[Le Radis de Minuit] The Burning dead
The Burning dead
Salut mes Droogies. Vous vous souvenez de Marco ? Ne pleurez pas, peut-être va-t-il vous être possible de l’oublier.
Il était deux heures du mat’ quand vous avez reçu ce texto de Jenny : « Ca te dit, un ciné ? Tu choisis le film ». Vous n’en croyiez pas vos yeux. Jenny, cheveux rose, tatouée, piercée, fan de junk-food, une fille ! Exactement le contraire de Marco, bellâtre Espagnol 100% bio. Exactement ce qu’il vous fallait pour l’oublier. Bon, l’heure du texto ne vous rassurait pas, surtout que ça faisait un moment que vous lui courriez après. Deux heures du mat : L’avait-elle envoyé à moitié endormie ou, plus probablement, un peu bourrée ? Vous avez répondu immédiatement : « Ok, demain, 20h, chez moi ». Comme ça, elle ne pouvait plus dire non. C’est seulement ensuite que vous vous êtes interrogés sur le choix du film. Après tout, vous ne la connaissez pas tant que ça, Jenny. Vous étiez à peu près certain que Coup de Foudre à Notting-Hill vous ferait perdre en points de virilité. De même que L’esclave sexuelle de Nécronos en dirait un peu trop sur vos intentions. Vous avez donc choisi un film honnête : The Burning Dead, en vous disant qu’avec Danny Trejo on pouvait rarement se tromper. En plus, il joue le rôle d’un vieil indien. C’est quand même pas n’importe quoi.
Il y a bien longtemps, au pied du Mont Barbara, surnommé « le pic du diable« , les colons avaient faim à cause d’un hiver rigoureux. Ils se sont donc plus ou moins livré au cannibalisme pile au moment où le bon et le mauvais génie de la montagne se livraient une bataille sans merci. Du coup, le génie du mal a gagné et la montagne est maudite. Un siècle et demi plus tard, grosso-modo à notre époque, elle entre en éruption, projetant des boules de feu un peu partout… Ah, tiens ? Non. Excusez-moi. Ce que j’ai pris pour des boules de feu, c’est en fait des zombies remplis de lave (ce sont eux, les Burning Deads). Ceux-là même qui sont cannibales. Et quand vous vous faites baver de la lave sur la tronche par un zombie, vous faites moins les malins, c’est moi qui vous le dit.
Jenny a fait une drôle de tête quand elle a vu le film que vous aviez choisi. Grand seigneur, vous avez dit « Allez, je te paye ta place ». Il a fallu rajouter deux Tobblerones et un bol de popcorn pour la faire céder, mais finalement elle a suivi.
Hélas, malgré la réalisation sans faille de Rene Perez, connu également pour Playing with Dolls I et II et Alien Showdown, Jenny affichait de plus en plus ce petit sourire pincé que vous ne lui connaissiez pas, mais qui ne présageait rien de bon. Ni les retrouvailles de la ravissante Nicole Cummins avec son papy, ni le strip tease de la bimbo Jenny Lin, ni les performances très convaincantes des acteurs principaux, Monica Plante et Thomas Downay ne pouvait sauver ce film. Pourtant, ils y croient et donnent tout ce qu’il peuvent, mais à l’impossible nul n’est tenu. Non seulement l’histoire est stupide, mais elle n’est pas très aidée par des effets spéciaux complètement à la ramasse. Jenny ne prononça qu’une seule phrase de tout le film :
Pourquoi les zombies, ils brûlent pas ?
Vous étiez bien embêtés pour lui répondre, vous n’avez donc rien dit. A la sortie du ciné, elle vous a directement fait la bise, vous faisant subtilement comprendre que la soirée était terminée. Vous n’avez même pas eu le temps de lui dire que la prochaine fois, c’est elle qui choisirait le film.
The Burning Dead :