[Test jeu vidéo] Aurion : L’Héritage des Kori-Odan
Être précurseur n’est pas simple. Un poids énorme doit être porté sur les épaules. La moindre erreur sera jugée et les fautifs emmenés au pilori. Kiro’o Games se retrouve dans cette position depuis un bon mois car le studio a sorti le premier jeu vidéo totalement développé en Afrique. En tant que testeur, une mission difficile me revient donc car je dois juger si le jeu africain a sa place dans le monde.
Enzo Kori-Odan et sa femme Erine se posent aussi la même question. Futurs roi et reine de Zama, le couple royal se voit expulser de leur terre suite à un coup d’état perpétré par le frère d’Erine. Revenu du monde extérieur, le Rhino (surnom du frangin) a vu des choses que le peuple de Zama ne doute pas et il veut faire bouger les choses pour empêcher Zama de sombrer. Du coup, exil des faibles dirigeants, durcissement des conditions de vie, etc. Enzo ne l’entend pas de cette oreille mais part en pèlerinage malgré lui, accompagné de son épouse pour apprendre comment le monde fonctionne mais surtout s’entrainer pour devenir plus fort et mettre un gros coup de pied au cul au beau-frère.
L’aventure du couple débute réellement dans un endroit totalement inconnu. Ils vont chercher de l’aide au-près du roi local mais tel un passage sous une échelle un vendredi 13 avec un chat noir dans les mains, rien ne va se passer correctement et les amants vont devoir prendre part au conflit local. Toute l’aventure s’articule donc autour d’une quête d’apprentissage de la politique, de recherche d’alliés et d’arts de combats.
Le combat est un axe principal d’Aurion. Le jeu se découpe à la manière d’un Final Fantasy avec une carte du monde que l’on parcourt à volonté (en débloquant des zones petit à petit) avec des villes et zones importantes. À l’intérieur de ces zones, le jeu se transforme en 3D de profil (de la 2D avec de la profondeur), afin d’explorer les environnements vers les objectifs proposés. Les ennemis sont directement visibles sur la carte et dès qu’une rencontre est initiée, le jeu passe en mode combat à l’instar de Muramasa. Les combats se déroulent dans une zone confinée en 2D simple. Le système très simple à base de combo, dash et pouvoirs évolue avec le temps pour devenir un vaste mélange pouvant être combiné pour réaliser des attaques puissantes. L’une des quêtes d’Enzo consiste à débloquer ses quatre piliers. Dans le lore d’Aurion, un pilier consiste à un élément de pouvoir (eau, feu, terre et vent) offrant des capacités pouvant être fusionnées pour devenir encore plus fortes. Ces Aurions se débloquent au fil de l’aventure et des rencontres. Par exemple lors d’une discussion avec un ennemi, Enzo ressent une énorme colère, ce qui déclencha le processus d’apprentissage de l’Aurion de la colère basée sur le feu.
Le système de combat va bien plus loin. Avec les deux combos de chaque Aurion vient se greffer une troisième, l’ultime coup de la mort qui tue, qui ne peut s’activer qu’à force d’utiliser des coups spéciaux. Il faut donc savamment utiliser ses pouvoirs, qui coutent des points d’actions, pour charger sa barre de furie, puis utiliser une tonne de points d’action (PA) pour activer son héritage ultime. Il est tout à fait possible de récupérer des PA à l’aide de nourriture (qui se trouve en quantité limitée ou qu’il faut acheter) ou en se concentrant tel un Saiyan allant vers le Super Saiyan. De même pour la vie qui peut être rétablie en mangeant ou en faisant appel à Erine lors des combats, mais ce n’est pas son seul pouvoir car elle est capable de lancer des boules de feu, de la glace et bien d’autres choses. Cet aspect d’amélioration des personnages se retrouve ailleurs dans le jeu par des composantes RPG ajoutées par les Camerounais de Kiro’o Games. Relativement basiques, elles permettent d’équiper Erine et Enzo avec du meilleur matériel récupéré lors de l’aventure ou acheté chez les vendeurs ambulants.
L’épreuve d’une vingtaine d’heures avec le couple royal va vous emmener des endroits féériques où la dure loi des Hommes menace la paix, toujours cherchant à faire le bien par la force ou imposer sa vision aux autres. À première vue, Aurion ferait une parfaite publicité pour la dépression car les gens sont tellement méchants et égoïstes que cela ne donne plus foie en l’humanité. Si ces deux personnages naïfs n’étaient pas déterminés, on désinstallerait le jeu au bout de 3 heures pour enchainer une cure de Xanax. Fort heureusement, Enzo et Erine sont l’étincelle d’espoir parmi ce monde de merde.
Fiche du jeu (au 30 mai 2016) :
Titre : Aurion : L’Héritage des Kori-Odan
Style : Aventure, action, RPG
Développeur : Kiro’o Games (Cameroun)
Éditeur : Plug In Digital
Sortie : 14 avril 2016
Plateformes : Windows
Restriction PC : Steam et un bon PC
PEGI : ?
Prix : 20€
Testé à partir d’une version éditeur sur Steam (Windows). Captures d’écran réalisés par mes soins. Terminé en environ 18 heures.