Trashed : Les éboueurs, des héros si discrets.
Trashed : Les éboueurs, des héros si discrets.
Après avoir raconté l’arrivée du punk dans une petite ville de l’Ohio (Punk, Rock et mobile-home), après avoir fait la biographie d’un futur tueur en série qu’il a connu adolescent (Mon ami Dahmer), Derf Backderf nous revient et nous parle cette fois-ci de personnages hors du commun… ou plutôt tellement communs qu’on ne les remarque pas dans la vie, je veux parler des éboueurs!
Après une brève histoire de la gestion des ordures dans le monde, Derf nous invite à suivre le parcours de J.B et de ses collègues employés municipaux. Entre aléas climatiques, conflits avec la hiérarchie, indifférence des habitants ou au contraire défoulement de ceux-ci sur des gens qu’ils considèrent comme inférieurs. La vie de J-B et ses collègues n’est pas de tout repos. Et pourtant ils prennent tout ça avec philosophie, détachement, comme si eux seuls savaient qu’ils avaient une place essentielle dans nos vies et pour autant n’en abusent pas. Oh bien sûr on retrouve dans ce microcosme, tout ce qui fait une société, le chef, le rebelle, le gentil rêveur, le fayot, le p’tit nouveau, l’homme qu’on ne voit pas, mais tout est condensé par l’ingratitude physique et sociale de ce métier.
A côté de cela, on apprend les techniques et les méthodes de travail des éboueurs des années 80. Car oui, le jeté de sac poubelle dans un camion-benne peut relever de l’art. Et d’ailleurs, savez-vous comment fonctionne la benne d’un camion-benne? Moi je ne savais pas, et bien vous l’apprendrez, en riant, dans ces pages.
Toujours avec son style graphique atypique et son humour qui fait mouche, Derf Backderf nous explique l’époque de sa vie où il était lui-même éboueur, mais il nous parle aussi, à mon avis, des relations que nous pouvons avoir avec les travailleurs « de l’ombre« . Ces personnes qui ont un travail ingrat mais nécessaire pour le bien collectif.
Derf BackDerf et les éditions Çà et Là nous propose encore une bande dessinée vraiment à part, de par son style graphique et son sujet. Derf confirme à mes yeux qu’il est un très bon narrateur et aime croquer gentiment les défauts de ses concitoyens, qui pour cette fois pourrait être n’importe qui d’entre nous.
