Le Roy des Ribauds : Toulhoat et Brugeas mettent l’armure.
Le Roy des Ribauds : Toulhoat et Brugeas mettent l’armure.
Après avoir créé un monde fictif de pseudo-seconde guerre mondiale (Block 109), après avoir joué avec les entreprises militaires et les extraterrestres dans un futur incertain (Chaos team). Vincent Brugeas au scénario et Ronan Toulhoat aux crayons, nous emmène cette fois dans une trépidante aventure dans le Paris de 1194.
On suivra Tristan une personne de confiance du roi qui s’occupe des bas-fonds de Paris, remontant ainsi au souverain les informations que ses « agents » peuvent glâner. Il a aussi le rôle de protéger les intérêts du roi et si cela signifie provoquer un « malencontreux accident » à un visiteur, Tristan n’aura pas de remords. Et grâce à cela la vie suit doucement son cours dans les quartiers sombres de Paris.
Jusqu’au jour où Tristan voit rouge car on a touché à sa fille. Il met son réseau en marche et tue le coupable. Hors cette personne, Guilhem, avait des informations de la plus haute importance à divulguer au roi. Celui est en colère et demande à Tristan de trouver et punir les coupables! Alors que c’est lui et ses sbires qui le sont! Vous suivez là? C’est bon? S’ensuit une enquête, une pseudo-enquête, des règlements de compte et des tensions dans le groupe.
Avec le « Roy des Ribauds » Vincent et Ronan confirme la solidité de leur duo, le scénario semble taillé pour Ronan et le dessin met en valeur le travail de Vincent. C’est fluide à lire, les séquences s’enchaînent, les rebondissements se succèdent diaboliquement, le respect historique semble rigoureux (il est vrai que je ne suis pas un historien, donc je ne peux que le supposer). Les personnages sont bien caractérisés, même les personnages secondaires sont intéressants ou imposent leur présence, comme Glaber le boucher!
Au dessin on note encore la hausse de niveau de Ronan, depuis Block 109, qui nous envoie en pleine face de superbes décors détaillés, des personnages haut en couleur, des mises en scènes impeccables. Personnellement je ne trouve rien à redire, si ce n’est qu’au début j’ai eu un peu de mal à distinguer Tristan et son acolyte Saïf. Certes l’un a une cicatrice et pas l’autre, mais vu leur visage et leur allure, j’ai un peu galéré. Le parti pris des couleurs minimalistes rappelle leur touche sur leurs précédents ouvrages.
« Le Roy des Ribauds » montrent que le tandem Toulhoat, Brugeas n’a pas fini de nous étonner et que leur univers ne s’arrête pas aux histoires contemporaines et qu’ils peuvent s’adapter à d’autres époques, à d’autres situations. Des artistes à suivre donc.