Prime Time: Une émission pour sauver le monde.
Prime Time: Une émission pour sauver le monde.
Nous ne sommes que des marionnettes. A notre corps défendant certes, mais nous ne vivons que pour le plaisir cathodique d’une espèce extraterrestre. C’est le postulat de départ de « Prime Time » écrit par Jay Martel paru aux éditions Super 8.
Perry Blunt, scénariste maudit au cinéma, puis à la télévision, il donne maintenant des cours de cinéma dans une université. Il va faire l’erreur de tomber amoureux d’une de ses étudiantes, Amanda Mundo. Il va découvrir qu’elle travaille à « Galaxy Entertainment« , une entreprise de production d’émissions de télévision d’un genre tout à fait différent de ce qu’il a connu jusque-là. En effet il va découvrir que la Terre n’est qu’une vaste télé-réalité où les guerres, les actes les plus anodins, les personnes les plus viles ou douces bref tout ce qui fait notre humanité est en fait scénarisé pour contenter des spectateurs situés à des années lumières de là.
Perry encaisse tant bien que mal le choc, mais ce n’est rien quand il apprend que l’audience est en chute libre et que la direction de la chaîne, représenté par Elvis Presley (on se doutait bien qu’il ne pouvait pas mourir), à décider de mettre fin au programme. Ce qui signifie qu’ils vont amener les événements sur Terre jusqu’à la destruction totale pour faire un dernier coup d’audimat avant de commencer autre chose sur une autre planète. Par un concours de circonstances Perry sera le seul humain sur Terre à pouvoir nous sauver et, croyez-moi, il va donner de sa personne.
Comme indiqué en quatrième de couverture, « Prime Time » est un mélange entre « Truman Show » et « H2G2« . Perry est drôle de par son agitation à vouloir survivre et faire survivre son espèce alors que ses congénères (nous donc) le prennent pour un fou voire pour un dangereux terroriste et que par conséquent il va passer son temps à se faire démolir la tête. Sa relation avec Amanda évoluera en parallèle, elle est « édénite » mais a toujours eu de la sympathie pour nous autres « Terricule » comme ils disent.
Jay Martel propose un roman distrayant, drôle, rythmé et barré dans un style facile à lire. Les temps calmes sont savamment distillés et quand on sait que le monsieur est à la base scénariste et producteur pour la télé, on comprend cet équilibre et aussi le sujet. D’ailleurs, outre les côtés humoristique, aventure et science-fiction, il semble que l’auteur en profite pour parler du milieu de la télé et de la course à l’audimat sans remord, sans vergogne, sans considération pour les gens filmés, quand il s’agit de télé-réalité. Peut-être essaie-t-il aussi de faire passer un message à ses collègues, mais aussi à nous autres consommateurs, car si ce genre d’émission poussant des « candidats » de plus en plus loin dans l’absurde ou le ridicule, c’est aussi à cause de la demande des téléspectateurs.
Prime-time pose, de façon humoristique et satirique, la question de la déontologie, de la décence et de la limite de ce qui est possible de filmer pour faire des émissions et aussi de la façon dont on regarde la télé de manière passive et avec voyeurisme.