Oink : Le boucher du paradis.

Oink : Le boucher du paradis.

Dans un monde de castes où la religion régie la vie des gens, un être va se lever et défier la tyrannie du clergé. Seul, debout avec sa hache, groin au vent, Oink tranche dans le vif pour couper les liens qui le retiennent prisonnier.

Je vous parlais de « groin » car Oink est un porc, enfin pas vraiment, un croisement entre un homme et un cochon. Ces hybrides sont censés faire les basses œuvres des humains dans un lieu, l’Abattoir (me faisant penser à la pochette de l’album « Animals » de Pink Floyd… avec un cochon volant au-dessus d’une usine, tiens donc!), où ils sont condamnés à les servir  et à apprendre les préceptes d’une religion dispensée par des personnes ultra-violentes et intégristes.

Jusqu’au jour où Robinet, le mentor de Oink sera exécuté pour rébellion. Oink cherchera à se venger dans un déchaînement de violence inégalée, même avec des moyens rudimentaires, contre une armada fanatique.

Le scénariste et dessinateur John Mueller a eu un souci dans sa jeunesse. Il a détesté l’école où on l’a mis, il en a une haine viscérale et a évacué cette haine dans cette histoire. Je ne sais pas exactement ce qu’il a subi, mais si la violence, l’ambiance poisseuse et glauque de « Oink » sont proportionnelles à ce qu’il a vécu, il a dû souffrir énormément. Le scénario est celui d’une ascension, en partant du plus bas de l’échelle et essayant de gravir les échelons de cette société à coup de lattes. Oink y arrivera-t-il? Et à quel prix?

Au niveau graphisme c’est à ne pas mettre entre les mains des plus jeunes, les scènes de combats sont sanglantes et bien foutues, l’univers est sombre, pesant, malsain. Les personnages sont très bien dessinés et pour autant ils sont tous laids, que ça soit les victimes ou les tortionnaires la laideur est terriblement bien faite. Les éclairages et la colorisation rendent très bien et mettent en valeur les contrastes, les visages, les corps des différents personnages.

Avec « Oink », la maison d’édition Delirium continue à proposer des ouvrages de qualité dans des univers très sombres, horrifiques comme le génial « Ragemoor » et les anthologies sur les ouvrages « Eerie » et « Creepy« .