Ideonella sakaiensis : vous direz merci à mère Nature
Ideonella sakaiensis : le salut de l’homme viendra-t-il encore de la nature ?
S’il est un domaine où l’Homme (avec un grand H, comme Humain ou Homo Sapiens Sapiens) excelle, c’est celui de détruire à peu près tout ce qu’il l’entoure. Oh, çà ne part pas d’une volonté affirmée, hein… C’est un peu toujours le même schéma au final : on fait une découverte, on l’industrialise en masse et on se rend compte après que… ah tiens, il va peut être y avoir un soucis de recyclage/de sécurité publique ou toute autre raison. La liste est loin d’être exhaustive et je vous laisse compléter les blancs. Alors que, pour tout observateur averti, toutes les découvertes humaines ne sont que de pâles imitations de ce que la nature offre depuis des millénaires, voici qu’une équipe de chercheurs a découvert une bactérie qui pourrait bien tirer une épine du pied de l’homme pour ce qui est de recycler les matières plastiques. Nous l’appellerons Ideonella sakaiensis.
Le match oppose donc cette magnifique Ideonella sakaiensis au polyéthylène téréphtalate autrement connu sous le sobriquet de PET ou polyester. Ce PET pose des problèmes de pollution massive à l’homme. Et pour cause : 311 millions de tonnes en sont produites chaque année. Dans ces 311 millions de tonnes, un peu plus de la moitié sont recyclées. Et 8 millions finissent dans l’océan, soit 2.6 % de la production mondiale. Sympathique, non ?
Ainsi donc une colonie de Ideonella sakaiensis serait capable d’émettre deux enzymes qui permettrait de décomposer la structure moléculaire du PET en six semaines. C’est le docteur Nancy Mincer qui annonce la bonne nouvelle :
C’est la première étude rigoureuse – elle semble avoir été faite très soigneusement – que j’ai vue qui montre du plastique hydrolysé [décomposé] par des bactéries
Cris de joie dans l’assistance, tout le monde se congratule. Car, évidemment, la première application que l’on trouve à cette découverte serait l’éradication des milliards de bouteilles en plastique qui polluent nos océans. Mais les choses ne sont probablement pas aussi simples, malheureusement.
Car la densité moléculaire du PET fait que celui-ci ne flotte pas sur l’océan. Il coule. De ce fait, il y a peu de chances que Ideonella sakaiensis soit une solution viable pour nous sortir de la mouise. Mais il n’en faut pas plus pour que certains chercheurs estiment plausible que, si cette découverte a été faite, d’autres bactéries mutent pour permettre le même genre de manipulations moléculaires et nous venir du même coup en aide.
Evidemment, ce ne serait pas la première fois que la nature viendrait au secour de l’humanité : on a déjà vu à plusieurs reprises des organismes vivants, peu importe leur nature, venir absorber la pollutions laissée par l’homme. Par exemple, quelques mois après l’effondrement d’une plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique, une grande partie de la pollution pétrolière avait disparu. La raison ? Un micro-organisme a nettoyé l’océan de manière bien moins risquée que les dispersants chimiques utilisés par l’Homme.
Peu de chance donc que Ideonella sakaiensis nous aide pour la dépollution des océans mais il ne reste plus à l’homme qu’à se responsabiliser ou à défaut à compter sur Mère Nature pour le sortir de la caca après quoi il pourra aller polluer les autres planètes du système solaire.