[Review] 2 Broke Girls
Avant de lancer le 1er épisode de 2 Broke Girls, j’avais tout de même quelques a priori. A en voir le synopsis, le show me semblait un brin trop girly, et le network sur lequel était diffusé la série, CBS, me faisait un peu peur. En effet, c’est sur CBS que sont diffusées des séries telles que The Big Bang Theory, 2 and a Half Men, Person Of Interest, Hawai 5-0… Des shows assez « classiques » et calibrés, ce genre de séries américaines que l’on retrouverait assez facilement sur une chaîne française de la TNT (TF1, Nrj12…) à certaines heures de grande écoute.
A la fin de ce 1er épisode, et ensuite, en m’enfilant les 3 premières saisons assez rapidement, je fus agréablement surpris, voire hilare: 2 Broke Girls est une des meilleures sitcoms qu’il m’ait été donné de voir depuis des années.
Avec 2 Broke Girls, on fonce dans le tas
Le show nous narre les mésaventures de Max Black (Kat Dennings), serveuse sans le sou d’un « Diner » miteux de Brooklyn, le « Williamsburg Diner ». Elle va faire la rencontre de Caroline Channing (Beth Behrs), fille à papa richissime se retrouvant pauvre du jour au lendemain, suite à une arnaque financière dudit père qui envoie ce dernier en prison. Max et Caroline vont alors vivre en colocation dans l’appartement loué – illégalement – par Max. Elles vont tout faire pour monter leur propre affaire de pâtisserie (spécialisée dans les cupcakes) et gérer leurs différences sur leurs points de vues sociaux et culturels.
Ce qui surprend, par rapport à ce que j’évoquais en introduction, c’est que le show se permet de sortir des sentiers battus en y allant cash d’entrée. De fait, au bout de quelques minutes, on est dans le bain: Max sort des vannes phalliques, accompagnée gaiement par Oleg (mon personnage préféré du show interprété par Jonathan Kite), le « chef cuistot » du Diner, un Ukrainien obsédé sexuel et aux blagues généralement très en dessous de la ceinture – souvent la sienne – concernant la taille de son engin.
2 Broke Girls se permet beaucoup de choses que d’autres sitcoms n’osent pas: elle est méchante et crue. Dans le show, tout le monde en prend pour son grade: les pauvres, les riches, les noirs, les juifs, les asiatiques, les hipsters (Max les déteste) et même les fans de la série Sherlock dans une scène qui m’a fait jubiler.
De plus, là où d’autres séries banniraient les mots « Boobs » et « Dick », le show les utilise à outrance afin de servir des blagues cruelles mais toujours aussi drôles.
SOPHIIIIIIIIIE !
Une bonne sitcom, c’est aussi de bon personnages. Et là aussi on est servi. Là où d’autres shows se basent généralement sur un personnage iconique (Sheldon Cooper pour The Big Bang Theory, Barney Stinson pour How I Met Your Mother), 2 Broke Girls en a à foison, et il est vraiment difficile de ne s’attacher qu’à un seul personnage.
On retrouvera donc Max, Caroline et Oleg, mais aussi Sophie Kaczynski (Jennifer Coolidge), pétillante émigrée polonaise aux tenues affriolantes mais aussi classe dans ses propos qu’un gros routier poilu, Han Lee (Matthew Moy), patron « de poche » du Diner et personnage subissant sûrement les vannes les plus nombreuses et méchantes de la part de son entourage, ou encore Earl (Garrett Morris), vieux caissier black du Diner, s’efforçant sans cesse de rappeler son âge – de façon humoristique – via des références au début du XXème siècle et à la ségrégation raciale.
Tout ce beau monde nous entraîne joyeusement dans des situations toujours plus hilares les unes que les autres, malgré un jeu d’acteur assez classique, voire limite certaines fois.
Attention, sitcom méchante
En effet, on ne peut pas dire que l’acting soit époustouflant, on se prend souvent à relever les acteurs prêts à exploser de rire, même dans les scènes de colère (les lauréates étant Dennings et Behrs, régulièrement assez limites dans leur jeu…), c’est quelque peu dommageable, mais prouve que le casting prend beaucoup de plaisir à tourner les scènes du show.
Techniquement parlant, on est dans de la sitcom pur jus: rires du public à outrance, « Wooohooo » (notamment à chaque apparition de Sophie, mais bon, ça c’est un vrai plaisir) et autres « Haaaaaaaaaaaaaaan », tournages en studio et comique de situation.
Il faut aussi relever que, si l’on n’est pas second degré, on peut trouver le show vraiment offensant, voire raciste et homophobe, mais je ne pense vraiment pas que ce soit le but. Non, la série ose et c’est tant mieux, elle se moque des stéréotypes en les utilisant à bon escient et n’est pas là pour donner des leçons à tout va. De plus, comme je l’ai indiqué auparavant, le show tire sur tout ce qui bouge, et égratigne tous les publics, tout le monde est logé à la même enseigne.
2 Broke Girls est une grosse sucrerie que je vous conseille de goûter. Irrévérencieuse et extrêmement drôle, la série est un pur moment de divertissement prêt à vous muscler les zygomatiques. Pour l’instant, on dispose de 3 saisons complètes, pour la 4ème rendez-vous, le 27 Octobre prochain.