Review de Banshee
Un trailer de la saison 3 de Banshee étant récemment apparu sur la toile, il m’était obligatoire de revenir sur cette série qui, mine de rien, a fait son trou dans le monde télévisuel, en débarquant par la petite porte. Alors, de quoi il retourne concernant ce show diffusé sur la chaîne Cinemax ?
Attention, cette critique peut contenir des images susceptibles d’heurter la sensibilité des plus jeunes, alors, les chiards, zou, allez dans votre chambre regarder l’Âne Trotro.
« Les enfants ! Banshee commence, allez dans votre chambre ! »
La série met en scène Alex (Antony Starr), ex-taulard tout juste sorti de prison après avoir purgé une peine de 15 ans pour vol de diamants. Déterminé à retrouver sa petite amie, Anastasia (Ivana Miličević), il débarque à Banshee, petite ville (fictive) de Pennsylvanie. A peine arrivé, Alex se retrouve mêlé à une bagarre dans un bar et va décider de prendre l’identité de Lucas Hood, nouveau shérif de la ville de Banshee, abattu lors de la rixe. Sous couvert de sa nouvelle identité, Alex va prendre en main, à sa façon, « sa » nouvelle ville.
Avant toute chose, il est de bon ton de rappeler que Cinemax, le diffuseur de Banshee, n’est pas forcément connu pour sa multitude de shows télévisuels à la manière d’une AMC ou de HBO (Cinemax faisant d’ailleurs partie du groupe HBO). En effet, aux US, la chaîne se démarque surtout par la diffusion de… séries érotiques. Cette tendance à montrer de la fesse se ressent largement dans le show.
De fait, la série possède son lot de sensualité et de scènes « chaudes » assez crues que ne renierait pas une certaine True Blood (Alan Ball, ex scénariste de True Blood fait d’ailleurs partie de l’équipe de production de Banshee…). Mais s’il fallait résumer Banshee à un amoncellement de miches et de boobs, ce ne serait vraiment pas lui rendre l’hommage qu’elle mérite.
Pour continuer dans l’aspect « cru » et esthétique du show, ce dernier n’est non seulement pas que bercé par des effluves érotiques, mais contient aussi son lot de scènes violentes. Les bastons sont rudes, quasiment « authentiques », sans rajout d’artifices qui les rendrait aussi « banales » que n’importe quel(le) autre série/film d’action. On peut par exemple parler de cette scène où Hood et Damien Sanchez (Cedric Stewart), champion de MMA venant faire son grand combat à Banshee, se foutent sur la gueule pendant 5 minutes, dans un combat totalement hallucinant.
D’ailleurs, Hood fera souvent les frais de fights mémorables, en en sortant généralement totalement amoché et défiguré. On est loin des « petites » égratignures dont sont affublés les héros habituels. Et dans cette atmosphère de « badassitude » assumée, que serait un héros sans un grand méchant pour lui rendre ses coups ?
Bienvenue dans les années 90
Alex/Hood sera confronté tout au long de la série à plusieurs méchants, notamment Rabbit (Ben Cross), crapule ukrainienne ayant des comptes à régler avec le récent shérif, ce dernier lui ayant subtilisé, avec l’aide d’Anastasia, les fameux diamants ayant causé l’enfermement de Hood. On peut aussi citer Chayton Littlestone (Geno Segers), mastodonte appartenant à la tribu indienne du coin, les Kinaho. Mais si l’on devait retenir « ZE BAD GUY », ce serait bien entendu Kai Proctor (Ulrich Thomsen), ancien membre de la communauté Amish bordant Banshee et devenu le « boss » de la ville. L’arrivée de Lucas Hood va bien entendu contrecarrer ses plans d’avoir la mainmise sur ce petit coin de Pennsylvanie.
Mais Proctor n’est pas seulement un entrepreneur véreux, il est aussi un bon gros méchant badass comme on les aime, adepte des arts martiaux et sûrement le plus grand rival de Hood. Cette accumulation de gros vilains pas beaux sent bon les 90’s, en réhabilitant ces fameux bad guys emblématiques qui faisaient aussi la marque des films d’actions comme par exemple un certain Die Hard avec Hans Grüber.
Comme pour ce que j’ai indiqué plus concernant les scènes de cul, le show ne se résume bien entendu pas qu’à de la baston non-stop, mais il faut avouer que la réalisation nerveuse et les nombreuses et violentes scènes de fight font partie de « l’ambiance » Banshee.
Non seulement badass, Antony Starr, interprétant le personnage central de la série, n’a, en plus, vraiment pas une gueule « commune » (non, je n’ai pas dit de « porte bonheur ») et amène la touche de noirceur dans laquelle baigne le show avec son visage quasi énigmatique et étant presque absent de toute émotion (certains me diront « le regard du veau dans la luzerne »). A noter que l’acteur n’a pas vraiment une carrière longue comme 40 Mississippi et son heure de gloire, avant Banshee, avait été sans doute atteinte dans la série Xena La Guerrière, où il était tout jeunot et n’avait qu’un rôle mineur…
Un show efficace
Efficace, oui, c’est le mot qui me vient à chaque fois que j’évoque Banshee. Avec un scénario loin d’être complexe, la série ne passe pas par 4 chemins pour raconter les mésaventures risquées de notre cher Hood et de sa petite équipe.
Malgré tout, le show se sert assez bien du thème des communautés présentes aux alentours de Banshee – Amish et Kinaho -, apposant un peu plus une atmosphère électrique assez palpable dans la série. Bon, par contre, on pourra penser que des Indiens qui tiennent un casino, ça commence à faire un peu cliché…
En plus de toute cela, la fiction se permet de rajouter un peu plus de malaise, en l’occurrence avec la fameuse « P’tite Amish », Rebecca Bowman (Lili Simmons), qui entretient une relation plus que floue avec son oncle… Kai Proctor (encore lui !).
Bref, vous l’aurez compris, Banshee ne fait pas dans la dentelle, et ce n’est vraiment pas ce qu’on lui demande. La série détonne, cartonne, nous en met plein la gueule et… on en redemande ! Loin de moi l’idée de jeter aux oubliettes des shows beaucoup plus « cérébraux », mais cela fait du bien d’avoir ce genre de « bol d’air frais » télévisuel qui ne prend aucun détour et va à l’essentiel.
Alors, si vous avez envie de découvrir Banshee, n’hésitez pas car, malgré une série qui semble quelque peu « cheap » au premier abord, cette fiction explosive fait partie du haut du panier et ne vous laissera sûrement pas indifférent.
Banshee est diffusée depuis le 11 Janvier 2013 sur la chaîne Cinemax et comporte pour l’instant 2 saisons et 20 épisodes. La saison 3 débutera le 9 Janvier 2015.