Masiko : Lames, tatouages et baston.
Masiko : Lames, tatouages et baston.
J’ai découvert le talent et l’univers de Florent Maudoux grâce à sa série Freaks’ Squeele. L’histoire d’une école pour héros, prenant des références dans toutes la culture BD et imaginaires pour se l’approprier et en faire quelque chose de personnel. Dans cette série on découvre Xiong Mao, aka Petit Panda, qui à des relations assez étranges avec le monde du crime organisé. Pour comprendre d’où elle vient, il faut comprendre qui est sa mère, en l’occurrence la mortelle » Masiko » paru chez Ankama sous le label 619.
Pour ceux qui ont lu « Doggy Bags« Volume 1 et Volume 3 vous retrouverez dans ce recueil les deux histoires où l’on parle de Masiko.
Une histoire nommée…. « Masiko » où l’on découvre une mère brisée, car elle a dû quitter le père de son nourrisson, mais surtout une femme de caractère qui se bat avec force et courage pour défendre sa progéniture. Il faut avouer que pour ce qui est de se défendre, être une experte en art martiaux et manier une arme tranchante avec dextérité aide beaucoup. Si elle manie les armes à la perfection, son corps en lui-même est une perfection, c’est une femme sublime qui joue de tous ses talents pour arriver à ses fins.
En parlant de talent, on poursuit avec « La danza de los 13 velos » (la danse des treize voiles), qui voit 3 hommes riches discuter devant une danseuse orientale cachée sous ses voiles. Ils racontent des histoires sordides, qu’ils ont eu avec des femmes chacun de leur côté. Si on se doute de la chute de l’histoire, la façon de l’amener et les sujets sous-jacents, machisme, clichés ethniques, préjugés sur les femmes, etc… donnent plus d’intensité au récit, car en apprenant tout ce qu’elle a subi, la vengeance sera terrible.
Pour terminer, la cerise sur le gâteau, « Masiko et le tatouage-totem« . Où Li Gou Xiong nous raconte son évolution dans une société mafieuse et son rapport avec Masiko. Niveau mise en page, c’est un chef d’oeuvre pour moi, Li nous narre son histoire avec en arrière plan le corps de Masiko qu’on découvre au fur et à mesure se décorer de magnifiques tatouages. C’est donc un corps nu que nous dévorons des yeux pages après pages, plutôt une oeuvre d’art en fait qui se crée au fur et à mesure. Au final à force de détailler les dessins, on en oublie presque de découvrir la rencontre avec Masiko et la naissance de Xiong Mao.
Le recueil » Masiko » est intéressant pour ceux qui n’ont pas lu Doggy Bags, mais qui connaissent Freaks’ Squeele, et qui veulent découvrir plus avant l’univers de Florent Maudoux. Pour les personnes qui ne connaissent pas du tout, j’ai peur que ça ne soit pas l’idéal, il y aurait trop de questions sans réponse à mon avis. Artistiquement c’est très bon, pour les deux premières histoires, c’est dynamique, vivant et agréable à suivre. On reconnait la touche Maudoux que j’aime dans Freaks’ Squeele. Mais le summum est bien la troisième histoire qui montre tout le talent du monsieur
Vous pouvez retrouver l’interview de Florent Maudoux faite l’an dernier au festival BD en Chinonais.