Review: SimCity BuildIt

Je n’ai pas l’habitude de jouer sur mobile. Jeux à la con, game design naze, gameplay à deux balles pour une trop grosse majorité. Cependant un petit passe temps – ou plutôt une occupation sur le trône – de temps à autre ça fait pas de mal. Il y a peu, Electronic Arts sorti un nouveau SimCity, surnommé BuildIt, en free to play. Après l’épisode pourri sur PC, on ne pouvait pas avoir pire et comme j’étais un peu en manque de city builder, je me suis laissé tenter.

C’est plutôt joli !

Et il faut avouer qu’il est plutôt sympathique de nouveau SimCity. Pas obligé de se connecter à internet, une zone de jeu conséquente et un système de jeu simplifié, de quoi passer des heures. Exit le mode RCI (comme la version PC), ici nous sommes dans un schéma classique de jeu mobile : pour créer un immeuble il faut des ressources, ressources créées par des usines qu’il faut acheter avec des pièces d’or (ou simflouz mais c’est chiant à dire). Chaque ressource prend un certain temps avant d’être magiquement créée (les forêts, les mines et les autres trucs doivent être dans une autre dimension), par exemple le fer met 60 secondes pour être disponible, le bois 3 minutes, etc.

Le jeu ne fruste pas trop avec l’attente des « matières premières » issues des usines car on peut paralléliser les productions (deux usines dédiées aux productions longues et les autres aux plus courtes par exemple) mais c’est avec les « matières secondaires ou tertiaires » (qui se font dans des magasins dédiés) que ça commence à devenir plutôt relou. Par exemple pour créer un carré de gazon, il faut des graines (matière 1re) et une pelle (matière secondaire) que l’on obtient avec du bois, du fer et du plastique (matières 1res toutes les trois). Il faut donc souvent être aux aguets ou surveiller les notifications afin de lancer les autres productions. Avoir certains objets spécifiques peuvent rapidement prendre un ou deux jours si vous n’êtes pas au taquet.

Voici les ressources premières à construire

Et ça ce n’est qu’une petite partie de l’iceberg. Comme si ça suffisait pas, EA a mis au point un système étrange de déblocage des bâtiments publics. Si la mairie, la maison du maire ou les autres conneries du genre se débloquent avec une main dans le slip, le reste tend plus vers la torture. Si vous n’avez pas une économie réglée aux petits oignons (comme ma première partie qui fut un désastre), ce sera le game over assuré (il n’y a pas vraiment de game over mais vous aurez tellement pas de thunes, que même une arnaque à l’assurance ne pourra pas vous faire revenir). À partir de certains niveaux, il faudra ajouter des casernes de pompiers, puis à un autre niveau vos Sims veulent des flics et encore à un niveau plus tard, ces relou de contribuables veulent pouvoir se soigner. Si vous ne succombez pas à leur attente, leur morale va tomber et adieu les impôts. Putain j’aimerais trop pouvoir faire pareil : dépression et bim je ne paie plus mes taxes ! Si vous vous faites avoir c’est le cercle vicieux : pas de morale, pas de thunes ; pas de thunes, pas de bâtiments ; pas de bâtiments, pas de bâtiments thunes …

Si vous gérez votre argent (je vous donne quelques conseils après ce test), les deux points précédents ne vous gêneront jamais ! Oui jamais ! Nous ne serez jamais à court d’argent, vous ne connaitrez jamais d’interdiction à la banque de Sims, ni d’agios, ni d’huissier prenant votre Super Nintendo. Du coup un putain de bon jeu free to play où on peut s’éclater à créer une putain de ville, avec des décisions de game design un peu chelou ? BEN NON !

Amélioration d’un bâtiment : de l’herbe et du sucre ! Cherchez l’erreur. Perso j’aurais utilisé de la colle …

C’est au bout de quelques heures que j’ai découvert la vraie facette de ce SimCity BuildIt. Avec un free to play, de quoi pouvais-je m’attendre d’autre ? À partir d’un certain moment – considérez ce moment vers les niveaux 24 ou 25 (c’était mon cas) -, le jeu vous transforme en machine à sous si vous êtes trop bête. En gros il devient impossible de continuer à construire sa ville sans passer à la caisse alors qu’il reste 50% de la zone en friche. Et pourquoi ? Parce qu’il faut débloquer les autres morceaux pardi. Et pour les débloquer, il faut avoir de la chance – il faut un certain nombre de pièces pour débloquer les terrains, pièces qui sont données de temps en temps, au hasard – ou passer par le commerce international. Malgré une mise à jour récente de ce système, il reste l’exemple typique de ce qu’il ne faut pas faire. Une liste des objets en vente se présente devant vous, faites votre choix. Ce choix charge la ville du mec qui vend l’objet, ça prend du temps, puis avec du bol l’objet souhaité se trouve dans le marché du gars. Et même si c’est le cas, lors du choix final, l’objet a peut-être déjà été vendu. Rechargement de votre ville pour pouvoir aller dans le marché international et on recommence. En tant que testeur d’investigation, j’ai testé le système pour obtenir une seule roue qui m’aurait permise d’agrandir de nouveau ma ville. Une demie heure plus tard, rien ! Après de nombreux autres essais j’ai laissé tomber.

Ça partait d’une bonne intention mais SimCity BuildIt part lui aussi dans les travers des free to play, c’est à dire beau gosse au début, des préliminaires de peut-être une dizaine d’heures mais si tu veux continuer au lit faut lâcher les billets.

Ma note (ben oui je mets des notes !) : 6/10 si vous ne dépensez pas d’argent réel, rajoutez un point si vous n’êtes pas radin comme moi.

Le port, un moyen de se faire de l’argent sans trop de mal.

Quelques astuces :

• Jusqu’au niveau 20 environ, ne vous embêtez pas à upgrader plusieurs immeubles en même temps. Faites-en un par un. C’est long mais avec cette technique, vous pourrez très facilement gérer votre chaine de production.
• Ne montez pas votre capacité de stockage de l’entrepôt trop rapidement. Avec 70 éléments max, ça peut le faire très facilement. Ne surproduisez pas trop sauf si vous voulez faire de la revente.
• Par contre, dépensez dès que vous pouvez les éléments pour augmenter la taille du terrain. C’est disponible à partir du niveau 10. Ne faites pas la bêtise de revendre les pièces comme moi (qui partent facilement à 600po pièce) car plus tard vous serez bloqué.
• Attention au passage du niveau 15 à 16. Il s’agit du point critique du jeu. À ce moment, on débloque les systèmes de soins. Si vous n’avez pas assez de thunes, le morale des citoyens va chuter et c’est très difficile de s’en sortir facilement après. Prévoyez entre 80000 et 100000 po pour couvrir votre territoire en entier.

Le marché international de la honte. Ne criez pas victoire trop tôt car ce que vous voyez a très certainement déjà été vendu

• Concernant tous les bâtiments publics (électricité, eau, eaux usées, police, pompiers, etc.), ne vous embêtez pas à construire les gros. Certes ça coûte plus cher sur la note finale mais les dépenses sont moindres à chaque fois et ça passe crème.
• Pour que les gens soient contents, il faut aussi des parcs. Les gros parcs ramènent plus de monde. Si vous n’êtes pas dans la course pour faire la plus grosse ville, construisez les plus petits. Les Sims sont cons alors si les deux mêmes parcs sont côte à côte ils ne verront pas la différence.
• Activez le port dès que possible. Ça coûte un peu cher mais le retour sur investissement est rapide : il faut fournir un certain nombre de produits en temps limité. Si vous y arrivez, vous touchez entre 800 et 1000 po en moyenne + une clé. Les clés servent à construire les bâtiments spéciaux comme les écoles, les terminaux de bus ou les monuments.