Les Nouveaux Héros, les comics pour les nuls
Nouveaux mais pas trop
Quand on est multi-classé Geek / Papa Joueur / Cinéphage, il est difficile de trouver un moyen simple et efficace de présenter ses passions à ses chères têtes blondes. Pixar avait apporté son énorme pierre à l’édifice avec Les Indestructibles (qui fera à n’en point douter l’objet d’une rétro-critique) mais dont l’approche néo-rétro pouvait laisser de marbre les plus jeunes. Disney relève à son tour le défi avec Big Hero 6 alias Les Nouveaux Héros, en proposant une vision plus moderne et colorée du film de super-héros.
Les Nouveaux Héros ne se distingue pas sur l’originalité de son scénario ou de ses personnages. Entre Hiro, le petit génie frappé par la tragédie et amené à se dépasser, les nerds à la personnalité pittoresque, le magnat au sourire éclatant ou la tante très – trop ? – affectueuse, on ne risque pas d’être déboussolé. La narration suit un modèle éprouvé dans la construction d’un super héros (drame fondateur / apprentissage / assomption) avec clarté et efficacité. Pour résumer, Disney met son savoir-faire au service de l’univers des super-héros, dans ce qu’il a de plus accessible. A ce niveau, c’est une question de goût : vous vous laissez prendre au jeu ou vous restez à quai, un peu comme le cinéma de Michael Bay.
Niveau technique, on est chez Disney : c’est solide et accrocheur. Les Nouveaux Héros nous propose un univers coloré et détaillé, ainsi qu’une réalisation maîtrisée qui n’hésite pas à utiliser toutes les possibilités offertes par l’animation en terme d’angle et de mouvements de caméra, sans risque pour la lisibilité de l’ensemble (n’est-ce pas Michael Bay?). Comme de coutume chez Disney, tout est pensé pour faciliter la compréhension par l’image et c’est particulièrement flagrant ici avec des héros aux couleurs vives et un ennemi aux couleurs ternes, excepté son masque kabuki. Encore une fois, on apprécie être pris par la main ou pas.
Impossible de faire l’impasse sur la pierre angulaire de la communication – somme toute timide en France – des Nouveaux Héros, le robot Baymax. Dans ce personnage sympathique et décalé, on retrouve une parfaite synthèse du film. Tout en rondeur et gentillesse, il a été pensé dans ses moindres détails pour emporter l’adhésion et – ne nous voilons pas la face – pour vendre des produits dérivé. La simplicité de son design, de ses interactions avec Hiro, de son comique très premier degré font de lui une mascotte idéale, voire l’élément qui donne envie de s’identifier au personnage principal. A l’image de la scène de câlin collectif, on fond ou on reste froid.
Les Nouveaux Héros est à l’image du générique des Fall Out Boy : efficace et entraînant, pour peu qu’on accepte de se laisser guider. Disney applique ici à la lettre la recette qui a fait son succès et, vous l’aurez compris à la lecture de cette chronique, cela constitue aussi la principale faiblesse du film. Certains en seront grandement irrités, d’autres en ressortiront avec des étoiles plein les yeux. A titre personnel, Big Hero 6 a parfaitement fonctionné sur moi, sur mes proches et sur les enfants avec qui j’ai partagé ce moment de cinéma populaire. A l’arrivée, ces Nouveaux Héros portent bien leur nom : ils constituent sans aucun doute une porte d’entrée efficace à une nouvelle génération de fan de super-héros.
PS: ne vous y trompez pas, j’ai une tendresse particulière pour Michael Bay (surtout Bad Boys 2) mais le bonhomme a ses limites, surtout lorsqu’il s’agit de robots ou de tortues…