Test du Nokia Lumia 1020
Nokia Lumia 1020, quand la taille compte pour de vrai
Depuis la sortie de l’iPhone en 2007, le développement des smartphones nous a révélé bien peu de surprises. Alors que chaque développeur tente de se faire sa place au soleil, certains avec un succès éclatant, d’autres avec une réussite plus mitigée, les appareils n’ont pas beaucoup évolués. Au plus remarque-t-on une augmentation de la puissance des processeurs et une augmentation de la résolution proposée par les capteurs photos. Dans la bataille pour la suprématie mobile, Nokia est arrivé bon dernier et a tenté une alliance avec Microsoft. Après quelques appareils sous Windows Phone 7 et une première fournée de mobiles sous Windows Phone 8, Nokia fourbit ses armes avec des arguments de poids : un écosystème photographique hors du commun et une attaque sur le bas de gamme assez agressive. Si nous parlerons du deuxième point dans 15 jours avec le test du Nokia Lumia 1320, nous nous attarderons aujourd’hui sur le test du Lumia 1020. La bête mérite-t-elle qu’on s’y attarde ou bien son impressionnant capteur n’est-il qu’un pétard mouillé ?
Déballage
Le Nokia Lumia 1020 est livré dans ce qui est l’emballage classique de la gamme Lumia : un packaging en carton recyclable contenant les notices et le matériel. Le contenu est plutôt classique puisque vous y trouverez :
- l’appareil bien évidemment
- un casque intra-auriculaire avec plusieurs embouts permettant de l’adapter à vos oreilles
- un câble USB/micro-USB
- un connecteur secteur
- un outil permettant d’ouvrir le slot de la carte SIM
J’ai par contre été amusé de trouver, dans l’emballage, une note à l’attention de l’acheteur. Cette note stipule que le bruit mécanique que l’on entend en secouant l’appareil n’est pas dû à une construction douteuse mais au fait que l’objectif photo est monté sur un système de suspension mécanique qui permet une meilleure stabilisation de l’optique. La formule utilisée est plutôt bien tournée :
« Le léger bruit que vous entendez quand vous secouez votre Lumia 1020 est celui des photos exemptes de flou ! »
Suit l’explication, évidemment mais je trouvais l’anecdote assez cocasse.
La première chose qui m’a frappé en prenant le téléphone en main est sa légèreté. Pourtant, il n’est pas extrêmement léger puisqu’il affiche 158 g sur la balance. Il ne l’est pas plus que le Lumia 625 que j’utilise habituellement, en tout cas. C’est donc probablement une impression sans fondement. En revanche, ce qui n’est pas sans fondement, c’est la sensation d’excellente finition qu’on retrouve sur le mobile. Rien ne bouge, il n’y a pas de jeu au niveau du slot SIM qui est la seule partie amovible du mobile, les plastiques ne craquent pas du tout et l’écran semble bien résistant. Evidemment, je n’ai pas essayé de le porter dans mon jean avec mes clés (rassurons nos amis de chez Nokia qui nous ont confié le mobile 😉 ) mais il semble d’excellente facture. Il présente par ailleurs ce léger effet bombé qui le fait dépasser du reste de la coque. Le design est plutôt sympa et le jaune pétant fait partie de la marque de fabrique de la gamme, si bien que j’aurais maintenant du mal à imaginer un Lumia sans cette particularité 🙂 Les bords arrondis de l’écran conjugués aux arrêtes pour le sommet et le bas de l’appareil sont simples mais efficaces et donnent une ligne épurée à l’ensemble.
A noter que le Lumia 1020 est monobloc et que, en conséquence, la batterie ne pourra pas être retirée. Concernant la prise en main, j’ai eu quelques difficultés à tenir l’appareil de manière stable du fait de la protubérance du capteur photo (je déteste mettre mes mains sur le capteur photo d’un smartphone. C’est un peu mon TOC à moi 🙂 ). Du coup, j’ai trouvé la prise en main moins stable que sur les autres appareils de la gamme.
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L’écran
Attardons-nous sur cet écran justement. Il affiche une résolution de 1280×768 pour une densité de pixel de 334 ppp. La diagonale est de 4.5″. Il bénéficie de la technologie ClearBlack de Nokia ce qui lui permet d’afficher des noirs très profonds ce qui donne l’impression que l’interface flotte sur l’écran. En effet, on ne fait pas de différence entre les bords de l’écran et le noir de l’interface. Evidemment, si vous mettez un thème clair, vous le verrez beaucoup moins :p
Reste que ce qui marque quand on allume l’écran pour la première fois, c’est la façon dont les couleurs pètent au visage. Elles sont même presque trop vives. Et bien que Nokia propose un utilitaire pour modifier la saturation et l’éclat, le changement ne m’a pas paru flagrant. Par ailleurs, il m’a semblé que l’écran tirait facilement vers le jaune. En revanche, l’angle de vision sur les côtés est parfait et on ne note aucune perte de lisibilité.
Pour finir avec cette partie du mobile, notons que l’utilitaire Nokia Glance fonctionne par défaut sur le mobile, vous affichant l’heure en permanence ainsi que vos notifications. Un double tap sur votre écran suffira à réveiller le mobile et afficher le lockscreen de l’appareil.
Le système d’exploitation
Le Nokia Lumia 1020 tourne sous Windows Phone 8. L’avantage avec cet OS est qu’il est strictement identique sur tous les appareils, les seuls facteurs différenciants étant la partie logicielle embarquée par le constructeur. Quand j’ai allumé l’appareil, il m’a proposé une mise à jour et je me suis donc retrouvé avec une version Lumia Black du meilleur effet, cette version correspondant à la dernière version stable, la GDR3.
Je n’ai pas grand chose à dire sur l’OS : il a les avantages et les défauts qu’on lui connaît. Je n’y reviendrai pas dessus en détail sinon pour vous préciser une petite chose. Juste avant de recevoir le Lumia 1020, j’avais installé la version développeur de Windows Phone 8.1 et je vous avoue que j’ai eu pas mal de difficultés à revenir à une version 8.0 du système tant cette nouvelle mouture apporte des changements conséquents et bienvenus. Quoi qu’il en soit, il faudra attendre encore un peu pour avoir une version stable et disponible pour tous.
L’appareil photo
L’argument de vente du Nokia Lumia 1020, c’est son appareil photo de 41 Megapixels. Avant de parler des résultats obtenus par le mobile, parlons de la résolution réelle des photos. Vous avez la possibilité d’enregistrer vos clichés de trois manières :
- soit une photo de 5 Megapixels tout seule ;
- soit une photo de 5 Megapixels accompagnée d’une version HD de 34 Megapixels
- soit une photo de 5 Megapixels accompagnée d’un fichier RAW de 34 Megapixels
Concrètement, qu’est-ce que çà veut dire ? Simplement que, tant que vous êtes sur le smartphone, vous ne pouvez travailler que sur des clichés de 5 Megapixels. C’est évidemment moins que la concurrence et notamment le Galaxy S4 mais compte-tenu que les réseaux sociaux partagent toujours des versions de plus basse qualité que l’import d’origine, çà ne devrait pas poser de soucis au niveau de l’usage en mobilité. Pour travailler sur des fichiers plus volumineux, vous devrez récupérer les clichés sur votre PC en branchant votre téléphone. Attention toutefois : la synchronisation des photos se fait via l’app Windows Phone de Windows 8. Mais celle-ci ne récupère que les fichiers de 5 Megapixels. Les fichiers HD devront être récupérés à la main via l’explorateur de fichiers (le mobile est reconnu comme stockage USB). C’est un peu ennuyeux mais il faut le savoir pour éviter de perdre des fichiers HD qu’on aurait voulu garder.
Intéressons-nous maintenant à la qualité des photos capturées par le Lumia 1020. Globalement, on est en face d’un excellent appareil photo : les couleurs sont vives et respectueuses et les réglages sont assez nombreux pour bien maîtriser son cliché. A ce niveau, l’app Nokia Camera vous proposera de régler la balance des blancs, le focus, l’ISO, l’ouverture de la focale et le contraste de la photo. En revanche, j’ai trouvé assez pénible que ces réglages, une fois ouverts ensemble, prennent une large partie de l’écran. Vous pouvez évidemment les appeler un par un mais c’est plus long. On notera également que, vu la taille des fichiers HD générés, le mobile met quelques secondes à enregistrer le fichier, ce qui peut être pénalisant quand on veut prendre des photos rapidement. En revanche, une chouette possibilité consiste à zoomer pour cadrer la photo. Quand vous appuyez sur le déclencheur, vous pourrez ensuite dézoomer sur la photo que vous venez de prendre (mais uniquement dans Nokia Camera) pour récupérer une partie de la photo que vous trouveriez sympa . Ce recadrage a posteriori est une particularité de ce mobile que je trouve assez intéressante.
Le résultat obtenu est donc très correct mais on note des pertes de détails sur les bords de la photo comme vous pourrez le constater sur les fichiers ci-dessous. Les images semblent parfois manquer de relief quand on les regarde de près. Malgré tout, le Lumia 1020 présente un excellent résultat comparé aux mobiles du même calibre chez la concurrence. Son avantage, évidemment, sera la possibilité d’exploiter des fichiers RAW. Un autre avantage, non des moindres, sera que la fabrication de l’optique vous assure d’avoir des photos stables en toutes circonstances : j’ai fait le test en marchant dans les bois et le résultat est impeccable ! Les tests en basse luminosité, en revanche, sont bluffants. La photo en intérieur a été pris dans le noir complet. Je vous laisse juger par vous même (en fait, seul l’écran du PC était allumé, comme vous pouvez le voir).
A ce sujet, il est important d’être prudent : le mobile n’est équipé que de 32 Go de stockage non extensibles. En soit, çà peut suffire mais n’oublions pas qu’un fichier RAW, çà pèse très lourd (40 Mo en moyenne pour du 34 Megapixels). Après avoir pris 15 photos, je me suis retrouvé avec 650 Mo de fichiers RAW sur le téléphone. Il faudra donc bien gérer cet espace disque pour ne pas se retrouver à l’étroit.
Cette partie photo est réhaussée par toute une batterie d’applications proposée par Nokia comme Studio Créatif, Carnet de voyage, Cinémagraphe ou encore Refocus pour ne citer que cela. Ces apps plutôt très simples à prendre en main vous permettront d’obtenir des résultats très sympathiques.
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La vidéo
Le Nokia Lumia 1020 filme en 1080p et capte le son via deux micros. Le stabilisateur joue ici aussi parfaitement son rôle.
Dans tous les cas, que ce soit en photo ou en vidéo, j’ai noté des erreurs d’autofocus, notamment en utilisant le déclencheur. Quand vous utilisez le tap sur l’écran, l’autofocus se fait à l’endroit où vous appuyez et il n’y donc généralement pas de soucis. Quand on utilise le Lumia 1020 pour lire une vidéo HD, tout se passe sans soucis : l’image est très nette et parfaitement fluide. Le son a par contre tendance à saturer quand on est sur les hauts parleurs intégrés. Au casque, en revanche, il se révèle clair et précis.
Ajoutons que le Nokia Lumia 1020 est équipé pour la recharge sans fil mais vous devrez obtenir une coque à cet effet. Nokia m’en a envoyé une pour le test mais je n’ai malheureusement pas de sabot ni de fatboy à ma disposition et j’ai donc pas pu effectuer de test à ce niveau. Concernant la téléphonie, j’ai noté une perte de réseau à un moment mais je n’ai aucun moyen de savoir si l’opérateur était en cause ou si c’était le mobile. Quoi qu’il en soit, cela n’a duré que quelques secondes et tout est revenu à la normale par la suite.
Voilà donc concrètement ce que je peux dire de cet appareil : Le Lumia 1020 est un téléphone bien équilibré qui ne vous décevra probablement pas quelle que soit la tâche pour laquelle vous l’utilisez. Il a de petits défauts dont nous avons parlé dans l’article comme cet écran très brillant tirant vers le jaune et ce manque de netteté qu’on observe parfois sur les photos. Toutefois, ces défauts n’en font pas une barrière à l’utilisation quotidienne.
Finalement, le frein le plus évident qu’on pourrait avoir à acheter le Lumia 1020, c’est Windows Phone. On entend de ci de là qu’il y a un vrai manque applicatif sur cette plateforme. Pour l’utiliser depuis ces débuts, il faut bien reconnaître que les développeurs sont souvent peu enclins à se fendre d’une version pour Windows Phone. Pourtant, depuis quelques mois, on observe un très net changement. Et si les apps officielles pêchent parfois par leur manque de fonctionnalités, il existe souvent des apps tierces qui font le boulot de manière bien plus efficace. A l’heure où je rédige ce test, wpcentral vient de me faire découvrir une app tierce qui permet de gérer son budget établi grâce à YNAB. Les développeurs de l’application bureau ont bien une app sur iOS et Android mais toujours rien sur Windows Phone. C’est donc un tiers qui a pris le taureau par les cornes et qui a proposé une app particulièrement jolie et fonctionnelle ! On observe ce phénomène de plus en plus souvent. De fait, il devient très rare de ne pas trouver son bonheur sur Windows Phone. Si vous ne jouez pas à Candy Crush Saga, il y a donc bien peu de chance que le store de cet OS vous laisse sur le carreau en manque d’apps. En revanche, évidemment, si vous cherchez à customiser votre téléphone jusque dans ses moindres recoins, Windows Phone ne vous contentera pas : il s’agit d’un OS fermé et cela à les défauts de ses avantages. On gagne en maîtrise de l’expérience utilisateur ce que l’on perd en personnalisation.
Si vous cherchez un mobile qui fait de beaux clichés avec un écosystème original, ne cherchez plus : à 400 EUR, le Nokia Lumia 1020 tient la dragée haute à la concurrence qui se négocie souvent bien plus cher. N’hésitez pas à regarder les photos jointes à l’article et, si vous sautez le pas, laissez-nous vos commentaires pour nous dire ce que vous en pensez !