Tungstène : Bem Vindo A Brasil.
Tungstène : Bem Vindo A Brasil.
Les éditions « Çà et là » proposent des ouvrages vraiment uniques, après avoir découvert Derf Backderf (« Punk Rock et Mobile-Home« , « Mon ami Dahmer« , et bientôt « Trashed ») et Gerry Alanguilan (« Elmer »), j’ai été attiré par la magnifique couverture de « Tungstène » par Marcello Quintanilha. Je vous invite à plonger dans les eaux turquoises et brûlantes de Salvador de Bahia
Prenez un policier hyper compétent et zélé, un petit dealer d’herbe, un militaire aigri à la retraite, des braconniers pêchant du poisson à l’explosif et une jeune femme mal dans sa peau et son couple. Mélangez le tout sous le soleil pesant du Brésil et l’ambiance moite des quartiers populaires et vous obtenez une histoire bien ficelée.
Entre tranches de vie et enquête policière « Tungstène » nous emporte dans un tourbillon de sentiments, de colère, de peurs sur ces personnages d’une vérité touchante. Car à part le policier, qui semble avoir des capacités physiques hors-normes, tous ont un caractère, une justesse de réaction, de décision qui nous montrent que Marcello Quintanilha a très bien étudié ses concitoyens et a su saisir dans ses traits les différentes expressions de visages. Pour ne rien gêcher les paysages urbains et les décors maritimes sont magnifiques et réalistes.
Le découpage est perturbant au départ car on ne saisit pas le lien entre tous les personnages, et tout s’emboîte au fur et à mesure, comme une enquête. Une enquête qui n’est pas liée au actions répréhensibles des braconniers ni même au dealer, mais plus dans le fait de savoir « qui est qui » et « quel est le lien avec tel autre« , c’est parfois clair, parfois plus opaque, mais toujours bien amené.
Il n’y a pas d’action à outrance, pas d’explosion dans tout les sens, mais on suit avec affection ces personnages, qui peuvent être n’importe qui, un oncle, un voisin, nous même!
On referme « Tungstène » en ayant l’impression de laisser partir des amis, pour certains protagonistes, l’histoire ne restera pas non plus gravée dans ma mémoire pendant des années je pense, mais on passe un agréable instant de lecture sur les plages de l’atlantique.