Hauteville House: Hugo(te) the power!
Hauteville House: Hugo(te) the power!
2014 a célébré la dixième année d’existence d’une bande dessinée que j’affectionne particulièrement. « Hauteville House » en est à son 11ème volume, chez Delcourt, et continue à m’émerveiller toujours autant. Mais peut-être ne connaissez-vous pas cette œuvre? Je vais donc tenter de vous résumer cela.
« Hauteville House » est le petit nom donné par Victor Hugo à sa maison de Guernesey. Dans cette uchronie, en plus d’être écrivain, il est aussi à la tête d’un mouvement de résistance républicaine contre Napoléon Bonaparte et son « Empire ». Il sera aidé d’un corps d’armée et d’espions qui feront partie de son entourage proche comme le célèbre Gavroche. Et c’est d’ailleurs les aventures du jeune homme que nous suivrons! On sera à ses côtés à Paris, aux Etats-Unis, au Mexique, dans les îles du Pacifique, contre des pirates et face… à des extra-terrestres. En 11 tomes on croise aussi bien des personnages historiques réels, des personnages de fiction de la littérature de l’époque (l’abbé Frollo de « notre dame de Paris » par exemple), des créatures imaginées à partir des croyances aztèques, des extraterrestres donc et des véhicules tout droit sortis des écrits de Jules Verne.
Dans le dernier tome, sorti en septembre 2014, le clan des républicains se remet: d’une mise en quarantaine due à une suspicion de peste dans le groupe entourant Victor Hugo, d’un ouragan ayant détruit la maison de l’écrivain, d’un empoisonnement de l’eau potable organisé par une taupe dans leur rang. Bref la résistance va mal. Très mal, et les hommes de Napoléon mettent aux points des projectiles longues portées avec des charges explosifs… Des missiles donc, ressemblant aux V2 du IIIeme Reich, pour bombarder Londres et Guernesey par la même occasion.
Après un épisode tenant plus du thriller, du film d’espionnage et de la découverte de l’histoire du quartier général de Victor Hugo et ses hommes. Le rythme était plus lent, certes haletant mais plus lent. Cette fois l’action monte crescendo jusqu’à un festival d’explosions assez jubilatoire!
Si en 10 ans et 11 tomes je reconnais que certains tomes m’ont moins emballé que d’autres, ils sont en minorité et avec le 3ème cycle démarré depuis le tome précédent, le 10 donc, on repart pour une nouvelle quête, remplie d’action, d’espionnage et d’histoire à la mode uchronique et ça j’adore!
Fred Duval lance des questions, des fils rouges, s’amuse à résoudre certaines intrigues et en lancent d’autres. Il approfondit les relations entre les personnages, continue de poser le cadre historique et narratif donnant à tout un ensemble de phénomènes qui, accumulés, pourraient sembler incongrus, une cohérence. Cela donne un tout très agréable.
Christophe Quet et Thierry Gioux font la paire entre storyboard et dessins. Ils semblent s’éclater de plus en plus à utiliser les personnages, à créer des créatures, des machines, des lieux très détaillés, à alterner découpage « sage » et finement nerveux. Au niveau couleur, Carole Beau à fait 10 beaux numéros, elle est remplacée ici par Nurya Sayago qui garde la même ambiance en intégrant discrètement sa touche.
« Hauteville House » reste pour moi un rendez-vous très agréable, j’ai toujours autant d’intérêt à suivre Gavroche, Georges, Zelda Eglantine et les autres, j’ai toujours hâte de découvrir les nouveaux lieux qu’ils nous feront visiter et les inventions mécaniques sorties tout droit d’un esprit digne de Jules Verne.