Moana Roa : Le grand océan
Moana Roa : Le grand océan
Il y a quelques temps j’ai participé à un projet Ulule concernant une bande-dessinée traitant d’un de ce qui semble être à mes yeux un paradis sur Terre, la Polynésie. Et avec Moana Roa, cette idée n’est pas prête de changer.
Tout d’abord je ne connais ces îles que par des reportages, des photos ou des romans comme la trilogie « Polynesia » de Jean-Pierre Bonnefoy. Donc je dois sûrement idéaliser le lieu qui doit avoir, j’imagine des tas de défauts. Mais c’est plus la culture et l’état d’esprit qui est retransmis dans ces médias qui m’attire.
Ici, dans Moana Roa, on va suivre Manu’A, un mari aimant, un père qui essaie de transmettre les traditions ancestrales à son fils Tamae et un pêcheur respectant son environnement. Il va prendre la mer pour aller pêcher, il aurait dû emmener son fils, mais celui-ci est à l’âge où il rejette l’autorité parentale et Manu’A va partir seul. Et ça ne se passe pas comme prévu.
Une série d’avaries sur son bateau et Manu’A se retrouve perdu en pleine mer. Pour cet homme qui respecte chaque être vivant dans la mer, chaque oiseau dans le ciel et même l’océan lui-même, c’est un moment difficile à comprendre et il se sentira trahi. Sa famille vivra l’absence au travers des différentes étapes de la recherche par les autorités.
Oliv (Olivier Dancot) et TomC nous promène dans des lagons, des atolls, les profondeurs marines avec des couleurs et des découpages sublimes. Visuellement j’en ai pris plein les yeux. Au niveau de l’histoire on retrouve, j’ai trouvé, un hommage « Au vieil homme et la mer » de Ernest Hemingway, ou à « Naufragé volontaire » d’Alain Bombard et c’est très touchant. J’ai trouvé par contre que les personnages manquaient un peu de profondeur, qu’on aurait pu s’attarder un peu plus sur chaque. J’aurai aimé par exemple découvrir plus avant le décalage du fils avec son, la vie quotidienne sur l’île, peut-être même les technique de pêche pourquoi pas.
Mais malgré cela, on passe un bon voyage, on partage l’amour de Manu’A pour la mère, sa femme, son fils. On découvre le monde sous-marin polynésien avec plaisir. Et on en ressort avec le goût du sel sur les lèvres et le l’odeur du sable chaud même en cet hiver pluvieux.
Pour savoir où vous procurer cette bande dessinée auto-produite, le mieux est d’aller sur leur page facebook.