gamescom 2017 – Frostpunk, la gestion qui vous refroidit
« Bonjour, je viens tester trois jeux chez vous, 11 bit studios. Mon premier rendez-vous de 17h30 est sur Frostpunk, comment fait-on vu que nous sommes sur la partie publique de l’Indie Arena Booth ? Comment ça, vous n’êtes pas au courant des rendez-vous ? Pourtant j’ai un créneau de réservé, j’ai vu ça avec le RP. Ok donc je me pose là, au poste réservé presse, merci. S’il vous plait ? La démo est déjà démarrée, je ne sais pas comment la rebooter et la ville se meurt. Allô ?! Quelqu’un pour aider une pauvre âme en peine ? »
Cette introduction issue d’un esprit sain – rien n’est inventé ! – mais fatigué d’un deuxième jour de gamescom est représentatif de ce qu’il se passe dans Frostpunk : c’est la merde. Comme leur précédent jeu, This War of Mine, les Polonais de 11 bit vous placent dans un univers apocalyptique où la survie de vos troupes sera l’élément central du gameplay. Leur nouveau titre prend la forme d’un jeu de gestion classique avec une grande dose narrative.
Vous voilà à la tête d’une ville en proie à un horrible hiver. Vous devrez construire des bâtiments autour d’un four géant censé réchauffer le cœur de votre peuple qui meurt peu à peu. En tant que dirigeant vous devrez alors les envoyer chercher du bois le jour en bravant la neige et le froid, ou réaliser une autre labeur pour espérer vous réveiller le lendemain. Le peuple étant sensible quand il s’agit de survivre, il faut aussi veiller à sa propre existence car vous pourrez vous faire dégager manu militari, ou vous faire tuer, si les gens ne sont pas contents.
Si on se retrouve avec un jeu gestion au premier abord classique – récolte d’éléments pour construire et améliorer votre base -, de grandes questions humanitaires vont venir pourrir la partie du joueur au fil des jours. Allez-vous utiliser les enfants pour augmenter la production ? Allez-vous perdre du temps à monter un cimetière ou allez-vous en gagner en balançant les corps dans une fosse tout en sachant que cela pourrait propager des maladies ? Allez-vous envoyer des adultes parcourir le monde à la recherche de ressources, ce qui diminuera vos défenses et votre production ? Tant de questions difficiles que le jeu vous posera pour un peu plus vous mettre la pression.
Totalement pessimiste dans son propos, Frostpunk semble bien parti pour offrir une expérience ardue toujours à la limite du game over où la moindre erreur peut être fatale. Pour preuve, ma galère fut de courte durée car mon prédécesseur semblait tellement désespéré qu’il est parti du stand en pleurant me lassant la charge de rattraper ses mauvaises décisions. Faute de tester la démo depuis le début, nous pouvons constater qu’une fois la merde installée, que vous utilisiez du beau papier blanc double couche ou du papier de verre, il est très difficile de vous en dépêtrer. C’est une première dans les jeux de gestion de survie d’une société et même si on ne connait pas bien encore la finalité d’une partie ou de la campagne, on a aimé souffrir et on a hâte d’en découvrir plus avec un gagball dans la bouche tandis que les développeurs nous chuchotent dans l’oreille que nous sommes de piètres gestionnaires.
