Kanopé, couverture
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[Utopiales 2015] Rencontre avec Louise Joor – Kanopé

Louise JOOR, auteur de KanopéLes Utopiales 2015 sont également l’occasion de rencontrer de nombreux auteurs de bande-dessinée. Le temps d’une dédicace, les artistes se livrent à quelques confidences sur leurs travaux graphiques et narratifs. Louise Joor, auteur belge au coup de crayon particulièrement rafraîchissant a accepté de revenir sur Kanopé, son premier livre.

TAG : Peux-tu nous resituer ton parcours ?

Louise Joor : J’ai toujours lu de la bande-dessinée puisque mon père était libraire spécialisé en bande-dessinée pendant 15 ans. J’ai grandi avec la bande-dessinée avec tous les autres livres, romans et livres jeunesse aussi à l’époque. En sortant de l’école j’ai voulu faire une école de bande-dessinée. J’ai fait Saint-Luc à Bruxelles. Et en sortant de Saint-Luc j’avais toujours envie de faire de la bande-dessinée, je n’étais pas dégoûtée et j’ai donc créé des histoires que j’ai envoyé aux éditeurs et qui ont été systématiquement refusées.

Heureusement certains éditeurs m’ont donné des conseils qui m’ont permis de continuer et qui ont abouti à Kanopé qui a été acceptée par les éditions Delcourt. Je suis très contente que ce soit ce bouquin là qui ait été publié en premier.

TAG : Kanopé est un one-shot de 124 pages. Quelles aventures attendent le lecteur ?

L. J. : C’est un récit d’anticipation qui se passe en pleine nature. Donc le décor principal et quasiment unique est la jungle. Si on veut se laisser embarquer dans l’histoire il faut déjà aimer ça à l’avance. C’est une histoire d’aventure, légèrement de survie et aussi une histoire d’amour : un mix de plusieurs genres en un. J’avais envie de pouvoir parler aux adultes mais aussi aux ados.

TAG : La toile de fond de ton histoire semble être l’écologie. Peux-tu nous en dire davantage ?

L. J. : Je pense que c’est le sujet de l’écologie qui a fait que Kanopé a été publiée. Dans le sens où avant Kanopé j’envoyais des histoires qui constituaient un mélange de tout ce que j’avais déjà vu et lu. Et c’est seulement à ce moment là que je me suis rendu compte qu’il fallait que je raconte quelque chose de plus personnel, de plus proche de moi. […] 

L’écologie avait pris beaucoup de place dans ma vie personnelle et j’ai décidé de l’intégrer à mon histoire ce qui m’a obligé à me documenter, aller plus loin que ce que j’avais déjà lu et vu pour aboutir à un mélange un peu moins convenu. 

TAG : Est-ce que le lecteur doit s’attendre à une écologie moralisatrice ?

L. J. : Comme c’est quelque chose qui est important pour moi dans ma vie de tous les jours. L’idée n’était pas de faire une leçon à qui que ce soit. L’idée était plutôt de faire passer des messages sur ce que j’avais appris et qui me semblait important mais de le faire passer à travers un divertissement, à travers une histoire d’amour, à travers une aventure.

Le lecteur pourra donc en retirer ce qu’il veut, soit cette lecture le confortera dans ce qu’il pense déjà, soit ça lui ouvrira des pistes de réflexion ou au contraire il aura juste passé un bon moment et ça n’ira pas plus loin.  J’avais envie de rester sur quelque chose d’agréable pour transmettre surtout des choses positives.

Kanopé, planche 4

TAG : As-tu des influences en particulier ?

L. J. : J’ai lu et regardé beaucoup de choses. Je suis assez perméable je n’ai pas de genre ou de style précis que j’aime beaucoup. En bande-dessinées comme influence pour Kanopé on pourrait citer les albums de Alim le tanneur de Wilfrid LUPANO et Virginie AUGUSTIN. C’est une série en 4 tomes qui est super. Sinon, en roman, c’est de la fantasy surtout comme Robin Hobb.

Un grand coup de coeur que je cite toujours c’est Jeff Smith et sa série américaine Bone auto-éditée sans que je comprenne comment les éditeurs ont pu passer à côté de cette B.D. Et la grande référence c’est bien sûr Hayao Myiasaki qui aborde aussi les thèmes de l’écologie ou même le féminisme mais de la bonne manière : non moralisatrice, le spectateur est emporté dans le récit et se pose des questions après.

TAG : Ton style est plutôt moderne. Peux-tu nous détailler ta technique ?

L. J. : Pour les outils c’est très simple, je travaille uniquement au crayon. Là où en bande-dessinée traditionnelle il y a un crayonné puis un encrage, moi je crayonne au crayon léger et je repasse avec un crayon gras qui noircit mon trait. Et la couleur c’est à l’ordinateur avec les outils numériques. […]

Le plus dur c’était la colorisation car c’était un peu nouveau pour moi. Pour les anciennes histoires que j’avais proposé aux éditeurs je demandais à un ami coloriste de faire les couleurs de mes planches. Et en faisant Kanopé, j’avais envie de tout assumer et je me suis lancé dans la couleur. Le scénario, la couleur et les dessins sont trois métiers très différents mais pour moi la couleur participe à la narration de mon dessin. 

TAG : A côté de Kanopé, des projets pour la suite ?

L. J. : J’ai fini il y a quelques jours un album qui sera le premier tome d’une série qui sort normalement fin janvier. Toujours plein de nature c’est l’histoire d’un petit peuple d’êtres humains qui mesurent la taille d’une phallange de doigt et qui vivent par peuple en harmonie avec un insecte ou une petite bête précise : il y a donc le peuple de l’escargot, le peuple des scarabées, … Et c’est une histoire d’aventures ou mon héroïne du peuple des escargots va rencontrer les autres peuples dans un univers de nature à échelle minuscule : cette série s’intitulera Nesca puisque c’est le nom de l’héroïne. […] Si tout se passe bien, 4 tomes sont prévus.

Kanopé est disponible dans toutes les bonnes librairies ou directement sur le site des éditions Delcourt.

Kanopé, planche action

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Illustrateur, concepteur de jeux de sociétés et scénariste dans le reste du Web, je viens partager sur TAG de nouveaux horizons de la culture pop au sens large : Coups de coeur Kickstarter, Nanars venus d'une autre planète, Néo-rétro-gaming, ...

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