Tim Bradstreet, l’homme de l’ombre
Tim Bradstreet, les ténèbres du monde
A l’instar de Brom, il est un autre illustrateur qui a grandement bercé mon cheminement de geek: Tim Bradstreet. C’est simple, j’ai croisé son travail – parfois sans le savoir – à travers le jeu de rôle, les comics, le cinéma… et son style unique, où l’ombre se taille la part belle, à marqué durablement ma rétine en se mêlant à certaines figures incontournables de la culture pop.
Ma première rencontre avec Tim Bradstreet à eu lieu grâce au jeu de rôle Vampire: La Mascarade, dont il a illustré de nombreuses couvertures de la gamme. Tout comme Brom sur Dungeons&Dragons (et Dark Sun en particulier), Bradstreet a donné son identité visuelle à ce monument rôlistique, illustrant à merveille le concept de « gothique punk » véhiculé par le jeu. A sa sortie, Vampire a bousculé le monde du jeu de rôle avec son approche novatrice, mais je reste convaincu que son aura aurait été moindre sans le talent de Bradstreet pour donner vie au Monde des Ténèbres. Pour rester dans le domaine des vampires mais dans un style totalement différent, sachez qu’il a été artiste conceptuel sur le film Blade II de Guillermo Del Toro.
Son travail sur Vampire lui a ouvert les portes de grands éditeurs de comics comme Dark Horse, Vertigo et Marvel. Deux personnages en particuliers sont quasiment indissociables de son style, bien que son travail se limite souvent à la couverture: The Punisher et Constantine. Encore une fois, les jeux d’ombres de Bradstreet épousent parfaitement les personnalités complexes et torturées de Franck Castle et de John Constantine. D’ailleurs les éditeurs ne s’y sont pas trompés et lui confient parfois le rôle d’encreur, pour donner plus de relief et de contraste au travail d’autres illustrateurs. Il arrive même qu’exceptionnellement on lui confie les rennes d’un titre, dont le John Constantine, Hellblazer #141 (1999).
Tim Bradstreet, même si son nom n’est pas suffisamment connu à mon goût, reste une référence incontournable. Quand on évoque Vampire: La Mascarade, The Punisher ou Constantine, c’est immanquablement une de ses couvertures qui nous vient à l’esprit tant sa patte graphique se marie parfaitement à ces univers où le noir prédomine. Son travail est même tellement sombre qu’il semble impossible de le reproduire fidèlement sur un autre support: les adaptations des œuvres où il s’est illustré ont reçu des accueils pour le moins mitigé, ne supportant pas la comparaison visuellement avec le style de Bradstreet (surtout quand on lui a confié les visuels promotionnels, comme pour le film Punisher: War Zone)…
PS: il n’existe à ma connaissance qu’un seul artbook dédié à Bradstreet, Archetype, qui date de 2009 et que vous aurez bien du mal à trouver…