Les Sentinelles : L’armure ne fait pas le héros
Les Sentinelles : L’armure ne fait pas le héros
Pour ceux qui ne me connaîtraient pas bien, j’ai une affection particulière pour les romans ou les bandes dessinées uchroniques. C’est à dire, inspirés de faits réels mais dont certains ont été modifié et voir ce que donnerait notre Histoire avec ces légères variations. » Les Sentinelles » me comblent pleinement dans le genre.
Il s’agit ici du 4ème tome de la saga de Taillefer et de ses compagnons pendant la première guerre mondiale. Pour vous resituer rapidement le contexte, on démarre au tout début de la première guerre mondiale, et la France cherche à avoir un avantage tactique sur les allemands en relançant un programme d’armement oublié : » Les Sentinelles ». Des soldats améliorés, soit par des drogues, soit par de la chirurgie et des implants neuraux (bon c’est peut être un peu tout much pour l’époque… mais admettons). L’un d’eux, Gabriel Féraud, est aussi scientifique, il a inventé une pile au radium qui permet de produire une énergie énorme en occupant peu de place. L’armée louche vers son invention, mais il se refuse à leur céder la technologie. Il sera pourtant contraint d’utiliser sa pile pour alimenter un exo-squelette qu’il portera en permanence sur lui, remplaçant ses bras et ses jambes perdus au combat. On lui donnera le nom de Taillefer et il sera envoyé sur différents fronts (La Marne, Ypres).
Cette fois l’action se situe en 1915 dans le détroit des Dardanelles (en Turquie). Taillefer à certes battu un surhomme Allemand, mais il est devenu aussi meurtrier que les généraux qu’il exècre. Il remise donc ses valeurs humanistes et suit les ordres qu’on lui donne pour aider des australiens pris au piège sur le sol turc. En face les Allemands aident leur alliés en leur envoyant une armure de leur création ressemblant à notre héros français.
Cet épisode est étrange par rapport aux autres, dans le sens où j’ai trouvé le héros absent, comme si le fait de ne plus représenter ses valeurs lui faisait perdre de sa substance, comme s’il était résigné à perdre face aux personnes belliciste de son entourage. On a donc un rythme plus lent, plus détaché, occultant certaines parties de l’intrigue, comme la partie espionnage subie par Djibouti (le compagnon drogué de Taillefer). Je suis assez partagé sur ce chapitre, même s’il est très intéressant au niveau de la personnalité du héros, je l’ai trouvé un peu « mou« . Sur les autres chapitres Xavier Dorison a aussi donné un côté cérébral à l’histoire, où le héros se demande ce qu’il fait là, mais là c’est plus présent je trouve, plus pesant parfois.
Par contre Enrique Breccia continue à faire des merveilles sur les Sentinelles en ayant un trait collant parfaitement à l’époque, à l’atmosphère attendu. En gardant un découpage simple il insuffle une force à toute ses scènes d’action, de tendresse, de diplomatie.
Pour ce qui est de la guerre nous ne sommes qu’en avril 1915, celle-ci se terminant en novembre 1918, il y a encore un paquet de batailles à vivre pour les Sentinelles! Ça serait cocasse de finir la série en 2018 😀
Je les attends le pied ferme, parce que le lieutenant Taillefer doit retrouver le feu, la patate… FEU PATATE!
Pour rappelle une adaptation au cinéma est prévu et les quelques images qui circulent ont de la gueule (et pas cassée celle là)