[Review] The Strain
The Strain faisait partie des séries dont j’attendais avec impatience leurs premières diffusions. Avec Guillermo Del Toro (Pacific Rim, Le Labyrinthe de Pan, Hellboy) et Carlton Cuse (Lost) en tant que producteurs exécutifs, on était en droit de s’attendre à un gros raz de marée en terme de qualités visuelles et scénaristiques pour ce show horrifique. Alors, est-ce que cette nouvelle série de FX a comblé toutes les attentes portées en elle ? Pas sûr.
The Strain, l’invasion de vampires la plus lente du monde
La série débute dans un avion transportant des passagers en provenance de Berlin qui se dirige vers l’aéroport Kennedy, à New-York. Peu avant l’atterrissage, ce qui semblait être un voyage « tranquillou bilou » va vite se révéler être plus compliqué que prévu alors que des bruits étranges se font entendre dans la soute. L’avion va alors être repéré sur une piste d’atterrissage abandonnée par le personnel de l’aéroport avec, à son bord, la totalité des passagers semblant décédés.
Le docteur Ephraim Goodweather (Corey Stoll) – directeur de la branche Canary Team du CDC (Center for Disease Control) – et son équipe vont devoir tout mettre en oeuvre afin de trouver la cause de ce qui semble être une épidémie et vont découvrir une vérité bien plus horrible qu’il n’y paraît.
La série nous met quasiment de suite dans le bain avec l’apparition des premiers « infectés » et un scénario qui s’annonce vraiment intéressant, nous introduisant de façon quelque peu implicite le mode de « contamination » d’infecté à humain avec ces vers bien dégueulasses. De plus, le final du premier épisode est vraiment impressionnant et gore, démontrant une fois de plus la maîtrise de Del Toro dans ses choix artistiques. Le problème avec The Strain, c’est qu’il y avait 12 autres épisodes derrière…
De fait, dès le second épisode, on commence à se rendre compte de certaines choses qui clochent. Et de l’arrivée de nombreux, beaucoup trop nombreux, PERSONNAGES SECONDAIRES. Entre des focus sur certains passagers infectés de l’avion, sur le personnage de « Gus » Elizalde (Miguel Gomez) ou celui de Dutch Velders (Ruta Gedmintas), cela se sent de suite que la série n’espère pas proposer un contenu scénaristique suffisamment riche pour tenir sur 13 épisodes. Et, PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, 13 épisodes de The Strain, c’est long, très long, surtout avec une histoire aussi inepte et creuse.
Une déception totale ?
Le fait est que tout semble incohérent dans cette série, tant au niveau des personnages que de l’histoire. On a une invasion de monstres sanguinaires qui, même s’ils ne sortent que la nuit, font des ravages au rang de l’espèce humaine ? On s’en fout, la vie continue le jour comme si de rien n’était (malgré quelques scènes de pillage avec des rebelz qui portent des blousons avec marqué « REVOLT » dessus parce qu’ils sont jeunes et qu’ils pillent…). Internet est « planté » (putain mais ce ressort scénaristique…) ? Idem, on s’en branle, pas de scène de panique, de toute façon, les gros méchants « étouffent » ce qu’il se passe réellement (c’est vrai que les gens ne communiquent pas entre eux sur la maladie qui circule et se ne rendent compte de rien…).
Si les créateurs du show ont voulu montrer un New-York apocalyptique, c’est totalement raté, d’autres shows dans le style « invasion de monstres » ont largement réussi à retranscrire à l’écran ces scènes de désolation (The Walking Dead, Z Nation et même le très moyen Dead Set, c’est pour dire…).
Et quand je vous dis que les personnages sont d’un navrant. On peut prendre par exemple celui de Dutch Velders, fameuse hacker du show qui va, grâce à ses compétences d’informaticienne, faire « planter » Internet (LAUL). Forcément, la nana vit dans une sorte de taudis, aime bien tirer sur la bibine et les pétards et a une hygiène de vie pas géniale. Ce serait bien, un jour, de mettre en scène un hacker ou informaticien ressemblant à monsieur ou madame « tout le monde ».
Mention spéciale à la mère de Nora Martinez (Mia Maestro), Mariela Martinez (Anne Betancourt) qui réussit l’exploit de rendre son personnage totalement antipathique alors que l’effet recherché était pourtant l’inverse. Vieille dame apparemment atteinte d’Alzheimer, ce personnage se révèle être insupportable et tête à claque tant son implication dans l’histoire semble incongrue. L’épisode 11 en est un parfait et hallucinant exemple où Zach Goodweather (Ben Hyland), le fils d’Ephraim, consent à céder aux demandes de Mariela et se balader tout seul en ville parce que cette CONNASSE veut à tout prix fumer ses cigarettes et qu’elle n’en a plus ! Mais pourquoi, POURQUOI, nous faire subir ce genre d’histoire parallèles dont on se fout royalement ?!!!
Et bon dieu, s’il n’y avait que les personnages en eux-mêmes qui étaient creux… Le jeu d’acteur atteint un niveau que l’on pourrait qualifier d’abyssal. Habitué aux seconds rôles, Corey Stoll (House Of Cards, Homeland) ne supporte clairement pas la charge d’être en première ligne et, au fur et à mesure des épisodes, le désespoir se lit de plus en plus sur son visage et sa perruque (mon dieu mais qu’est ce que c’est que toupet merdique ?). On peut aussi citer Kevin Durand – et son personnage de Vasily Fet – qui envoie du lourd en terme d’acting, et cabotine à outrance en utilisant un accent ukrainien plus que limite… Dans tout ce merdier, on retiendra tout de même la performance magnétisante de Richard Sammel (Thomas Eichorst) qui bingo, une fois de plus, joue un gros méchant nazi.
Merci pour ce moment…
The Strain est bourré de défauts, c’est dommage, car le concept était vraiment intéressant et, il faut le souligner, les effets spéciaux sont vraiment réussis, ainsi que le travail sur le maquillage des monstres (par contre, « The Master » en laissera plus d’un déconcerté…). Mais ce n’est vraiment pas suffisant, et la série est quasiment insupportable à regarder tant elle se perd dans des histoires interminables, des personnages insipides et insupportables joués par des acteurs qui n’en ont vraisemblablement rien à foutre d’être là.
C’est une grosse déception, surtout de la part de Del Toro qui nous avait largement habitué à mieux. La série, à force de s’étirer en longueur, ressemble plus à un trailer d’une saison 2 (qui a été officialisée) plutôt qu’à une saison 1 racontant une histoire cohérente. Pourtant, de nouveaux personnages intrigants interviennent lors de l’épisode 7, mais ceux-ci sont tellement peu exploités que l’on sent vraiment que cette saison 1 a été mal maîtrisée de bout en bout.
Bref, passez votre chemin pour The Strain, ou, au pire, faites vous un visionnage rapide de cette première saison qui aboutira, peut-être, à une saison 2 de bien meilleure facture.
The Strain a été diffusée sur la chaîne FX pour la première fois le 13 Juillet 2014.