Le muret – Céline Fraipont & Pierre Bailly
Le muret – Céline Fraipont & Pierre Bailly
Casterman a le don de nous servir ce genre de BD, qui marque autant qu’elle touche. Mais aujourd’hui en sortant de chez mon libraire, j’avais la certitude d’avoir choisi une petite perle. Et c’est une fois assis dans le métro que la magie a opéré. La couverture se tourne et laisse place à la poésie. Une poésie plutôt dure il faut bien le reconnaitre, mais qui nous capte à la première case. Le livre est écrit par Céline Fraipont, mon libraire me la chaudement recommandé, et mis en image par Pierre Bailly. Donc je vais tenter de vous parler à chaud (j’ai refermer la dernière page il y a quelques minutes), d’une sortie BD qui vaut le détour. Le muret est édité par Casterman, dans la très célébre « édition écriture », dans laquel nous vous avons déjà pésenté « Blankets » de Craig Thompson et « Amères saisons » d’ Etienne Schréder.
L’histoire commence sur un canapé, Nath vient rendre visite à Rozie, 13 ans dont sa mère est partie à Dubaï retrouver l’homme dont elle est follement amoureuse. Son père quand à lui est souvent absent, et met le ton de l’histoire en annonçant à Rozie que dorénavant elle va devoir se prendre en charge toute seule. Rozie se retrouve donc seul face à un monde qu’elle va vite apprendre à connaitre à sa façon. Seule face à elle même Rozie se permet de ne plus aller si souvent en cours et c’est en retrouvant sa copine Nath, que Rozie va raconter sa rencontre avec le whisky à son ami, s’en suivra une bouteille est un fou rire.
Par la suite, Rozie ayant pris l’habitude de passer du temps chez son amie Nath, va donc sonner chez elle et c’est à ce moment que l’amitié qui devais être « éternelle » va commencer à partir en décadence et nous croiserons un peu plus tard Nath qui aura préférer les bras d’un garçon à son amitié avec Rozie. Mais le muret n’a pas dit son dernier mot et c’est toujours en sa compagnie et celle de son fidèle compagnon le whisky que Rozie va faire la rencontre de Jo. Celui-ci est un jeune rebelle dealer de « barettes » qui écoute des vinyls et conduit une mobylette. La jeunesse suis son court et l’amour, la drogue et le rock’n’roll vont bercer les jours de Rozie qui va découvrir que la solitude va peu à peu s’éloigner d’elle, lorsqu’elle se retrouve dans les bras de Jo. Mais comme ce mode de vie n’est pas complètement sain, Rozie va vite être rappeler à la réalité et c’est après une petite gorgée dans les toilettes de son école qu’elle voit son père convoqué par la directrice. S’en suivra une fugue et quelques péripéties.
Pas de réel « happy end » à proprement parlé, mais une vision du tiraillement de l’adolescence, que peut avoir cette période sur une personne. La solitude, sera un ennemi redoutable et l’abandon que va subir Rozie va être le facteur de bien des choses. Rozie va être amener à grandir trop vite, elle n’aura plus de regards réconfortants, plus d’épaule sur laquelle pleurer, plus d’ombre à suivre pour ne pas dévier. une histoire saisissante, un regard sur une période qui façonne notre façon d’être, et de voir la vie. Céline Fraipont amène donc sa touche et créer un environnement qui nous marquera. le dessin noir et blanc de Pierre Bailly est épuré est transcendant, tout est présent pour faire de cette BD, une pure merveille.
[…] Le muret est une Bd saisissante, touchante. Un regard froid et sincère sur l'adolescence de la jeune Rozie. Laissé à elle même elle va devoir grandir.. […]