire attention à leurs pronostics. Mark Zuckerberg vient encore une fois de botter les fesses de ses détracteurs.
Si Facebook est un réseau social, c’est aussi une machine à afficher de la publicité. La preuve en est faite une nouvelle fois durant ce premier trimestre puisque son chiffre d’affaire lié à ce média est en augmentation de 82% pour arriver à 2.27 milliards. Il est par contre bien intéressant de voir que 59% de ces revenus ont été générés par les applications mobiles, ce qui représente une augmentation de 29% par rapport à la même période en 2013.
On pourrait d’ailleurs se poser la question du nombre d’utilisateurs de Facebook en mobilité pour arriver à de pareils revenus. Eh bien, ce sont plus de 1 milliard de personnes qui se connectent via leur smartphone. Alors que différents médias spéculaient sur un désintérêt de Facebook auprès des adolescents, il semblerait que le nombre d’utilisateurs soit en croissance puisque Zuckerberg annonce une augmentation de 50 millions d’utilisateurs sur un trimestre. Ce sont donc maintenant 1.28 milliard de comptes actifs qui se connectent chaque mois, soit 18% de la population mondiale. Pas mal pour un site en train de mourir. Pour en finir avec les pourcentages (le comptable qui est en moi éructe de joie à l’évocation de gros chiffres), 62.7% des utilisateurs de Facebook se connectent chaque jour à leur compte. Belle fidélité !
La question que se pose tout bon investisseur, à ce stade, c’est de savoir comment le groupe compte augmenter encore la pénétration de la publicité auprès des utilisateurs. Les pistes avancées sont multiples mais on peut en isoler deux.
D’abord la publicité vidéo. Vous savez, ces spots qui démarrent avant d’afficher votre vidéo. Si vous l’avez remarqué, quand vous descendez votre flux d’actu, dès qu’il se trouve une vidéo, la lecture se lance par défaut automatiquement. Voilà un bon moyen de placer une belle publicité qui démarrerait directement dès que l’utilisateur la voit. Alors même que cette fonction de lecture automatique est désactivable dans les options du site, il y a fort à parier que peu d’utilisateurs s’en apercevront.
L’autre piste serait la croissance d’apps mobiles rachetées par Facebook. Le réseau possède de lui-même deux apps qui sont Facebook et Messenger qui sont multiplate-formes. On sait aussi qu’ils ont racheté Instagram et Whatsapp qui comptent quelques millions d’utilisateurs chacun. Autant de cibles potentielles pour la publicité mobile. On rappelle également que Facebook a créé Paper qui n’est disponible que sur iOS pour l’instant mais qui est potentiellement portable sur toute sorte d’OS. Aujourd’hui, nous apprenons également que Facebook a racheté l’application Moves qui est disponible sur Android et iOS. Cette app vous permet de compter le nombre de pas que vous faites par jour ainsi que la distance que vous parcourez.
Voilà un bon moyen pour le réseau social de connaître vos habitudes au niveau de la sédentarité et de vous proposer des solutions adéquates 😉 Alors que les développeurs de Moves annoncent que leur bébé a été téléchargé 4 millions de fois, Facebook annonce l’avoir acquis. L’équipe en place devrait demeurer indépendante, au moins au début.
Gageons que nous n’avons pas encore fini d’entendre parler des likes et des amis. Pour conclure, je peux imaginer sans peine que beaucoup de nos lecteurs soient quelques peu récalcitrants à toutes ces annonces de gros billets verts. Toutefois, il convient de rester raisonnable : après tout, Facebook n’est ni le premier ni le dernier à faire commerce de nos habitudes et d’autres le font de manière tout aussi intrusive jusque dans notre correspondances privée. C’est donc à chacun de nous de décider équitablement les infos que nous voulons confier à ces portes-monnaie ambulants et ce que nous pouvons tolérer comme pratiques.