Spendwallet : Dites adieu à vos cartes de crédit
Spendwallet, le paiement sans contact réinventé
Généralement, quand on parle de paiement sans contact, les tecchies l’associent directement à Apple Pay ou Android Pay. Mais souvent il implique aussi tout bêtement la puce NFC dont votre appareil est équipé. Et d’un coup, quand on parle de NFC, nous avons droit à une belle levée de boucliers tant cette technologie a été décriée dans les médias en raison de ses failles en matière de sécurité des données. Le top ce serait donc de trouver un système compatible avec la totalité des terminaux de paiement en circulation et qui ne présente pas de risque de falsification. Spendwallet serait donc un bon prétendant au titre de moyen de paiement du futur. En théorie du moins.
Les anglophones auront déjà détecté la partie du projet qui indique clairement ce dont il s’agit. Un wallet en anglais, c’est un porte-feuille. Spendwallet va donc vous servir de porte-feuille électronique pour toutes vos cartes de paiement style Visa, Mastercard, Maestro, etc. Il se présente sous la forme d’un petit boitier de la taille d’un petit smartphone. Comment fonctionne-t-il ?
Pour commencer, vous allez télécharger l’app dédiée pour votre smartphone, iOS ou Android. Puis vous allez connecter le lecteur de cartes fourni au port jack 3.5 de votre téléphone. Vous passez chacune de vos cartes de paiement dans ce lecteur de cartes pour l’ajouter à votre app. Enfin, vous synchronisez votre Spendwallet avec votre téléphone via une connexion Bluetooth. Et vous voilà avec votre moyen de paiement universel en poche.
Spendwallet part de plusieurs constatations simples : tout d’abord, il existe aujourd’hui beaucoup de cartes de paiement et pour peu que vous ayez des comptes dans plusieurs banques, les cartes peuvent se multiplier. D’autre part, si Apple et Google proposent leurs solutions de paiement respectives, elles ne sont actuellement compatibles qu’avec 5% du parc de terminaux de paiement installés. Le but serait donc de remplacer tous ces inconvénient par un moyen de paiement universel.
Afin de sécuriser Spendwallet, plusieurs technologies sont intégrées. Tout d’abord, il y a une notion de proximité : si vous éloignez Spendwallet de votre smartphone, il se verrouille, empêchant une autre personne de l’utiliser à mauvais escient. Spendwallet est aussi pourvu d’une fonction d’auto-effacement s’il détecte des tentatives d’opérations consécutives qui n’ont pas abouties. D’autres part, concernant l’application installée sur votre smartphone qui s’occupe de la communication avec le boitier, vous pouvez la verrouiller soit par un code PIN personnel, soit via les protections biométriques disponibles sur votre appareil. Enfin, les données de paiement sont chiffrées sur 256 bits de la même façon que pour les opérations bancaires classiques.
Mais concrètement, comment un boitier sans fil peut-il communiquer avec un appareil qui fonctionne de manière magnétique ? Les développeurs de Spendwallet ont créé une puce propriétaire qui est intégrée au boitier et qui va émettre un champ magnétique. Quand vous approchez le boitier du terminal de paiement, ce dernier détecte le champ magnétique qu’il interprète comme étant la bande magnétique qui se trouve au dos de votre carte et il valide le paiement après la communication habituelle avec votre banque. Et là, vous voyez où le bas va très vite blesser !
Il se trouve que peu de terminaux de paiement européens utilisent encore la bande magnétique de votre carte aujourd’hui. Ils lui privilégient l’utilisation de la puce qui y est intégrée. On parle de paiement EMV. Ce standard a été établi par plusieurs pontes du paiement par TPE tels que Europay International, MasterCard et VISA. Dans le domaine qui nous concerne, l’EMV va permettre une vérification plus fine de la puce ainsi qu’un chiffrement des données bien plus puissant. Mais le hic c’est que cette technologie est soumise à l’approbation des intermédiaires bancaires pour qu’un prestataire quelconque puisse s’en servir. C’est ainsi que les créateurs de Spendwallet vont devoir se retrouver à négocier avec des banques pour permettre l’utilisation de leur porte-feuille électronique. Et on va se retrouver tout à coup dans le même problème qu’Apple ou Google pour ce qui est de nos contrées. Quelles banques accepteront ou pas, on le saura plus tard. Voici donc un superbe exemple de ce que la technologie peut apporter de simplicité avant d’être mise à mal par des décisions arbitraires.
Le but n’étant pas ici de débattre de la logique de telles approbations par le secteur bancaire, je vous invite à aller visiter la page Indiegogo du projet pour avoir plus d’information sur Spendwallet.
