La fille automate : génétique, robots et muay-thaï.
La fille automate : génétique, robots et muay-thaï.
Le monde a changé, le pétrole n’est plus une source d’énergie ni une matière première encore utilisée. Certains états du monde ont dû calmer leur frénésie expansionniste et recentrer leurs activités, leur développement à l’intérieur de leurs frontières, comme la Thaïlande. Ils subissent, malgré tout, les ingérences des multinationales agressives voulant prendre des parts de marché dans différents domaines, comme l’agriculture, quitte à fomenter des complots de grandes ampleurs.
Dans cette Thaïlande corrompue, étouffante, en pleine mutation économique, avec un conflit permanent entre le ministère du Commerce et celui tout aussi puissant de l’Environnement, le destin de plusieurs personnes vont se percuter de manière violente.
Anderson Lake est un industriel occidental qui fait partie d’un consortium qui produit des piles, base de l’énergie dans le pays. Son assistant Hock Seng est un immigrant chinois qui était un industriel réputé et qui a dû fuir son pays pour recommencer au bas de l’échelle. Jaidee est une ancienne gloire du Muay-Thai (un sport de combat thaïlandais) qui est devenu policier aux ordres du ministère de l’environnement, et comme dans son sport de combat, il est le meilleur, le plus incorruptible, le plus intègre et ça ne plaît pas à tout le monde. Kayan, sa partenaire au travail, est tout aussi efficace, mais terriblement mystérieuse. Et enfin Emiko, un automate-humanoïde protocolaire japonaise, abandonnée dans ce pays par son ancien propriétaire, elle est l’attraction principale, d’un « bordel » où elle est humiliée quotidiennement pour satisfaire les envies d’interdits (les androïdes sont officiellement interdits dans le pays) des riches de la ville.
Toutes ses destinées vont se percuter violemment quand Emiko luttera contre sa programmation de soumission à la façon de Gally et sa quête d’humanité dans le manga Gunnm, quand Anderson et Hock Seng devront faire face à une catastrophe dans leur usine et que les deux policiers subiront le courroux de leurs supérieurs, une colère démesurée et prétexte à de plus grands desseins.
C’est un livre difficile à lire, car les quelques 100-150 premières pages, sur 700, sont dures à digérer. Il faut s’habituer à l’univers, comme beaucoup d’autres certes, mais s’habituer aussi au langage qui intègre beaucoup de mot thaïlandais décrivant des actions, des rites ou des objets. On pourrait lâcher à ce moment en se disant que si c’est aussi difficile que ça, ça ne vaut pas le coup de continuer. Mais si vous le commencez, accrochez-vous! Car une fois qu’on a emmagasiné tous ces mots, l’histoire se déroule très bien et on est captivé par le destin de ses gens, l’action, le suspense. Certaines ellipses temporelles sont un peu étranges, mais on peut facilement passer au-dessus.
La fille automate est un roman de science-fiction, d’écolo-fiction je dirai, à ne pas mettre entre toute les mains (certaines scènes sont très crues), qui peut rebuter au démarrage mais qui vaut le coup de s’accrocher jusqu’à la fin car c’est une sacrée bonne histoire.
