Huawei P9, le test complet
Huawei P9, 2 capteurs pour un téléphone deux fois mieux ?
En septembre 2015, nous avions publié le test du Huawei P8 dans sa version Lite et nous avions été plutôt convaincus par ce modèle du fabricant chinois grâce à ses finitions bien agréables et sa partie photo assez convaincante. Voici aujourd’hui le test du nouveau modèle, gonflé aux stéroïdes. On laisse tomber la version Lite, cette fois et on s’attaque à un haut de gamme : le Huawei P9 !
La fiche technique
- Processeur Huawei Kirin 955 (64 bits) Octa-Core
- 3 Go de RAM
- 32 Go de stockage
- Ecran FullHD IPS de 5.2 pouces avec une définition de 1920×1080
- 4G LTE
- Batterie de 3000 mAh
- Android 6.0 avec une surcouche eMotionUI 4.1
Vous noterez que je n’ai pas parlé du capteur photo. Je vais vous donner ici ses caractéristiques mais nous en parlerons en détail en dessous, dans la mesure où Huawei axe sa communication quasi exclusivement sur cette particularité du Huawei P9. Parce que ce dernier est doté de non pas deux capteurs mais de trois. Deux au dos et un à l’avant. Les deux objectifs dorsaux captent des photos de 12 Mégapixels mais l’un des deux a été développé en partenariat avec Leica, une référence en la matière. Les clichés rendus par cet objectif particulier sont exclusivement en noir et blanc. Ils sont épaulés par un flash double ton pour des couleurs plus vraies que nature sur les photos concernées. Le capteur avant est de 8 Mégapixels.
Cette fiche technique, si elle est honnête, fait l’impasse sur des résolutions fantaisistes proposées par la concurrence avec leur écran de 5 pouces qui affichent du 4K. Soyons clair : ce genre de chose, c’est du marketing et çà n’a d’intérêt que pour flatter son égo. On n’est pas sur une télévision mais sur un écran qui tiendra dans votre main. Au final, ce qui dénote dans cette configuration, outre le double capteur photo, c’est le processeur Kirin. Ce dernier permet en théorie une meilleure maitrise de la consommation électrique du Huawei P9 puisque il a la capacité de baisser sa fréquence d’utilisation en cas de surconsommation.
Le design
Le Huawei P9 présente une coque en métal unibody. De ce fait, exit la recharge sans fil. Exit aussi le changement de batterie puisque cette dernière n’est pas accessible. Sur le haut de l’appareil, vous trouverez simplement un micro pour la réduction de bruit. Sur le côté droit, les boutons de volume et le bouton de mise sous tension, qui présente un petit grip bienvenu pour pouvoir le reconnaître au toucher.
En dessous, sont disposés le haut-parleur du téléphone (le seul dispo, en mono), un port USB-C pour le chargement du téléphone et son raccordement éventuel à un PC et une prise casque standard Jack 3.5. Un micro est évidemment prévu également à cet endroit. Enfin, à gauche, vous trouverez la trappe SIM au format NanoSIM qui permet également de rajouter une carte MicroSD jusqu’à 128 Go.
La qualité de fabrication est irréprochable. Ce n’est pas une vue de l’esprit et le matériaux utilisé ici, le métal, n’y est probablement pas étranger. Rien ne craque (encore heureux) et le téléphone garde une légèreté (144 g) et une finesse (6.95 mm) vraiment agréables. En revanche, il présente une prise en main plutôt glissante ! Les personnes qui ont l’habitude de laisser tomber leur téléphone ont vraiment intérêt à faire attention ici ! On fait dans la savonnette, chez Huawei 🙂
Au final, n’ayons pas peur de le dire : le Huawei P9 fait très iPhone dans son design, jusque dans ses coins arrondis. On pourra lui reprocher ce choix ou pas, selon les goûts. Il n’en demeure pas moins que c’est un design qui a fait ses preuves et qui permet de donner au mobile un aspect vraiment sobre et classe. La version que nous avons testé avait une couleur rosée très discrète et très sobre.
L’écran et l’interface
La définition de l’écran est, je le répète, amplement suffisante. La définition FullHD sert bien un écran très saturé qui flatte bien la rétine. Les couleurs sont vraiment agréables et les angles de vision, technologie IPS oblige, sont très importants. Aucune surprise ici : c’était déjà le cas sur le P8 Lite mais le fabricant livre un sans faute sur ce Huawei P9.
L’interface n’a que peu évolué entre les version 3.1 et 4.1 de eMotionUI. Vous retrouvez donc une interface très iOSisée. Pas de tiroir d’applications par défaut mais un affichage des icônes par page comme sur iPhone, donc. Perso, je n’adhère pas du tout, même si, a priori, c’est la solution retenue par Google pour la prochaine version de son OS. J’ai eu vite fait de remplacer ce lanceur d’applications par un Nova Launcher qui répond davantage à mon utilisation d’Android.
Des petites fioritures sont ajoutées comme le fait de cogner sur l’écran avec son doigt, comme vous taperiez à une porte. Cela déclenchera une action que vous aurez prédéfinie dans les paramètres. De même, le lecteur d’empreintes digitales permet non seulement de vous identifier mais aussi de faire défiler vos photos par un geste de balayage de gauche à droite ou inversement. Il permet également d’ouvrir le centre de notification lorsque vous faire glisser votre doigt dessus, du haut vers le bas. Notons également que le Huawei P9 donne la possibilité de faire de la capture d’écran animée. Si vous êtes un adepte du screencast, voilà qui va vous plaire !
Pour le reste des particularité de eMotionUI, nous vous renvoyons vers notre test du P8 Lite qui entrait très en détail sur ce sujet.
Photos et vidéos
Huawei a axé la communication commerciale de son nouveau flagship quasi exclusivement sur la photographie (et sur Scarlett Johansson mais je leur pardonne pour çà). C’est donc au tournant qu’on les attend ! De fait, le Huawei P9 livre des photos qui sont très convenables. Les détails sont bien présents et suffisants pour permettre d’avoir une belle photo.
En revanche, j’ai un problème bien plus présent au niveau des couleurs restituées. Celles-ci vont en effet varier du bon au moyen en fonction de la luminosité ambiante. Et je ne parle pas de faible luminosité ici. Je parle d’une journée grisâtre par exemple. Dans cette configuration, on se retrouve rapidement avec des photos ternes où les couleurs ont du mal à ressortir. C’est plutôt dommage pour un appareil dont on vante les qualités à ce point ! C’est d’autant plus ridicule que les photos obtenues n’ont rien de déshonorant mais notre appréciation est inversement proportionnelle aux promesses de Huawei.
Le capteur Leica certified du Huawei P9 livre ici aussi quelques remarques. Si les photos obtenues sont en général assez impressionnantes de qualités, certaines semblent présenter un contraste beaucoup trop important ! Cette réserve mise à part, il faut reconnaître que les clichés obtenus sont souvent vraiment très bons (et je ne doute pas qu’un photographe digne de ce nom fera bien mieux que moi sur les clichés ci-dessous).
Niveau vidéo par contre, le constat est bien moins glorieux. Pour un mobile qui est vendu tout de même à 550 EUR à son lancement, je m’attendais à un résultat impeccable mais c’est très loin d’être le cas. Même à son niveau de qualité maxi, l’objectif restitue une vidéo qui est très loin des standards actuels : le manque de détails est significatif et l’éclairage est surexposé sur les tons clairs. Je m’avoue extrêmement déçu par cette partie du mobile.
Performances
Le Huawei P9, je l’ai noté tout à l’heure, est équipé d’un processeur ayant la particularité de pouvoir baisser sa fréquence en cas de surconsommation énergétique. Mais qui dit baisse de fréquence dit aussi performances moins présentes. Dans la plupart des configurations, soyons clairs, vous ne verrez pas de différences : le Huawei P9 en a sous la pédale pour faire tourner Android et je ne l’ai jamais vu ralentir. Ce qui n’est clairement pas le cas des autres mobiles que j’ai testés sur cet OS.
En revanche, si vous êtes amateur de jeux sur mobile, le tableau risque d’être moins rose. D’abord parce que, coque métallique oblige, quand le téléphone chauffe vous allez le sentir. Vous n’allez pas vous brûler, hein… En revanche, on ne peut pas dire que la sensation de chaleur quand on tient le mobile fermement des deux côtés soit des plus agréables. Vous allez aussi constater des petites saccades lors des scènes lourdes en calcul, signe que le processeur entre en baisse de régime. Rien d’handicapant mais, on le répète, passé la barre psychologique des 500 EUR, on attends d’un mobile qu’il soit irréprochable à défaut d’être parfait.
Deux précisions pour en finir avec les performances : la qualité des appels est vraiment très bonne avec un son excellent (pour autant que vous ayez du réseau, évidemment). Le haut parleur mono qui se trouve sur le bas bas de l’appareil pose problème dans la mesure où, si vous placez vos mains de parts et d’autres du téléphone, pour regarder une vidéo, vous avez vite fait de couvrir le haut parleur avec vos grosses mimines. En dehors de çà, le son restitué est haut et clair ;pas de soucis majeur de ce côté-là.
Autonomie
eMotionUI a la particularité d’être très regardant au niveau des apps qui tournent en tâche de fonds. Au lancement de chaque nouvelle app, il va donc vous demander si vous l’autorisez à tourner en tâche de fonds. On est en droit de trouver çà contraignant mais çà a les avantages de ses inconvénients : au prix de ce sacrifice vous ne trouverez pas ici les défauts d’autres mobiles sous Android qui se mettent à consommer comme de gros gorets pour un oui et pour un non. Autrement dit, vous aurez au minimum la maitrise de votre consommation d’énergie. A noter toutefois que les arcanes de l’OS de Google semblent parfois poser problème et que les processus système consomment parfois de l’énergie sans que vous ne puissiez rien y faire. Il m’est ainsi arrivé de voir passer ma batterie de 100% à 55% en l’espace de deux heures. Un redémarre règle le soucis, la plupart du temps mais c’est assez ballot de constater ce genre de choses sur un OS mobile… Notez que ce soucis ne concerne pas spécifiquement le Huawei P9 mais touche de nombreux mobiles sous Android 6. C’était déjà le cas sur les précédentes versions. Google semble avoir optimisé son OS mais certains soucis semblent avoir la dent dure.
Dans les faits, vous arriverez à passer un peu plus d’une journée avec une utilisation classique à base de téléphone/SMS/Messagerie instantanée/Réseaux sociaux/Spotify. C’est dans la moyenne. Ne crachons pas dans la soupe : d’autres font bien pire (coup d’œil appuyé vers les Galaxy -LOL- S6).
Pour quel public, ce Huawei P9 ?
Si vous êtes un utilisateur classique de smartphone, qui fait la part belle au surf, à la musique, aux réseaux sociaux et aux télécommunications, pas de soucis : le Huawei P9 vous en donnera largement pour votre argent. Idem si vous aimez avoir un bon appareil photo. Et on parle bien ici d’un appareil photo d’appoint : le P9 ne remplacera pas votre reflex. En revanche, il vous sauvera la mise pour des clichés qui à défaut d’être parfaits seront très agréables à regarder. Reste qu’on serait tenté de dire à Huawei que, quand on axe sa comm sur l’aspect photo, on se doit d’être irréprochable. Si vous aimez bien filmer avec votre smartphone, oubliez cet appareil ! C’est pas la cata mais pas loin. Enfin, si vous êtes joueurs sur mobile, ma foi. Vous avez lu la partie qui y est consacrée plus haut : si vous voulez des jeux gourmands sans aucune saccade, allez voir ailleurs. Si çà ne vous gêne pas, le Huawei P9 vous livrera une performance honorable !
