Fief : la review

Fief : mariage, conquête et trahison.

« Dans un royaume du Moyen âge, luttez pour faire de votre famille la plus puissante : intrigues, négociations, mariages politiques, trahisons, guerres, tous les moyens sont bons pour parvenir à vos fins. Obtenez les plus hauts titres pour vos personnages : roi, reine ou pape… et les privilèges qui vont avec !

Pour étendre sa domination et imposer un roi qui serve ses intérêts, chaque famille dispose de trois atouts :
• Une force économique : les revenus des moulins et des impôts,
• Une force militaire : les soldats, les catapultes et les châteaux ou cités,
• Une force politique : le droit de négocier des alliances, d’unir 2 familles par mariage et de voter lors de l’élection du roi, du pape ou des évêques »

Il y a des jeux comme ça qui traversent les décennies, et qui se font une séance de lifting de temps en temps. Et on sait tous que le lifting n’est pas forcement une bonne chose, mais pour les jeux c’est une autre histoire. Aujourd’hui je vais vous parler de Fief, la version de 2014, car il y a eu plusieurs versions, la première fût éditée en 1983, puis en 1989, et l’éditeur Asyncron, a dépoussiéré tout ça en 2011, et je vous présente la version 2014, toute belle, toute neuve.

Fief est un jeu de conquête, de stratégie et de diplomatie, où les alliances et les trahisons seront de bon ton.

Le point matos.

Beaucoup, beaucoup de matos dans cette boite, un plateau gigantesque, des plateaux individuels, des pions, des pions et encore des pions, des cartes et des dés spéciaux. Tout ça est superbement illustré par Stéphane Poinsot et Patrick Dallanegra.

Comment ça se joue ?

Fief n’est pas un petit jeu, loin de la, beaucoup d’éléments de règles, et il n’est pas donc à mettre dans toutes les mains, car il demande un réel investissement, tant dans la lecture des règles que dans la mise en œuvre du jeu. Je vais donc essayer de vous faire un condensé de tout ça, histoire de voir si ce jeu est fait pour vous, ou pas.

Une partie de Fief se joue en plusieurs tours, et le premier joueur à atteindre le bon nombre de point de victoire, gagne bien entendu la partie.

Lors d’un tour de jeu, il y a 7 phases de jeu, et ouais, je vous avais prévenu :

• Phase 1. Oyez, Oyez ! : Durant cette phase, vous pourrez élire les évêques, le roi, le pape, même vous mariez, et ainsi créer des alliances (pour mieux les défaire).
• Phase 2. Cartes : Lors de cette phase, vous pouvez défausser des cartes et en piocher des nouvelles. Il faudra également résoudre les calamités, ce sont des événements fâcheux (épidémie de peste, famine…) A la suite de ça les joueurs peuvent jouer des cartes de leur main, justement pour essayer de contrer les calamités.
• Phase 3. Revenus : Comme son nom l’indique, vous allez percevoir des revenus, les villages et les moulins que vous contrôlez vous rapportent de l’argent. Il sera également possible de jouer des cartes impôt, pour prélever la dîme ou la taille, histoire de se faire un peu plus d’argent, mais attention à la révolte du peuple.
• Phase 4. Achats : C’est bien d’étendre son royaume, mais il ne faut pas faire que des réserves d’argent, car vous n’êtes pas seul sur le plateau. Pour repousser ou dissuader les autres joueurs d’empiéter sur votre territoire, il va falloir agrandir votre armée, et donc acheter des sergents, des chevaliers. Et plus notre royaume est grand, plus on veut d’argent, et pour générer plus d’argent, il faudra acheter des moulins. C’est également lors de cette phase que vous pourrez acheter des titres de fief.
• Phase 5. Déplacements : Lors de cette phase vous pourrez déplacer vos troupes de 2 étapes.
• Phase 6. Combats : C’est le moment du poutrage de tronche, la règle est simple, lorsque vous vous rendez sur un village contrôlé par un autre joueur, vous pouvez combattre. Plus votre armée est grande, plus vous avez de dés de combat. 1 sergent vaut 1 PC (Point de Combat), et 1 chevalier vaut 3 PC. Faites le total de vos PC, de 1 à 6 PC, vous avez 1 dé, de 7 à 12 PC, vous avez 2 dés, et à partir de 13 PC vous avez 3 dés. Les 2 joueurs lancent les dés, et selon le nombre de symbole sur les dés, vous appliquez les pertes, d’un coté comme de l’autre.
• Phase 7. Fin de tour : on retire les cartes calamités posées sur le plateau, et on vérifie s’il y a un ou des vainqueurs. Un joueur tout seul doit avoir 3 points de victoire pour gagner, une alliance gagne avec 4 points de victoire.

Fief est donc un jeu ultra complet, immersif, stratégique, où presque tous les coups sont permis. Il vous faudra étendre votre empire, et peut être vous alliez pour arriver à vos fins, et mettre un terme à cette alliance une fois vos objectifs remplis. Vous pourrez également assiéger des forteresses avec des engins de siège, utiliser des sous terrains afin d’éviter les affrontements, bref l’auteur a vraiment pensé à tout. Fief, vous l’aurez compris, est clairement un jeu où on ne se fait pas que des amis.

La grande force de Fief, c’est la partie diplomatie, chaque joueur possède 3 pions ambassade. 1 pions peut être joué à n’importe quel moment, et permet de proposer à 1 ou plusieurs joueurs de s’isoler afin de discuter, de négocier, de créer des alliances et des stratégies pour poutrer les autres. Il vous est possible de vous échanger des cartes, de l’argent, et vous n’avez que 3 minutes pour faire tout ça, il faudra donc être convaincant.

Tous ces éléments, toute cette richesse, font de Fief un très très bon jeu, qui peut paraître complexe au premier abord, surtout à la lecture des règles (20 pages de textes, très compact, avec peu d’illustrations), mais ça en vaut le détour, vraiment.

Je tiens à remercier Maximilien pour sa confiance et sa disponibilité, ainsi que toute l’équipe d’Asyncron.

Fief est un jeu de Philippe Mouchebeuf, édité par Asyncron, pour 3 à 5 joueurs, pour des parties de 120 minutes.

Fief est disponible chez notre partenaire, les magasins Sortilèges.