Suiciders : Des jeux et des pains (dans la tronche).
Suiciders : Des jeux et des pains (dans la tronche).
Personnellement j’ai pris ma claque avec Lee Bermejo sur le one shot « Batman: Noel« où il révélait la noirceur de Gotham écrasée sous une chape de neige poisseuse. Ici il sort une série Suiciders qu’il scénarise aussi dans un univers futuriste violent et étouffant.
Los Angeles a changé depuis le « Big One ». Le tremblement de terre que les habitants attendaient depuis des années s’est produit et la ville s’est détachée du continent et se nomme désormais New Angeles. La corruption règne, les différences entre riche et pauvres s’accentuent encore plus, la drogue coule à flot pour maintenir le peuple en état de passivité et enfin tous se fédèrent devant le « sport » rassemblant tout le monde devant les écrans et dans les stades. Les Suiciders sont des gladiateurs modernes, avec des noms de scènes, des tenues mortelles, dans des arènes piégées et piégeuses avec pour seul but… Tuer son adversaire. La star du moment se prénomme « le Saint« , il gagne tout ses combats et fait gagner beaucoup d’argent à son manager. Mais son comportement devient erratique et dangereux, de plus son manager va vouloir changer son fusil d’épaule. En parallèle on suivra l’arrivée d’un clandestin sur le sol de New Angeles, qui par un coup de chance sera recruté pour l’arène aussi… Mais est-ce vraiment une chance?
Lee Bermejo, dans Suiciders, nous propose un futur glaçant, où l’arène permet une cohésion de façade du peuple. On suit « Le saint » dans sa recherche de place dans la société, dans la vie. On suit notre clandestin dans ses premiers pas sur la Terre de tout les possibles. Cette terre tiendra-t-elle toutes ses promesses? Le scénario est prenant, si au début on ne comprend pas bien l’intérêt de ses deux destins en parallèle, on finit par se laisser porter et la réponse vient bien assez tôt. Graphiquement, c’est du Lee Bermejo, c’est magnifique, l’encrage et la colorisation donne un côté peinture à chaque page, on aime s’y perdre pour étudier chaque pli, chaque mouvement, chaque rictus.