Mini-Dossier : Le Raspberry Pi
Depuis quelques années, la mode est à la réduction (sauf pour les prix bien entendu). C’est d’autant plus vrai pour le matériel informatique et électronique en général.
C’est à ce propos que je vous propose un petit dossier de présentation du Raspberry Pi.
Il s’agit d’un mini ordinateur. Non, vraiment, un mini ordinateur… Plus petit que la majorité de vos smartphone ! Ah, voilà, je savais que je finirai par vous convaincre.
Et, s’il est tout petit par la taille, il est gigantesque (j’exagère à peine) par ses possibilités !
Présentation
Le Raspberry Pi se vend sous la forme d’une carte électronique nue de la taille d’une carte de crédit environ pour une trentaine d’euros.
Niveau performance il ne faut pas s’attendre à une bête de course non plus, mais ça reste tout à fait correct. Pour les profanes, disons que cela équivaut à un smartphone sorti il y a 2 ans (comme le Raspberry Pi en fait).
Il existe 2 versions de l’engin, la version A, moins chère, moins véloce (moins de RAM) et moins connectable (pas de port Ethernet et un seul port USB) et la version B.
Pour les moins profanes voici les chiffres (pour les deux versions) :
A |
B |
|
CPU |
700 Mhz | 700 Mhz |
RAM |
256 MB SDRAM | 512 MB SDRAM |
Ethernet |
Non | Oui |
USB |
1 pour USB 2.0 | 2 pour USB 2.0 |
Vidéo |
HDMI | HDMI |
Audio |
Jack 3.5mm / HDMI | Jack 3.5mm / HDMI |
Stockage |
Emplacement SD, MMC, SDIO | Emplacement SD, MMC, SDIO |
Dimensions |
8,6cm x 5,4cm x 1,5cm | 8,6cm x 5,4cm x 1,5cm |
Voilà pour la bête.
Par contre, avec juste ça, effectivement, vous n’irez pas bien loin. Les sites de ventes proposent en général tout un tas d’accessoires plus ou moins indispensables pour le fonctionnement du Raspberry Pi.
Ces accessoires vont du câble d’alimentation, indispensable, à des coques de couleur, moins indispensable mais tout de même pratique, bien qu’il soit tout à fait possible de la fabriquer soi-même, l’appareil étant vraiment minuscule et ne chauffant quasiment pas, il devient un jeu d’enfant de le stocker de la façon souhaité (j’ai d’ailleurs vu de magnifiques boitiers faits en Lego sur Internet).
Et c’est là que ça devient intéressant avec…
La customisation matérielle
Un des intérêts particulier du Raspberry Pi est le fait de pouvoir le personnaliser.
Parlons d’abord de l’extérieur, de l’hardware, de la carte de crédit avec des composants électroniques collés dessus…
S’il est possible de rester sobre (c’est la solution pour laquelle j’ai opté), les boitiers vendus sur les sites officiels permettent un rangement optimisé niveau gain de place (le mien est caché derrière le meuble TV). Le boitier transparent offre en plus l’avantage de voir l’intérieur et donc des LED indiquant le fonctionnement.
Mais là où ça devient exceptionnel c’est quand des artistes (je crois que c’est le mot) conçoivent eux-mêmes leur boitier.
Voici d’ailleurs exemples qui pourraient éveiller votre imagination…
La customisation logicielle : vers l’infini et au-delà !
Alors voilà, le Raspberry Pi est conçu pour faire tourner de petits OS optimisés pour de petites configurations.
Autrement dit, il est fait pour Linux. Le système d’exploitation proposé à la vente sur les sites officiels est d’ailleurs une version allégée de Linux : Raspbian.
Je ne vais pas présenter ici toutes les possibilités, déjà parce que je ne le pourrais pas vu que l’imagination est la seule limite, ensuite parce que ce serait trop long.
Quand je dis que l’imagination est la seule limite, vous pourriez penser que la puissance en serait une autre. Eh bien détrompez-vous, quelques bricoleurs hors-pairs ont installé des clusters de Raspberry Pi. C’est à dire qu’en les branchant les uns avec les autres, ils ont constitué une espèce de super ordinateur monstre de calcul. D’ailleurs, rapport puissance / prix on est là sur du produit très intéressant. En effet, on est ici sur un mix de personnalisation matérielle et logicielle.
Sans pousser le vice aussi loin, il est tout à fait possible de s’amuser facilement avec un engin comme ça.
Plutôt que de faire un bête étalage de ce qui pourrait être possible, je vais plutôt vous faire part de ma petite expérience basée sur mes petites connaissances en OS pingouin et de ma maîtrise des recherches Google.
Mon objectif premier lorsque j’ai acheté cette petite bête (j’ai pris les accessoires en même temps ainsi qu’une carte SD préinstallée) était la polyvalence.
J’ai commencé tout naturellement par faire en sorte de pouvoir le contrôler depuis mon pc, via SSH, puis via VNC pour avoir l’interface graphique. Et puis j’ai commencé à tester.
Mes objectifs principaux étaient :
- Un serveur web
- Un media-center
- Un NAS sur le réseau local
- Un navigateur web
- Une console de rétro-gaming multi plateforme.
Rien que ça. Et pour faire simple : ça tournait parfaitement, ou presque.
Pour le serveur web, je voulais faire tourner un site en PHP. J’ai donc installé Apache et les composantes de gestion de base de données (MySQL) et configuré le tout. Aucune surprise de ce coté, ça fonctionnait au poil. Après une configuration sur la box internet je pouvais y accéder de n’importe où.
Pour le media-center, je suis passé par l’étape NAS en configurant mon serveur SAMBA et en pouvant donc accéder au réseau local et en partageant le disque dur externe branché en direct pour pouvoir l’approvisionner de n’importe quel PC. Par contre, pour lire les vidéos correctement, il faut passer par le lecteur intégré, OMXplayer, qui peut utiliser le GPU pour lire les flux vidéo et c’est une obligation sur ce genre de machine. Il n’y a pas d’interface et c’est assez particulier. J’y reviendrai.
Le navigateur web, rien de spécial à préciser si ce n’est qu’il faut mieux utiliser un browser léger.
Pour la console de retro-gaming, plusieurs solutions sont proposées, plus ou moins simples selon ce qu’on veut. J’ai opté pour du tout en un « plug and play » mais sans plug. Là par contre j’ai connu quelques ratés avec certains émulateurs qui ne fonctionnaient tout simplement pas. Il y en a même un qui m’obligeait à complètement redémarrer mon Raspberry Pi.
Au fur et à mesure du temps je me suis rendu compte que l’utilité principale demeurait le media-center. Et, bien qu’il était fonctionnel, il n’était pas très pratique à utiliser.
J’ai donc changé d’OS et ai installé Raspbmc qui est un environnement plus qu’un OS à proprement parlé. Désormais mon Raspberry Pi est vraiment orienté media-center. Une fois le système installé, il suffit de se laisser guider pour la configuration de base et c’est prêt.
Très simple à mettre en place et à utiliser, mon Raspberry pi est désormais contrôlable via une remote (télécommande) par n’importe quel appareil connecté au wifi (avec un mot de passe) grâce au navigateur. Les smartphone et autres tablettes, mais aussi les PC deviennent donc télécommandes universelles.
Les fonctions de base permettent de lire des vidéos et musique individuellement ou en playlist, et ce sur des supports branchés en direct ou sur le réseau (configuré très simplement aussi).
Assez simpliste dans ces premières versions, les dernières moutures intègrent un système d’extension qui ajoutent pas mal de fonctionnalités très intéressantes.
Le manque de navigateur internet se voit donc comblé par des extensions permettant l’accès à des sites « media » comme YouTube ou Grooveshark et même des radios.
Je me suis aussi penché sur un tutoriel expliquant comment « transformer » son Raspberry Pi en Google TV. Mais au final, les manipulations étaient bien plus nombreuses et compliquées pour un résultat dont seule l’apparence différait vraiment. Mais il n’est pas dit que je ne m’y réintéresserais pas quand j’aurais plus de temps.
Le bricolage High Level
Pour les plus motivés / talentueux / fous (choisissez entre un et trois adjectifs) il est possible d’aller encore plus loin.
Dans le style « simple, pas cher et personnalisable », il existe un « équivalent » au Raspberry Pi pour l’électronique : Arduino.
Il s’agit d’une carte avec un circuit imprimé, ce qu’il y a de plus basique en électronique. Sa particularité est de pouvoir s’y voir greffer une multitude d’autres cartes pour former de petits robots ou toute sorte de bricolage auquel vous pourriez penser (je m’y intéresse pour la domotique par exemple).
Couplé au Raspberry Pi, cela permet d’avoir les fonctionnalités d’interaction de l’Arduino et la puissance de calcul du Raspberry.
Vous avez du mal à voir ce que ça pourrait donner ? Certains de ces exemples devraient vous éclairer :
Le R2D2 téléguidé :
Le Robot « boite interactive », le Rapiro (but commercial celui-là) :
Le clavier bock de bière… je l’avais dit : l’imagination est LA limite :
La conclusion
Je pense avoir abordé le sujet suffisamment en profondeur pour qu’on puisse se faire une idée des possibilités et de l’intérêt de ce genre de petit équipement.
Et j’espère ne pas avoir été trop long ou rébarbatif. Voici d’ailleurs une vidéo de présentation :
Pour résumer, pour environ 50€ j’ai un media-center / NAS entièrement fonctionnel et accessible depuis mon réseau local. Pour 4€ supplémentaire je peux acheter une 2 carte SD et faire quelque chose de complètement différent en n’ayant qu’à switcher.
Je ne regrette vraiment pas mon achat et je le conseillerais à un ami.
Seul bémol, il faut être suffisamment dégourdi pour plonger les mains dans le cambouis si on ne connait pas Linux et qu’on veut sortir des sentiers battus. Pour une utilisation simpliste comme j’ai actuellement une petite demi-heure sur internet m’a permis d’apprendre tout ce que j’avais à savoir sur cette installation, et encore, je l’ai faite parce que je préfère tout savoir : il vaut mieux prévenir que guérir.
Si vous êtes propriétaire d’un Raspberry Pi et que vous en avez une utilisation un peu particulière, ou même si vous avez juste des exemples à raconter, n’hésitez pas, les commentaires sont faits pour ça !
Super article et merci d’avoir intégré ma vidéo de présentation, ça fait plaisir 🙂
Bonne journée
Bonjour,
Merci à toi pour avoir fait cette vidéo surtout 🙂
Merci de ton soutien Adrien ! Si tu as des idées d’articles n’hésites pas a commenter et à partager !
Bonjour,
Moi je me suis orienté vers un Rasplex et un clavier Logitech K400, et ça tourne nickel.
Le seul bémol est le manque de bouton power mais là c’est pas urgent et je m’y attaquerai plus tard, entre parenthèse certain petit malin on trouvé des solutions pas toutes mal.
Continuez comme ça, vous fêtes du bon boulot chez TAG 😉