Les Dames Blanches: Bordage touche la corde sensible.
Les Dames Blanches: Bordage touche la corde sensible.
La chronique du jour portera sur un roman, et comme souvent avec moi, cela sera, encore, un roman de Pierre Bordage (il y a déjà eu ici, « Le jour où la guerre s’arrêta« , « Au nom du père« , « Chroniques des ombres« ) aux éditions l’Atalante.
Avec « Les Dames Blanches« , Pierre Bordage ne nous entraîne pas dans l’espace lointain ou dans un futur post-apocalyptique. Il démarre l’histoire dans le présent et déroule la trame sur une cinquantaine d’années. A travers le monde des espèces de boules, d’œufs de couleur blanche apparaissent. Personne ne sait d’où elles viennent ni pourquoi elles sont là. Et même si elles inquiètent, les gens arrivent à vivre à côté. Jusqu’au jour où on se rend compte que des enfants âgés d’environ quatre ans disparaissent à proximité de ces « envahisseurs ». Les quelques cas isolés qui étaient considérés comme mensongers, voire suspects, sont devenus rapidement légion et les gouvernements réagissent violemment… Il faut les détruire. Ils chercheront différents moyens, différentes techniques jusqu’à tenter la solution nucléaire qui s’avérera inefficace. Enfin ils se focaliseront sur une dernière solution des plus horribles, des plus dégradantes pour l’humanité. Cette solution, que je ne développerai pas pour ne pas vous gâcher le choc de la découverte comme j’ai pu l’avoir, modifiera la façon de vivre des gens et créera un état policier d’ordre mondial pour obéir aux directives des Nations-Unies.
Chaque chapitre a le nom d’un personnage différent, même si au fil du livre on suivra certains personnages plus particulièrement (Elodie, Camille, Basile, et quelques autres), cela renforce le côté universel de l’histoire, car n’importe qui semble impacté. L’intérêt du livre ne réside pas dans « les dames blanches », ces énormes boules qui pullulent sur Terre, d’ailleurs on ne sait qu’à la fin, leur raison d’être et cela reste anecdotique. Non, ce que Pierre Bordage veut montrer, veut nous expliquer, c’est la réaction de l’homme, sa quête de domination avant la recherche de savoir, sa peur face à l’inconnu avant l’envie de comprendre, la négation de son humanité pour prouver sa supériorité.
Les Dames Blanches fait partie, pour moi, des meilleurs romans de Pierre Bordage, car il a su mettre en avant nos défauts, qui font notre humanité hélas, tout en montrant que parfois, quelque part, loin ou près de chez nous, il y a toujours des gens de bonnes volontés qui œuvrent en silence pour faire avancer le monde et nous ferions mieux d’écouter leur murmures plutôt que les cris de ceux cherchant à garder le statu-quo et leur pouvoir.