Porcelaine : Quand Perrault rencontre Dickens
Porcelaine Tome 1 : Entre romantisme et conte gothique
Paru en septembre 2014, Porcelaine a fait parler de lui et en bien. Première oeuvre originale de Benjamin Reed et Chris Wildgoose (qui avaient travaillé sur l’adaptation Comics de True Grit et Super 8). Ce volume est la première partie d’une trilogie. Les auteurs confessent avoir mis toute leur âme dans cette oeuvre et on est plus que tenté de les croire.
Dans une ville qui aurait pu être la nôtre, dans un monde qui pourrait être le nôtre, dans un temps incertain. Un groupe de gamins des rues tente de survivre à l’hiver glacé. Gamine est le souffre-douleur du groupe, petite et discrète, elle est envoyé pour explorer le manoir d’un étrange personnage. Entre croque mitaine et vieux sorcier cannibale, personne ne semble l’avoir vu.
Mais une fois dans ce jardin, ce n’est pas un monstre hideux qui apparait mais un homme patient et prévenant entouré de créature semblant faite de porcelaine. Et pour la première fois, Gamine est en sécurité. Mais la porcelaine aussi magnifique soit-elle, n’en reste pas moins fragile et coupante.
Envoutant et magnifique sont les deux mots qui reviennent fréquemment quand on parle de Porcelaine. Si le scénario accuse quelques accélérations étranges, il n’en reste pas moins très réussi. Entre Barbe Bleu et la belle et bête, le tout saupoudré d’une dose de Charles Dickens. Le tour de force de l’oeuvre est de nous faire imaginer le monde extérieur. On ne voit jamais plus loin que le mur d’enceinte du manoir. Dehors c’est le vide, et pourtant c’est là que tout se joue.
Une excellente découverte, qui de plus peut se lire toute seule. En effet même si une trilogie est prévue, cet ouvrage se suffit à lui-même. Ici seule l’envie du lecteur redonnera vie à ces automates de porcelaine, et dieu sait que vous en aurez envie.