Injustice : Superman passe en mode énervé!
Injustice : Superman passe en mode énervé!
Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’un Comics qui n’est pas encore sorti en VF! En passant par la Paris Comics Expo sur le stand Urban Comics, je me suis donc procuré le premier tome de Injustice en avant-première. Il sortira le 05/12/2014.
Cette bande dessinée fait suite au jeu vidéo de « baston » du même nom, mettant en scène nos héros dans un univers très sombre. Quand j’ai vu cette série sortir en VO j’étais assez dubitatif, me disant que ça allait juste être une adaptation du jeu sans lendemain et sans grand intérêt. Que Nenni! Ça a même carrément de la gueule ce premier tome!
Superman va être papa! Et c’est Loïs Lane qui porte le premier enfant humano-kryptonien. Comme tout père qui se respecte, il voudrait surprotéger sa journaliste de femme. Mais Loïs reste Loïs et fonce dans les événements. Au cours d’une planque avec son photographe Jimmy Olsen, elle sera capturée et le jeune homme tué. Il s’agit d’une machination du Joker, qui en avait assez de se confronter à Batman et voulait changer de partenaire de « jeu ». Le stratagème du clown va très loin puisque, drogué et halluciné, Superman tuera de ses mains la femme qui l’aime et son enfant en devenir.
Fou de rage et de douleur, le « grand bleu« arrache le cœur du Clown devant un Batman estomaqué. Sur le sentier de la colère Superman a décidé d’aller plus loin. Au lieu d’attendre les événements ou de mettre en prison, pour la 258 ème fois, un criminel notoire, il utilisera des méthodes plus violentes, faisant fi de tous les droits internationaux, faisant ingérence partout dans le monde et n’hésitant pas à punir ses ex-amis… Aquaman s’en souvient encore.
Il aura comme alliés Wonder-Woman, Flash, Green Lantern entre autre. Mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille et en premier lieu son ami, Batman. Même s’il est toujours représenté en tant que le personnage le plus sombre et plus violent dans l’univers DC, il a toujours eu un sens de la justice et du devoir lui interdisant de tuer ses ennemis, préférant les mettre en cellule ou les interner.
Une guerre s’annonce entre les deux camps, une mise en abîme nous indique qu’un état policier créé par l’homme d’acier a vu le jour, mais que la résistance est toujours présente. Mais comment cela s’est mis en place, qui subira les dommages collatéraux et quelles seront les alliances contre nature qui auront lieu. Voilà l’intérêt de la série.
Si l’on pouvait craindre un travail de commande pour profiter de la manne financière faisant suite au jeu, Tom Taylor arrive à imposer un style, une atmosphère lourde et pesante faisant craindre le pire pour chaque intervenant.
Le concept de héros interventionnistes n’est pas nouveau dans l’histoire des comics, on a déjà vu cela dans le « Kingdom Come » de Mark Waid et Alex Ross ou dans l’excellente série The Authority. Certaines scènes me semblent faire directement référence à ces séries d’ailleurs; la mort du Joker dans Kingdom Come ou le tyran déposé au milieu d’un peuple en colère dans The Authority.
Mais cela a rarement été poussé autant à l’extrême à ma connaissance. Certes il s’agit d’un univers alternatif, mais des personnages faisant parti du background de DC depuis des lustres comme Loïs Lane et Jimmy Olsen sont balayés sans espoir de retour. Cela en est presque choquant tellement cela est brutal et violent. Mais cela fait le sel de cette série qui montre deux états d’esprit, deux visions de la justice. Un peu comme Civil War l’a fait en son temps chez Marvel, le lecteur peut prendre parti et choisir le camp qu’il préfère. Mais si Civil War était un plus objectif dans le traitement j’ai trouvé; quoique; ici clairement on sent que la position de Superman est « mauvaise », mais étant le plus puissant il a tous les pouvoirs pour imposer sa vision.
Au niveau des dessins il y a plusieurs personnes ( Jheremy Raapack, Mike S. Miller, Bruno Redondo, Axel Gimenez, David Yardin, Tom Derenick, Diana Egea ) qui se succèdent ou travaillent ensemble, cela donne, hélas, par moment une impression de comics de seconde zone que les éditeurs ont créé sans moyen et mettent un peu n’importe qui dessus. Individuellement les dessinateurs ont leur style et sont doués, mais mis bout à bout c’est assez bizarre. On peut passer d’un trait fin et clair à des contours plus épais plus gras sur le même personnage. Cela serait le gros bémol de la série à mon niveau. Mais la trame est tellement intense, que l’inégalité des dessins est éclipsée!
Injustice est donc pour moi une très agréable surprise, cela nous sort des statuquos actuels et n’hésite pas à égratigner l’image qu’on peut avoir de ces personnages. Dès janvier arrive le 2ème tome de la première « année » ce qui fait qu’en plus nous n’aurons pas trop à attendre pour la suite!
Pour ceux qui n’aurait pas le jeu, Urban sort Injustice avec la version PC « Game of the Year » du jeu de combat, de quoi finir de se plonger dans l’histoire.
