Test jeu vidéo : Etherium

J’ai toujours été un grand fan des jeux de stratégie mais cela faisait très longtemps qu’un titre n’avait pas attiré ma curiosité. C’est donc à l’occasion d’une présentation chez Focus, lors de la Gamescom, que j’ai fait la connaissance d’Etherium, le dernier né du studio parisien Tindalos Interactive.

Dans un univers complexe de science-fiction, le titre vous met dans la peau d’un commandant à la conquête d’une ressource rare : l’Etherium. Tous les 1000 ans des êtres d’une autre dimension apparaissent dans la notre pour y pondre des œufs, ce qui crée ces sphères d’Etherium. Une grande bataille entre les Humains du Consortium, l’Empire Vectide ou les Intar a lieu dans l’univers et c’est à vous de rendre votre patrie victorieuse. Et pour rendre les batailles plus spectaculaires entre ces 3 factions, Tindalos est parti sur un principe simple : centrer l’action du jeu sur les combats. Quand on parle de RTS (Real Time Strategy ou Stratégie en Temps Réel), les gens ont très souvent StarCraft comme référence. Le problème de ce dernier est qu’il est plutôt difficile de le mettre dans toutes les mains et avant de pouvoir profiter de beaux combats, il faut sacrément être bon et avoir des tonnes d’heures de jeu au compteur. Avec Etherium, il est facile de monter une petite armée très rapidement et d’admirer ses troupes ramener son adversaire à l’âge de pierre. Vous n’avez qu’à décider quelles unités déployer et c’est parti pour la bagarre.

Les 3 factions avec leur histoire respective

Il serait vulgaire de synthétiser Etherium avec seulement ce constat. Le jeu est un poil plus compliqué que ça. En effet les cartes sont divisées en plusieurs territoires qu’il faut contrôler afin de récolter l’Etherium sur place mais aussi pour limiter les passages de l’adversaire. Pour un joueur lambda, le map control est sûrement ce qu’il y a de plus dur car il est parfois nécessaire d’avoir un œil partout car plus on contrôle de terrain plus le danger d’attaque s’accroit. Sur ce point Tindalous a été très intelligent car il n’est pas facile de diriger énormément d’escouades (ici on déploie des escouades et non des troupes unitairement). Dans la majorité des cas, le joueur va diriger une dizaine de troupes maximum, ce qui permet d’attaquer deux ou trois zones maximum simultanément (ça c’est pour les bons joueurs, perso je suis nul en multitasking …) En gérant bien il est donc possible d’attaquer ou défendre sur plusieurs fronts en même temps sans trop de problème.

Après le tutoriel et quelques combats contre le PC, vous aurez sûrement envie de prendre part à la grande bataille intergalactique pour la conquête de l’Etherium. Il existe donc un mode de jeu qui porte bien son nom : la Conquête. Vous choisissez donc l’une des trois races et le jeu vous met en place dans un système de contrôle de territoires à travers plusieurs planètes (un peu à la façon de Star Wars: Empire at War). Cela ressemble à un jeu de plateau (avec un peu de Race for the Galaxy). Vous avez 15 tours pour récolter le plus de points de victoire, points qui peuvent être récupérés de plusieurs manières : possession d’un terrain, missions avec objectif, etc. Vous dirigez vos vaisseaux vers les planètes afin d’y implanter votre base. Si une race adverse contrôle déjà l’espace, une bataille terrestre est lancée, sinon le terrain est pour vous et vous gagnez tous les avantages associés (plus de ressources, d’unités, de points de technologie, etc. pour les prochaines batailles).

La carte de conquête. Ici mon vaisseau défend ma planète face au tyran Intar

Il y a beaucoup de choses à gérer en plus des combats. Toutes les troupes ne sont pas disponibles dès le début. Il faut donc les débloquer avec des points de technologies gagnés à chaque début de tour. En contrôlant des territoires offrant des points techno, on peut récupérer plus de points et faire avancer ses troupes afin d’être plus puissant que ses opposants. Mais cela vous oblige à ne pas attaquer de territoires offrant des points de victoire. Il faut donc bien choisir sa stratégie afin de gagner la partie. Et pour gagner la partie, comptez sur l’IA pour vous mettre des bâtons dans les réacteurs. Elle aussi a une partie à gagner et des objectifs secondaires à réaliser, elle ne vous laissera aucun repos durant la phase de conquête. Si vous êtes sur son chemin, elle n’hésitera pas à attaquer et à attaquer encore le même territoire pour le posséder et en tirer ses richesses.

Les missions avec des objectifs à remplir pour gagner des points de victoire. Les missions de l’IA ne sont pas connues, il faut dépenser des points d’action pour les découvrir.

Et c’est sur ce point que je lance quelques réserves. Si Etherium est effectivement très plaisant à jouer et facile à prendre en main, l’IA est extrêmement agressive. J’ai fait ma conquête en mode normal et me faire attaquer au bout de 30 secondes est assez surprenant. Sur certaines cartes, l’IA n’hésite pas à utiliser le transport aérien dès le début de partie pour vous attaquer très rapidement. Ces situations s’expliquent facilement grâce à la volonté des développeurs de créer des beaux combats et dynamiques, ce qui passent par la possibilité de créer des troupes facilement pour pas trop cher. C’est très bien mais je pense que cela pourrait freiner certains potentiels joueurs pas trop habitués à prendre des décisions rapidement face à des situations non prévues. De mon point de vue, j’ai agréablement été surpris par les décisions de l’IA et je prends du plaisir à m’y affronter. Le seul regret que j’ai c’est qu’elle est tabasse en début de partie puis s’en sort bien en mid-game (milieu de partie où les stratégies ont été lancées dans les deux camps) mais s’effondre en late game (fin de partie quand la victoire penche d’un côté) en ne faisant plus rien qu’attaquer bêtement une fois qu’on a compris sa tactique qui ne change plus à partir d’un certain temps. J’ai un petit dernier regret sur les factions secondaires présentes sur certaines cartes. Il en existe une qui vous fait gagner quasiment à chaque fois (en faisant un sacrifice d’avancée technologique, on peut rallier une faction rebelle et la contrôler). Je me suis fait avoir une fois par l’IA car elle m’a attaquée par le Parasite, des créatures volantes ressemblant à des grosses abeilles ; n’ayant rien pour me protéger contre les unités volantes, je me suis fait défoncer. J’ai utilisé ce cheese (technique qui passe ou qui casse, plus ou moins considérée comme de la triche) pour gagner plusieurs de mes parties : je me retranche dans mon coin et je vais gagner en attaquant avec le Parasite …

Il faut une bonne dizaine d’heures pour terminer un mode conquête et pour comprendre toutes les subtilités du gameplay de Etherium. Malgré quelques petits soucis – il est impossible de demander des renforts sans aller à sa base (il faut cliquer dans une zone de drop), une IA agressive au début puis un peu faiblarde sur la fin (les bons joueurs passeront en difficile très vite) ou les 3 races qui se ressemblent trop au niveau du gameplay – le jeu de Tindalos tient toutes ses promesses, à savoir de l’action pure et dure, un jeu simple au premier abord mais qui peut devenir sacrément génial avec de bons joueurs aux manettes dans les hautes ligues du multijoueurs. Avec un peu de persévérance tata Jeanine pourrait goûter à ce Etherium et prendre du plaisir très rapidement, ce qui en fait un jeu à la portée de tous.

J’en ai chié (c’était long et parfois un peu dur) mais j’ai gagné ! C’est qui le patron ?

Pour terminer, je parlerai de la partie technique mais rapidement. Franchement il n’y a rien à redire sur ce point car le jeu rendu par Tindalos est nickel. Le jeu est ultra fluide, je n’ai jamais connu de ralentissement, pas de bug, chargements rapides, bref un sans faute ! Et encore bravo pour avoir réaliser tout ça avec Unity, c’est super bleffant, bravo les gars.

Note : 7 / 10. Étant pas super bon, j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer à Etherium. Pour 30€ il est difficile de trouver un jeu de cette qualité de nos jours.

Jeu testé à partir d’une version review éditeur. Conquête terminée avec le Consortium en un peu plus de 10 heures. Quelques parties en escarmouche avec les autres factions.