Musashi: Quelques questions posées à FeiBi Chen
Après avoir publié l’article sur le roman Musashi, en début de semaine, je vous propose aujourd’hui de découvrir quelques questions posées à FeiBi Chen, qui a accepté de nous parler d’écriture et de culture geek, deux domaines passionnants, qui vont plutôt bien ensemble.
Qu’ est-ce qui vous a donné envie d’ écrire Musashi?
Une crise de la trentaine tardive ?
Je travaille dans les jeux-vidéo en tant que graphiste depuis plus de dix ans. Un jour j’ai vu une illustration qui m’avait parlée, elle représentait le cadavre d’un cosmonaute où il ne restait plus que le squelette et une large fente sur le torse : l’idée m’est venue de raconter son histoire et de fil en aiguille, j’ai imaginé le premier chapitre qui n’avait plus rien à voir avec mon cosmonaute et qui aurait pu être une histoire à part entière.
L’idée a beaucoup plu à mon mari qui m’a demandée de pousser l’intrigue plus loin, j’ai pu rajouter ainsi mon cosmonaute mort dans la suite de l’histoire. D’ailleurs, je n’ai jamais réussi à retrouver cette illustration sur Google, j’aimerais bien la revoir.J’étais initialement Lead Artist et DA chez Kobojo et écrire me prenait mon temps de sommeil. Avec le soutien de mon mari, j’ai arrêté mon métier pour me consacrer entièrement à l’écriture de cette histoire.
A l’époque, je n’osais rien dire sur mes nouveaux projets, je trouvais ça prétentieux en ces temps de crise, surtout après un licenciement économique.
De plus, n’étant pas écrivain, le début avait été très laborieux, surtout pour mes proches qui me lisaient et qui versaient des larmes de sang devant mes piètres talents de narratrice. Mais grâce à leurs encouragements et leur aide précieuse, j’ai persévéré pour aller jusqu’au bout.Un an après, le livre sortait en numérique le 7 novembre 2013.
Aujourd’hui, je suis heureuse de lire les premiers retours. Il est parfois difficile voire incompréhensible pour son entourage de comprendre les changements de voie. Je ne regrette pas de m’être jetée à l’eau et je remercie ceux qui m’y ont poussée.
Est-ce que vous vous êtes servie de votre propre culture geek pour l’écrire? Cinéma, jeux vidéos, pouvez-vous nous en dire plus sur votre univers, vos influences?
Tout à fait, la culture pop et geek fait partie de mon quotidien : buzz, 9gag, Spi0n, Youtube contrôlé par les chatons… C’est le régime alimentaire de base d’un geek.
Pour le cinéma, je suis amatrice de films fantastiques et décalés : nanars, SF, horreur, aventure, action. De Tarantino, Cameron, Spielberg, Woo ou plus récent Anderson et Del Toro sont des réalisateurs dont j’admire le travail scénaristique. J’en fais d’ailleurs quelques références dans Musashi, des petits clin d’œil aux films des années 80-90 qui ont tant marqué ma jeunesse.
Côté livres, dès que j’ai du temps libre, je lis beaucoup de mangas. Je me fais par ailleurs un marathon de la collection complète « Alfred Hitchcock présente« , recueil de nouvelles.
Enfin, Stephen King, que je suis fidèlement depuis l’adolescence est, selon moi, le maître de la littérature populaire. Il y a cette naïveté dans ses récits que j’ai dû injecter dans Musashi, du reste, je l’espère !Enfin, concernant les jeux-vidéo, lorsque j’ai quitté mon travail, j’en ai profité pour jouer aux jeux dont je n’avais pas eu le temps d’y jouer. J’en suis venu à la conclusion que jouer et écrire font très bon ménage !
Mes influences durant cette période : Mass Effect, Resident Evil, Call of Duty Black Ops/Ghost, Uncharted, Silent Hill, Killzone, DMC mais aussi des jeux moins connus comme Binary Domain, Resistance, Earth Defense Force ou encore Outlast.
Musashi est écrit comme pour un jeu, avec des plans présentant les différents niveaux, des obstacles à franchir, des ennemis à combattre et un but à atteindre. On ne suit qu’un protagoniste qui a des atouts et des défauts au départ. Au fur et à mesure qu’il avance, il évolue en choisissant les armes mises à sa disposition.
L’histoire est uniquement racontée à travers son regard et l’intrigue est scénarisée comme pour un film, donc très visuel.
Un petit mot sur la suite de l’ histoire ou vos futurs projets littéraires ou artistiques?
Après la sortie du livre en numérique en novembre dernier, j’ai démarché auprès des éditeurs afin de sortir Musashi en livre papier.
J’ai travaillé en parallèle sur des projets de jeux indés:
Flying Hamster II dont je suis à l’initiative du premier volet, est le prochain jeu et Game Atelier va lancer une campagne Kickstarter le mois prochain.
J’ai donc intérêt de trouver la suite rapidement !Depuis fin janvier 2014, je consacre donc tout mon temps sur l’écriture de la suite de Musashi dont l’intrigue débutera sur Mars. Cette fois nous ne suivrons pas que les deux héros, mais aussi l’héroïne que je trouvais trop discrète dans le premier.
Après, je ne peux pas en dire plus car j’ai tendance à tout changer toutes les cinq minutes. Je continue à travailler dur afin que d’autres lecteurs puissent prendre plaisir à rentrer dans mon univers.