Review de Le Hobbit: La Bataille des 5 Armées

Quand la mise en chantier d’une trilogie The Hobbit, adaptée du bouquin de Tolkien, avait été annoncée à l’époque par Peter Jackson, nombre de fans des oeuvres de l’écrivain furent plus que sceptiques à l’idée de visionner 3 films correspondant à un livre aussi « minuscule » en comparaison. Le premier opus de, « Un voyage inattendu », avait été un film sympathique, mettant en scène des histoires annexes n’étant pas présente dans l’oeuvre originale, le second, « La désolation de Smaug », commençait déjà à tirer sur la corde, alors, était-il absolument nécessaire de réaliser ce 3ème film ?

Le Hobbit: La Bataille des 5 armées, le film de trop ?

Peter Jackson n’aurait fait tout ça que pour la thune ? Ce n’était pas un TOC qui l’a poussé à faire 3 films, quoiqu’il en coûte ? On peut trouver mille et une raisons pour expliquer l’initiative d’étendre l’univers de The Hobbit à 3 putains de longs films (respectivement, 2h49, 2h41 et 2h24), mais on ne peut accepter un tel foutoir scénaristique et visuel pour ce dernier film.

Oui, cette Bataille des 5 armées est la bataille de trop ! Ce long métrage est un navrant exemple qu’une base mythologique avec des lieux et personnages connus de tous les fans de l’univers de Tolkien, malgré tous les moyens mis en oeuvre, est une entreprise vouée à l’échec si on n’y insuffle pas quelque chose, un fond, une vraie épopée fantastique avec des moments grandioses !

La trilogie du Seigneur des Anneaux regorgeait de moments fabuleux, émouvants, avec une histoire qui utilisait à merveille la « matière » fournie par les 3 livres de Tolkien, avec une qualité scénaristique et visuelle qui s’améliorait – en plus ! – au fur et à mesure des films. « Le Retour du Roi » est un putain de chef d’oeuvre, un long métrage fantastique rempli d’instants de bravoure, de scènes épiques, avec une mise en scène incroyable rendant le plus bel hommage qui soit à « J.R.R. ». Tout le contraire de The Hobbit, qui sent plus la « cash machine » qu’une véritable initiative de réinterpréter de belle manière une nouvelle aussi « courte ».

De fait, ce dernier film est, pour commencer, une fatigue visuelle. Grosso modo, préparez-vous à 2 « fucking » heures de bastons NON-STOP en tout sens et en tout genre ! Orcs, Nains, Elfes, Hommes, Gobelins, Hobbit… Tout ce petit monde prend part à la fameuse bataille qui permet, à mon humble avis, simplement de remplir un contenu scénaristique aussi vide et creux que le cerveau malade d’un candidat de télé-réalité. Ajoutés à cela des effets visuels et incrustations sur fond vert ignobles, et l’on passe son temps à se frotter les yeux en se demandant si l’on croit rêver en reconnaissant le fait que les effets numériques du Retour du Roi étaient bien plus réussis que cette soupe acide que l’on nous sert.

Un fond ? Non, je vois pas le fond moi !

Le livre The Hobbit était considéré comme un conte pour enfants (même si je l’ai lu étant adulte et que j’ai trouvé ça extrêmement intéressant et pas si orienté môme), mais ce n’était pas la peine de vouloir coller à l’esprit « film pour enfant » pour ce film !

Pour préciser, je veux revenir, par exemple, sur le traitement du personnage (secondaire) de Alfrid (Ryan Gage), serviteur du Maître de Lacville (Stephen Fry). De fait, un focus insupportable est effectué sur ce personnage tout le long du film ! Une sorte de fil rouge inintéressant au possible suivant ses méfaits, se focalisant sur ses pires défauts (cupidité, lâcheté, méchanceté, misogynie…), pointant du doigt de façon ostentatoire ses pires actions. Le tout avec un humour lourdingue. Ne manquait plus que les bruitages façon Looney Tunes pour alourdir le tout…
Le fait est que… ON N’EN A RIEN A FOUTRE ! Et c’est bien là qu’on met le doigt sur un autre souci du film: ses personnages.

Peter Jackson n’avait, semble-t-il, pas beaucoup d’idée pour travailler ses rôles, il a donc balancé tout ce petit monde dans ce film, a secoué tout ça comme dans un shaker et nous a servi une palette de personnages si nombreux, que le traitement de ceux-ci en en est devenu complètement sans intérêt. Pour remplir les trous et donner un quelconque relief aux intervenants du film (ou pour allonger la durée du film), Jackson en a malheureusement trop fait. On peut citer Thorin Oakenshield (Richard Armitage) pour qui, on nous le fait là aussi ostensiblement comprendre, l’Arkenstone et l’or sont de dangereuses lubies, tant ces éléments le rendent antipathique et violent. On avait déjà vu ça avec Frodon, merci les gars, mais vous repasserez.

Autant vous dire qu’avec une telle débauche d’idées dans le travail des personnages, l’histoire en pâtit, enfin, si l’on peut parler d’histoire. 

Si, pour vous, une histoire bien racontée, c’est un tas Nains, d’Orcs et d’Elfes qui se foutent sur la gueule, et bien, vous allez être servis. Pour les autres, je vous préviens, c’est 2h24 de scénario sans queue ni tête, avec des « surprises » sortant des cerveaux fatigués des scénaristes (ou de leur anus, c’est plus facile, il ne s’agit juste que de pousser).

Peut-être que j’y vais fort sur cet aspect de cette Bataille des 5 Armées mais, j’ai vu ce film il y a 2 jours, et je ne me souviens quasiment plus des détails de l’histoire, tant celle-ci m’a paru inepte et noyée dans un torrent d’absurdités visuelles.

La scène finale, dirigée grossièrement envers les fans de la Trilogie du Seigneur des Anneaux, parachève ce non-sens scénaristique, ce gâchis d’un matériau qui méritait d’être mille fois mieux travaillé.

Ce film est de trop, cette trilogie était de toute façon de trop, et l’infime part de batailles ou moments épiques se déroulant dans le bouquin originel n’aurait peut-être pas dû tomber entre les mains du gros Jackson. Ce dernier s’est tartiné le corps de sauce The Hobbit, 3 fois, et s’est exhibé devant le monde entier en criant « THE HOBBIT LAUL ! LEGOLAS LAUL ! GANDALF LAUL ! BASTOOOOOOOON ! ».

Trop c’est trop, je ne vous remercie pas, NOUS ne vous remercions pas Mr Jackson d’avoir livré au monde cet infâme dernier film, cette sucrerie bien trop acide, cette chouquette séchée que Corinne de la compta a amenée il y a une semaine pour son anniversaire et qui traîne sur le bureau parce que personne ne veut en manger.

Alors, maintenant ça suffit, vous revenez à vos premiers amours, et faites un autre Braindead. Et on sera quitte.

Le Hobbit: La Bataille des 5 Armées, est en salles depuis le 17 Décembre 2014 en France.